Moawad : Si nous n’étions pas là, la militarisation du régime aurait été plus grande

La députée et candidate à l’élection présidentielle Nayla Moawad s’est catégoriquement opposée à tout amendement constitutionnel en faveur de la prorogation ou de la reconduction du mandat Lahoud. Mme Moawad, qui s’exprimait hier dans le cadre d’un entretien à la LBCI, a plaidé en faveur d’un changement et d’une réforme, s’élevant contre toute prorogation de la situation actuelle. Estimant que le président Émile Lahoud avait bénéficié d’un soutien populaire et politique important lors de son accession à la présidence, mais qu’il n’avait pas tenu ses promesses. « Il nous a promis d’ouvrir les dossiers, ce qu’il a fait, avant que ces dossiers ne soient refermés un mois après. Quelques-uns, victimes d’une injustice, sont restés en prison. La corruption s’est répandue à tous les niveaux. Les institutions n’ont pas été respectées, le peuple libanais non plus. On retrouvait des militaires et des officiers dans chaque quartier de l’administration. Si nous n’avions pas fait face au prix fort à la militarisation du régime, cette dernière aurait été encore plus importante. Que s’est-il passé le 7 août 2001 ? Pourquoi la MTV a-t-elle été fermée ? Est-il possible que la loi d’amnistie soit appliquée d’une manière aussi séléctive ? Est-il possible que le Parlement soit bafoué, au point qu’il change d’avis, dix jours après, sur le vote du code de procédure pénale, pour des raisons que nul n’ignore ? » s’est-elle demandé. Mme Moawad a estimé que la priorité du nouveau président devrait être de libérer Samir Geagea de prison, de permettre le retour du général Michel Aoun, et de former un cabinet d’union nationale dont la tâche serait de mener à bien une réconciliation nationale générale. « Le Liban de la réconciliation est celui dont le président René Moawad a payé le prix », a-t-elle souligné.