Liban-Irak - Obeid : De tels actes ne peuvent servir qu’Israël Tollé général à Beyrouth au lendemain des attentats contre les églises en Irak

Les attentats meurtriers perpétrés, dimanche, contre les lieux de culte chrétiens en Irak, ont suscité hier une vague de réprobation dans tous les milieux politiques et religieux libanais qui ont condamné unanimement ce qui semble être un « nouveau complot » contre la coexistence des en Irak, et qui prélude à une « guerre des civilisations ». Quatre attentats contre des lieux de culte chrétiens à Bagdad et deux autres à Mossoul ont fait dimanche au moins 10 morts et 50 blessés, dans une vague de violence sans précédent contre la communauté chrétienne, largement minoritaire en Irak. Le ministre des Affaires étrangères Jean Obeid a dénoncé les attentats contre les églises, jugeant qu’ils « servent les intérêts de l’ennemi israélien ». « Quels que soient leurs exécutants, ces attentats servent en premier lieu le plan visant à mettre les civilisations, les cultures et les religions face à face, un plan qui n’est pas étranger à l’objectif essentiel d’Israël », a déclaré M. Obeid à la presse. « De tels actes servent le plan de déstabilisation israélien, basé sur la guerre des civilisations, des cultures et des religions. Les fils de ce projet sont visibles avec évidence en Irak, où (on constate des provocations) pour monter les communautés et les ethnies les unes contre les autres », a ajouté M. Obeid. Pour sa part, l’ancien chef de gouvernement Sélim Hoss s’est dit « consterné par les tragédies qui se déroulent quotidiennement sur la scène irakienne », en allusion aux scènes de rapt de personnes innocentes menacées d’être décapitées, aux explosions anarchiques qui fauchent des dizaines de vies humaines par jour et, derniers en date, « les attentats contre les lieux de culte chrétiens ». Stigmatisant ces « actes criminels et barbares qui ne peuvent être commis que par ceux qui veulent du mal à la cause irakienne nationale et par tous ceux qui altèrent l’image de la résistance à une occupation », M. Hoss a affirmé que « cette situation choquante, à laquelle est parvenu l’Irak, révèle l’ampleur du crime contre l’humanité commis par l’Administration américaine en envahissant ce pays ». Pour sa part, le député de Beyrouth, Nabil de Freige, a établi un parallèle entre les objectifs derrière ces attentats et « le rôle des Israéliens au Liban, lorsqu’ils ont tenté, entre 1975 et 1976, de pousser les chrétiens à l’immigration et de porter atteinte à la formule de coexistence entre musulmans et chrétiens ». Pour M. de Freige, la cohésion interne et l’unification de la résistance ont mis en échec le complot et les plans de partition (prévus par Israël), « d’où la nécessité, pour l’Irak, de prendre exemple sur le Liban », a-t-il dit. À son tour, le député Mohammed Kabbani a estimé que ces agressions sont « condamnables en tout point ». « L’arabité telle qu’on la connaît ne distingue pas entre un musulman et un chrétien. L’islam véritable est ouvert aux autres religions monothéistes », a encore précisé M Kabbani en affirmant que les chrétiens forment une communauté essentielle dans cet Orient arabe. Condamnant à son tour les attentats, le catholicos arménien-orthodoxe de Cilicie, Mgr Aram Ier Kéchichian, a indiqué que, malgré les turbulences de l’histoire, le Proche-Orient a su préserver son rôle de « berceau du dialogue des religions, des cultures et des civilisations. Aucune puissance ne saura modifier cet état des choses », a-t-il dit.