Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - Le Hezbollah, la présence syrienne, Israël, l’implantation... Franches explications entre Lahoud et la délégation du Congrès américain

Aux membres du Congrès américain venus lui rendre visite en sa résidence estivale de Beiteddine, le président Émile Lahoud a certifié que le Hezbollah n’est pas une formation terroriste, comme Washington le classe. Mais un mouvement qui s’est toujours battu, depuis sa création, pour un seul objectif : libérer le territoire libanais de l’occupation israélienne. Ajoutant que dans ce cadre, le Hezbollah bénéficie du soutien unanime des Libanais. Le chef de l’État, confirmant les constantes officielles, a de même souligné que le Liban et la Syrie constituent un élément de stabilité au Moyen-Orient. Les événements de Palestine et d’Irak démontrent que les deux pays contribuent à conforter les potentialités d’une stabilité d’ensemble. Élément nécessaire à la réalisation d’une paix équitable, pérenne, complète, fondée sur les résolutions de l’Onu, a-t-il ajouté. Le président Lahoud, évoquant un point sensible pour les Américains, a répété avec force que le Liban et la Syrie réprouvent absolument le terrorisme ainsi que toute forme d’extrémisme. Ils ont fait face ensemble à des organisations terroristes ou radicales, dans des circonstances et des lieux variés. Les deux pays appellent au respect de la volonté de la légalité internationale. En vue de renforcer le droit et la justice dans cette région du monde. Durant l’entrevue, qui a duré une heure, le président Lahoud a souligné le degré élevé de stabilité dont jouit le Liban. Grâce à la solidarité entre ses fils, à la réunification de son armée et au concours de la Syrie. Il a rappelé que ce pays a su préserver un modèle rare de coexistence séculaire. Car les Libanais sont unis par la foi en un même destin. Ainsi, le Liban s’affiche comme la patrie même de la concorde, un message universel, ainsi que l’avait relevé le Saint Père. Le président Lahoud a souligné que le Liban devient fort par l’unité de ses composantes, ainsi que par une action d’État fondée sur des principes nationaux aconfessionnels. Cette approche a permis, selon lui, de libérer la plus grande partie du territoire occupé par Israël. Elle a également ouvert la voie à d’importantes réalisations nationales. L’intérêt de la communauté internationale est d’encourager le Liban sur cette voie, de le tenir à l’écart des retombées négatives des événements d’alentour. Rappelant, en réponse à une question, les épreuves que le pays a subies, le chef de l’État a certifié qu’il a pu s’en dégager grâce à la stratégie adoptée en coordination avec la Syrie. Qui a aidé le Liban à reconstituer son armée et ses institutions, et qui a empêché la partition. Le président Lahoud n’a pas manqué de se dresser contre l’implantation des Palestiniens, en réclamant pour eux le droit de retour consacré dans la résolution numéro 194 de l’Onu. Il a conclu par un acte de foi dans l’avenir du pays. Tournée d’information Les représentants américains ont posé nombre de questions. La délégation, qui est en mission exploratoire dans la région, se compose de Christopher Shays, Wayne Gilchrest, Mark Kennedy, Rush Holt, Betty McCollum et Jerry Feirstein. Elle était accompagnée d’un diplomate de l’ambassade à Awkar, Greg Marchese. Les députés ont répercuté, dans leurs interrogations, les vues connues du département d’État sur la présence militaire syrienne et sur les raisons que peut avoir le Liban d’y rester attaché. Ils ont cependant évoqué les conseils adressés par des parties libanaises à Washington de dialoguer avec la Syrie plutôt que de lui infliger des sanctions. Ils ont discuté de la situation en Palestine et en Irak. Pour s’étonner à ce propos que des parties irakiennes veuillent interdire aux Libanais de travailler dans ce pays ouvert à d’autres. Après Beiteddine, les visiteurs américains se sont rendus auprès du ministre des Affaires étrangères. L’un d’eux lui a demandé, abruptement, pourquoi les réfugiés palestiniens n’étaient pas mieux traités au Liban. Jean Obeid a répondu que les relations peuvent toujours être améliorées. Mais qu’en tout cas, le Liban, pas plus que tout autre pays arabe, n’est une bonne solution pour installer les Palestiniens chassés de chez eux par Israël. Il a souligné qu’il faut traiter les causes et non les effets du problème. C’est-à-dire traiter la politique de violence et d’agression d’Israël. Il a indiqué, en réponse à une question sur la présence syrienne, que c’est cette même politique israélienne qui nécessite une défense commune libano-syrienne. Il a souligné que le régime syrien est hostile à l’extrémisme et au fanatisme. À son avis, le déploiement du Hezbollah dans les régions sudistes frontalières est un facteur d’apaisement et de trêve, en attendant une solution globale équitable au Proche-Orient. Il a appelé au rejet de la violence, au dialogue et au respect des dispositions de la légalité internationale, en condamnant une fois de plus la politique d’agression israélienne. Il a nié, en réponse à une allusion de député américain, l’existence d’une alliance militaire entre le Hezbollah et la Résistance palestinienne. En rappelant que les USA se sont engagés à promouvoir la création d’un État palestinien et ont rejeté la clôture de séparation. De son côté, le représentant Shays a fait une déclaration, rappelant que la délégation a visité le site commémoratif de la mort de 241 Marines, à la suite d’un attentat en 1983. Il a souligné que les USA se sont engagés à aider le Liban, qu’ils respectent pour sa formule de coexistence. Précisant ensuite qu’ils allaient discuter avec le président Assad des armes de destruction massive comme de la situation à la frontière avec l’Irak. Ajoutant que les États-Unis souhaitent voir l’armée syrienne, dont le nombre est tombé de 30 000 à 16 000 hommes, se retirer complètement du Liban. Pour que les Libanais puissent s’autogouverner vraiment. La délégation américaine a quitté Beyrouth pour Damas à bord d’un appareil militaire américain mis à sa disposition.
Aux membres du Congrès américain venus lui rendre visite en sa résidence estivale de Beiteddine, le président Émile Lahoud a certifié que le Hezbollah n’est pas une formation terroriste, comme Washington le classe. Mais un mouvement qui s’est toujours battu, depuis sa création, pour un seul objectif : libérer le territoire libanais de l’occupation israélienne. Ajoutant...