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Sfeir : Le canon s’est tu, mais ses effets continuent de se faire sentir

C’est une homélie dominicale exclusivement consacrée au social à laquelle les fidèles ont eu droit hier à Dimane. Articulée autour du nécessaire travail et de ses bienfaits, elle s’est d’abord penchée sur l’agriculture, et sur les malheurs des agriculteurs. « Les difficultés sont nombreuses dans ce domaine : il y a certes l’interminable effort physique, les conditions de vie inhumaines, mais aussi le peu de respect témoigné à l’égard des agriculteurs, à tel point que ces derniers finissent par se sentir en marge de la société, qu’ils finissent par vouloir quitter la campagne et s’installer, en masse, en milieu urbain », a regretté Mgr Sfeir. Avant de déplorer l’absence de toute protection légale dont devraient bénéficier l’ouvrier agricole et sa famille, « tant en cas de vieillesse que de maladie ou de chômage ». Le patriarche a également souligné la « nécessité d’introduire, très vite, des changements fondamentaux grâce auxquels la vraie valeur de l’agriculture et des agriculteurs sera reconnue. Et cela est nécessaire si l’on veut une économie saine », a ajouté le patriarche. Mgr Sfeir a ensuite évoqué les droits « sacrés », ni plus ni moins importants que ceux de tout un chacun, des handicapés. Il a insisté sur l’importance que soit « facilité » l’accès de ces personnes à tous les niveaux de la vie sociale. « Nous souhaitons que les handicapés ne se sentent plus en marge du monde du travail, ni qu’ils se considèrent comme étant un poids pour la société, mais plutôt comme des travailleurs respectés et dignes », a dit Mgr Sfeir. Qui s’est enfin penché sur un problème qui lui tient particulièrement à cœur, l’émigration des jeunes (qui travaillent). Des jeunes travailleurs qui devraient bénéficier, dans les pays où ils travaillent, des mêmes droits que ceux accordés aux autochtones, a souhaité le patriarche, tout en déplorant, parallèlement, une émigration « qui vide le Liban de son élite ». Vingt-quatre heures plus tôt, toujours à Dimane, ce n’était pas de social, mais de politique et de libertés dont il a été question. Recevant une délégation du Club de la presse, présidée par Youssef Houayek, Mgr Sfeir en a profité pour rappeler que le Liban est le pays de tous les Libanais, et qu’« il est temps que l’on unisse nos rangs et nos opinions pour parler d’une seule voix ». Pour le patriarche, il est inacceptable qu’une partie des Libanais continue de se sentir « marginalisée ou occultée », voilà pourquoi, lorsque des partis politiques réussissent à regrouper des citoyens de toutes les confessions et de toutes les communautés, « la stabilité sera de mise ». Remontant le cours de l’histoire, il a évoqué l’époque au cours de laquelle deux partis se partageaient l’hémicycle, et les deux chefs annonçaient leur candidature à la présidentielle. « Les Libanais savaient que l’un des deux serait leur futur président ; aujourd’hui, personne ne sait rien », a déploré le patriarche. « Notre nation est en crise. Il est vrai que le canon s’est tu, mais ses effets continuent de se faire sentir jusqu’à maintenant. Mais ce qui me console, même si c’est une piètre consolation, c’est que notre situation, malgré les grandes difficultés, est meilleure que celle qui prévaut dans les pays voisins. Sauf que cela ne suffit pas : nous souhaitons pour nous et pour les autres la paix, la sécurité et la stabilité », a dit Mgr Sfeir devant la délégation du Club de la presse, à qui il a rappelé que « seule la vérité sauve ».

C’est une homélie dominicale exclusivement consacrée au social à laquelle les fidèles ont eu droit hier à Dimane.
Articulée autour du nécessaire travail et de ses bienfaits, elle s’est d’abord penchée sur l’agriculture, et sur les malheurs des agriculteurs. « Les difficultés sont nombreuses dans ce domaine : il y a certes l’interminable effort physique, les...