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Regain de spéculations sur les intentions de Damas

Variété fait beauté. Les reconductionnistes et les prorogationnistes (ce ne sont pas les mêmes) préfèrent aujourd’hui le terme d’amendeurs. Ils prétendent en chœur que Damas a déjà tranché en leur faveur. En face, on soutient le contraire. En soutenant qu’il n’y aura pas d’amendement, mais bien l’élection d’un nouveau chef de l’État. Les deux parties affirment que leurs certitudes se fondent sur des indications fournies par des décideurs bien placés (les mêmes ?). Dont le verdict sera rendu public en temps opportun. La troisième force se démarque de la polémique, qu’elle juge néfaste et inutile. Tout simplement parce qu’en bonne logique, l’heure des options n’a sonné ni pour le grand électeur syrien ni pour Washington, qui dispose en principe d’un droit de veto. En effet, ces deux puissances sont en phase de pourparlers. De leur dialogue, comme de l’évolution de la situation régionale, dépend tout choix en matière de présidentielle libanaise. Autrement dit, la reconduction et l’élection d’un nouveau chef de l’État restent toutes deux à l’état virtuel. Ces indépendants, aux préférences personnelles partagées, regrettent donc que les jouteurs croisent le fer alors que le tournoi n’est pas encore lancé. Ils s’en étonnent d’autant plus qu’au Liban, à de rares exceptions près, le facteur extérieur a toujours été important, sinon déterminant, dans la présidentielle. Au fil des décennies, les centres d’influence, ou de décision, se sont beaucoup déplacés. Londres et Paris dans les débuts ; Le Caire et Washington ensuite ; Washington et Damas enfin. Les quotas de partage diffèrent également à chaque édition. Pour la présente, il est également évident que les vents soufflant du dehors feront s’incliner le roseau local de tel ou de tel côté. C’est donc un tort injustifiable, répètent ces sources, que les protagonistes du cru infligent au pays par leurs vaines disputes. Et d’ajouter que le mieux qu’on puisse encore espérer, c’est encore que les Syriens et les Américains s’entendent. Ce qui assurerait une assise solide au prochain régime, comme au pouvoir libanais dans son ensemble. Il n’y aurait pas de zizanies, de crocs-en-jambe répercutant des tensions syro-américaines. La Syrie n’aurait plus à se soucier constamment d’arbitrer les querelles sur la scène locale. Les États-Unis, de leur côté, contribueraient à alléger la dette publique libanaise, par des aides ciblées, des exemptions partielles de créance ou des prêts privilégiés, pour stimuler le redressement économique de ce pays. On sait en effet que les USA ont des moyens efficaces d’agir dans ce domaine, avec le concours de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’Europe, la France en tête. Par contre, une mésentente syro-américaine pourrait avoir au Liban des effets dévastateurs. La déstabilisation serait au bout et la récession deviendrait incontrôlable. À supposer qu’un proaméricain pur soit élu, la Syrie n’aurait aucun mal à lui mettre des bâtons dans les roues, voire à le faire sauter. Surtout en présence des îlots d’insécurité que compte encore le pays et que l’on activerait facilement contre le régime. Mais il est également évident qu’un président de défi imposé par la Syrie pousserait les États-Unis à provoquer des tensions intérieures déterminées. Et surtout, à étrangler économiquement ce pays, comme ils en ont les moyens. Ce qui pourrait provoquer des secousses de rue susceptibles de balayer le système. Car on peut tout réprimer, sauf une population qui a faim. Émile KHOURY
Variété fait beauté. Les reconductionnistes et les prorogationnistes (ce ne sont pas les mêmes) préfèrent aujourd’hui le terme d’amendeurs. Ils prétendent en chœur que Damas a déjà tranché en leur faveur. En face, on soutient le contraire. En soutenant qu’il n’y aura pas d’amendement, mais bien l’élection d’un nouveau chef de l’État. Les deux parties...