Décor à corps

L’opération « soupe aux neurones » a commencé. À quelques encablures de l’échéance présidentielle, c’est définitivement la politique du brumisateur. Mission : faire bronzer idiot le Libanais de basse fosse et empêcher toute érection de son encéphalogramme plat. Dernier cirque en date : le congrès des élus municipaux où le Bteghrillon avait rameuté toute la claque des reconductionnistes, venus chanter les louanges de Beau-Papa. Si, avec tout ça, en novembre prochain, il fait moins que Saddam Hussein à l’époque de ses 100 %, c’est à désespérer… La grand-messe œcuménique a été boudée par l’Airbag de Koraytem et le Phénix de Aïn el-Tiné, traités en pestiférés et exclus d’office du concours « ma binette partout » dont les photos étaient réservées à l’usage exclusif du locataire du Château. Économie de pellicule sans doute. À l’autre bout du sèche-linge, un autre cirque : celui de la truellée des candidats au trône présidentiel. Un confetti d’hominidés qui se la jouent profil rase-moquette, mais vitupèrent régulièrement contre les Israéliens pour pas cramer leurs chances auprès de Damas. Certains, les pauvres, se croient même obligés de passer le plumeau sur le veston d’Émile Ier à chaque fois qu’ils abordent le sujet. Y a pas à dire, les aspirants présidents vivent dangereusement. Entre les deux, enfin, l’interminable guirlande des fifty-fifty, moyens-moyeux, mi-pastèque mi-melon. Ils ont les épaules larges et la veste ample. Ce qui, dans le premier cas, permet de changer de fusil et, dans le second, de retourner le tissu. Mais bon, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change de direction. Le décor est planté. Retour de vacances, les acteurs bronzés attendront sagement les trois coups de bâton d’outre-Barada qui lanceront le barnum. Une pièce en trois actes pour un billard à trois bandes. Ah ! Si Shakespeare avait pensé à ça ! Gaby NASR