Citoyenneté Le retrait de la nationalité libanaise de ceux qui ne la méritent pas n’attend plus que la signature de Hariri, affirme Abi Nasr

M. Nehmetallah Abi Nasr, député du Kesrouan, a indiqué dans une déclaration hier que le décret de retrait de la nationalité libanaise de ceux qui ne la méritent pas est prêt. « Il a été signé par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, et n’attend plus que la signature du chef du gouvernement, Rafic Hariri », pour entrer en vigueur, a-t-il affirmé à l’agence al-Markaziya. Il a rappelé que près de 4 000 personnes vont être privées de la citoyenneté qu’ils avaient obtenue en 1994 sur de fausses bases, « leurs dossiers étant irréguliers ». « Certains parmi eux étaient entrés de façon illégale au Liban, d’autres sont des repris de justice et d’autres font l’objet d’avis de recherche émis par les autorités judiciaires », a ajouté M. Abi Nasr. Il s’est dit favorable à l’octroi de la nationalité libanaise à ceux qui la méritent, avant de mettre en garde contre toute tentative de bâcler le dossier de retrait de la citoyenneté « afin de ne pas tomber dans la même erreur commise lorsque le décret de naturalisation avait été publié sans qu’il n’y ait eu des enquêtes convenables ». « Le gel du décret des naturalisés les prive de leurs droits », déplore la Ligue syriaque La Ligue syriaque a exprimé hier son inquiétude vis-à-vis des informations faisant état d’un gel du décret portant sur les droits des personnes naturalisées. Ce décret devrait permettre aux naturalisés de postuler pour des emplois dans le secteur public, d’exercer des professions libérales et de présenter leur candidature à des postes officiels. « Ce retard injustifié nuit aux ayants droit, paralyse leur statut et les laisse vulnérables à la discrimination, souligne le communiqué de la Ligue. Ce sont pourtant des citoyens à part entière. De leur côté, les services concernés peuvent poursuivre leur enquête. À partir de là, que ceux qui ne méritent pas la nationalité en soient privés, pour quelque raison que ce soit et à quelque catégorie qu’ils appartiennent. » Par ailleurs, la Ligue syriaque a commémoré le 7 août la Journée des martyrs assyriens, tombés en 1933 dans le village de Smili, au nord de l’Irak. Elle a considéré que « l’injustice liée à la géographie et à l’histoire risque de vider la région de ses populations d’origine et de ses chrétiens ». « Demeurer sur la terre de ses ancêtres, mener une lutte sur le front politique et faire preuve d’éveil dans la défense de la cause, tels sont les seuls garants du droit à une vie libre et une citoyenneté égale », poursuit le communiqué.