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Al-Manar - Meeting de solidarité avec la chaîne du Hezbollah à l’Ordre de la presse Lahoud : Le droit de s’adresser à l’opinion publique occidentale est sacré (photos)

En attendant le 19 août, date à laquelle le Conseil d’État français prononcera son arrêt, qui ne sera probablement publié dans la presse que le 20, le Liban, toutes tendances confondues, se solidarise avec la chaîne al-Manar. Le ministère de l’Information, le Conseil national de l’audiovisuel, les médias privés et tous les blocs politiques et parlementaires ont participé hier à la réunion de solidarité qui s’est tenue à l’Ordre de la presse. Discours d’appui, accusations contre Israël et appels à la France, les personnalités présentes ont développé tous les arguments possibles pour convaincre la justice française de ne pas arrêter la diffusion de la chaîne du Hezbollah. Le chef de l’État, M. Émile Lahoud, a aussi pris le relais des défenseurs d’al-Manar, affirmant que les poursuites engagées contre la chaîne « servent la campagne de désinformation menée par Israël contre le Liban et la juste cause des Arabes ». D’ailleurs, il est désormais notoire que c’est le Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France, qui a demandé au Conseil supérieur de l’audiovisuel français de porter plainte contre la chaîne du Hezbollah, sur base d’une accusation d’antisémitisme et d’incitation à la violence. Déjouer les manœuvres israéliennes En recevant le comité de suivi chargé de cette affaire et issu de la rencontre de solidarité, le chef de l’État a estimé que toute mesure contre al-Manar portera atteinte au droit des médias libanais à transmettre leur point de vue à l’opinion publique française et européenne. Alors que cette même opinion commençait à mieux comprendre les grandes causes arabes, grâce aux chaînes satellitaires arabes. Tout en insistant sur l’importance de la présence des médias libanais dans le monde, parce qu’elle est partie intégrante de la résistance contre l’occupation israélienne, M. Lahoud a précisé que le Liban, qui croit ferme à la liberté des médias comme moyen de permettre aux plus faibles de lutter contre l’injustice et l’oppression, reçoit toutes les chaînes satellitaires du monde, sans la moindre autorisation préalable et sans aucun contrôle, respectant la liberté pour les autres comme il la réclame pour lui-même. Il ne peut donc pas renoncer au droit de défendre sa position à travers les médias. C’est pourquoi les autres doivent aussi respecter son droit, surtout qu’il existe des conventions et des accords internationaux qui préservent ce droit. Devant les membres du comité – regroupant MM. Mohammed Baalbacki, Melhem Karam, Abdel Hadi Mahfouz, Jamal Fakhoury, Ghaleb Kandil, Simon Khazen, Hassan Fadlallah et Chawki Abou Sleimane –, le chef de l’État a rappelé que le Liban tient à ses excellentes relations avec la France et croit ferme au respect par ce pays des principes démocratiques. Il ne laissera donc pas les manœuvres israéliennes interférer dans ces relations. Un communiqué qui est aussi un appel à la France Auparavant, une cinquantaine de personnalités, dont des ministres comme Ghazi Aridi et Assem Kanso, et des députés de tous les grands blocs parlementaires ainsi que des représentants des partis nationaux, notamment les Kataëb et le PSNS, s’étaient réunies au siège de l’Ordre de la presse pour essayer de mettre au point un plan d’action destiné à montrer aux autorités et à la justice française l’élan de solidarité dont bénéficie al-Manar. Plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune, dont M. Mohammed Baalbacki (qui a lu un message de M. Abdel Hafiz Herkam, président de la Fédération des radios arabes), M. Melhem Karam, M. Hassan Falha, représentant le ministre de l’Information Michel Samaha, et M. Abdel Hadi Mahfouz, président du CNA libanais. Un communiqué a été publié à la fin de la rencontre. Il rejette la responsabilité de la procédure engagée contre al-Manar sur Israël, affirmant le droit des Libanais et des Arabes en général à exprimer leur point de vue et à montrer la réalité de ce qui se passe sur leur terre. Le communiqué rejette totalement les accusations d’antisémitisme proférées contre al-Manar, précisant que les Arabes sont eux-mêmes Sémites et qu’ils ne peuvent pas être contre eux-mêmes, mais selon le communiqué, c’est Israël qui fait le plus de tort aux Sémites avec ses exactions permanentes et ses agressions antihumanitaires. Une copie de ce communiqué, qui est une sorte de déclaration de principes, devrait être remise à l’ambassade de France, et les Libanais espèrent que leur solidarité avec la chaîne du Hezbollah, reconnue officiellement comme étant une chaîne libanaise au même titre que les autres, pèsera sur la décision finale du Conseil d’État, prévue pour le 19 août au soir. De son côté, le Hezbollah qui est resté assez discret tout au long de la rencontre a précisé avoir présenté un dossier au Conseil d’État français et attend avec confiance l’arrêt de cette instance. Mais il faut savoir que même si le Conseil d’État décide de suspendre la diffusion de la chaîne en France, son arrêt ne peut avoir d’influence que sur Eurotel. Alors qu’al-Manar est aussi diffusée sur Arabsat... La portée d’une telle décision serait donc limitée techniquement, mais son impact immense sur la crédibilité d’un pays que tous les amateurs de démocratie prennent pour modèle.

En attendant le 19 août, date à laquelle le Conseil d’État français prononcera son arrêt, qui ne sera probablement publié dans la presse que le 20, le Liban, toutes tendances confondues, se solidarise avec la chaîne al-Manar. Le ministère de l’Information, le Conseil national de l’audiovisuel, les médias privés et tous les blocs politiques et parlementaires ont...