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Les lecteurs ont voix au chapitre

Souffrir le martyr Même les statues souffrent dans notre pays. Choquant, bizarre, cette fameuse statue des martyrs qui, durant la guerre a été sauvée par le Saint-Esprit pour être bien gardée et restaurée par des anges gardiens, s’est vue tentée par un désir satanique de retourner depuis quelques jours à sa place initiale pour revivre son histoire. Et là, ce fut le choc. À peine débarquée dans le nouveau « désert » de la place des Martyrs, hagarde, elle accepte en vain de se reposer. Mais scandale ! Elle ne retrouve pas sa base. Elle crie au secours, et c’est l’Armée du salut qui intervient de nouveau. Il a fallu beaucoup de temps pour convaincre cette statue qui souffre qu’elle n’est pas unique dans ses tourments et que tout le pays est devenu sans base. En attendant ces ouvriers qui travaillent d’arrache-pied pour rebâtir une base solide à cette statue, espérons le retour de la solidarité entre tous les Libanais par respect pour nos ancêtres. Antoine SABBAGHA Saint… phonies explosives Seize années de guerre n’ont-elles donc pas suffi aux Libanais pour qu’ils continuent à priser autant les feux d’artifice, dont le bruit rappelle tellement celui des éclats d’obus ? À peine a-t-on oublié les frayeurs occasionnées par les attaques israéliennes qu’on doit à nouveau subir, à longueur de soirée, les rafales de pétards qui ressemblent à s’y méprendre à celles des DCA. Sous prétexte de fêter on ne sait plus quel saint, on éprouve un malin plaisir à jouer avec les nerfs des gens et à réveiller les vieux démons de la guerre à travers des manifestations on ne peut plus païennes. Qu’en est-il des âmes sensibles, de ces personnes traumatisées par la guerre et en qui la moindre des détonations réveille les souvenirs les plus cruels ? N’y a-t-il donc aucune voix pour s’élever dans ce monde de brutes où l’inconscience et le manque de respect d’autrui sont la norme ? Où est donc l’ordre public pour interdire ces explosions « de joie » (?) totalement injustifiées, ou du moins les limiter à une tranche horaire fixe (de 19h à 20h par exemple) ? Marie-Thérèse NAJJAR Lettre ouverte à M. Élias Murr Il y a quelques jours, c’était la saint-Élie, votre saint patron. Bonne fête à vous et à tous les Élie. Je crois, mais surtout j’espère, que vous étiez au Liban le soir du 19 juillet. Nous nous vantons de vivre dans un pays civilisé. Où est la civilisation quand tonnent les pétards et les feux d’artifice de la façon la plus archaïque ? Monsieur le Ministre, nous avons des enfants et, si je puis me permettre, des animaux domestiques, qui sont traumatisés de juillet à septembre vu la multitude des saints durant cette période, sans parler des dégâts matériels occasionnés, de la saleté qui s’ensuit, et des risques d’incendies encourus. Laissez-moi rire d’entendre l’éternelle rengaine de la crise économique : que de gaspillage ! De grâce, faites quelque chose ! Laissez-nous entendre les cloches de nos églises pour fêter dignement nos saints. Arrêtez ce traumatisme ! Nos nerfs ont assez souffert durant les années de guerre. Arrêtez l’importation de cette marchandise, mais surtout ne me dites pas que l’importateur est un gros bonnet qui profite d’une couverture haut placée, et que c’est la seule façon d’écouler sa marchandise. J. C. Protégeons les oiseaux Je réside à Kfardebiane. Non loin de mon chalet il y a une maison occupée le week-end. Dès 7h du matin, deux jeunes garçons entre 8 et 14 ans se balladent avec un fusil et tuent les oiseaux. C’est pénible d’entendre des coups de fusil tous les week-ends alors que la chasse est interdite et qu’en plus les oiseaux sont en pleine reproduction. Je lance un appel au président de la commission parlementaire de l’Environnement, M. Akram Chéhayeb, et au ministre Farès Bouez ainsi qu’à M. Berge Hatjian pour qu’ils interdisent cette chasse. De plus que des enfants portant un fusil n’est pas acceptable. Ces personnes sont coupables et nuisent à l’écologie. Jackie ZOGBI Des saints et des martyrs Il y a les saints et il y a les martyrs. Les premiers, à tout le moins certains d’entre eux, voient leur anniversaire célébré avec force feux d’artifice et pétards, c’est-à-dire de préférence le plus bruyamment possible ; les seconds grillent au soleil avant d’être installés dans quelque caserne en attendant de retrouver un socle et une place adéquate. Pour les explosives célébrations, il est toujours loisible de s’adresser au ministre de l’Intérieur, prié en l’occurrence de réglementer tout le tintamarre qui agresse les oreilles de deux de nos lecteurs. Alors qu’un autre se scandalise du spectacle offert par des jeunes qui s’amusent dès potron-minet à tirer sur les oiseaux. M. Élias Murr, toujours lui, est le destinataire d’une lettre dont l’auteur s’étonne, un rien amusé aussi, que dans ce Liban qui ne semble pas prêt d’en finir avec les séquelles de la guerre, il ait rencontré à un carrefour de gentils policiers distribuant des manuels de (bonne) conduite, dit-il. Alors qu’à d’autres moments, ils préfèrent fermer l’œil sur les mille et une entorses à ce même règlement commises par des automobilistes plus pressés et surtout mieux protégés – par leur plaque bleue par exemple. Vous avez dit deux poids, deux mesures ? À qui la faute ? s’interroge notre correspondant. Qui répond : à tout le monde, le citoyen lui-même pour commencer, mais aussi l’agent et surtout un État qui se manifeste par à-coups. Beiteddine, ou le parcours du combattant Comme chaque été, plusieurs festivals ont été prévus au Liban : de Baalbeck à Anjar, en passant par Byblos, Deir el-Qamar, Tyr, sans oublier bien sûr celui de Beiteddine auquel j’ai eu l’occasion d’assister, non sans avoir connu maintes péripéties cependant. En effet, si vous ne possédez pas de voiture pour vous y rendre, il ne vous reste plus qu’à prendre le pullman à partir d’un des points de rassemblement au centre Sofil, ou à l’hôtel Cavalier entre autres. Jusque-là, tout est parfait et on arrive à Beiteddine sans accrocs, pour peu qu’on ait pu grimper dans ledit car. Mais là où ça commence à se gâter, c’est lorsqu’on arrive au palais. On vous fait descendre tout en haut de la montée (ou la descente, c’est comme vous voulez). Évidemment, si on est valide à 100 %, il n’y a rien à ajouter. Mais si, comme certaines personnes, on a des difficultés à marcher, grimper, escalader, etc., le parcours n’est pas évident. N’aurait-il pas été plus simple de faire descendre les passagers du bus tout près de l’entrée ? D’autant plus que ces pullmans n’arrivent pas tous en même temps et que, de ce fait, il y a assez de place pour qu’ils s’arrêtent devant le portail. Mais passons, car pour l’arrivée on peut toujours attraper au passage une de ces voitures de gens « privilégiés » qui ont, elles, le droit de prendre le « passage interdit », et se faire accompagner devant la place du palais. Là où le problème se corse, c’est à la fin du concert, car non seulement il faut se taper d’impossibles marches d’un escalier en pierre, mais en plus, les pullmans sont très pressés de quitter, et ils sont garés à près d’un kilomètre de la sortie, ce qui oblige à piquer un sprint que, hélas, certaines personnes sont incapables de faire. Un vrai parcours du combattant donc pour revenir sain et sauf à son point de départ. Ne devrait-on pas penser de temps en temps aux gens âgés ou handicapés qui ont envie, eux aussi, de profiter de ces manifestations artistiques ? Évidemment, pour cette année c’est trop tard, mais espérons que Mme Nora Joumblatt, qui préside aux destinées du Festival de Beiteddine, pourra trouver une solution et prévoir peut-être une navette pour transporter les gens de la porte jusqu’au pullman à destination de Beyrouth ? A. B. Affaire de civisme Les embouteillages au Liban sont fréquents, les bouchons sont notre pain quotidien, mais un trafic dû à un barrage des FSI dont les agents, très consciencieusement, accueillent les automobilistes avec un large sourire, distribuant des manuels de (bonne) conduite, c’est là une première (...). Dans l’absolu, c’est beau. Tous les médias ont rapporté la nouvelle, comme surpris par cette initiative dans un pays où le code de la route n’existe plus. Bravo Monsieur le Ministre, un peu d’éveil et de bon sens ne fait de mal ni aux citoyens ni aux gendarmes qui doivent connaître leurs droits et leurs limites. Mais M. Murr, charité bien ordonnée commence par soi-même. Comment voulez-vous qu’un automobiliste respecte les feux de signalisation quand une grosse cylindrée avec une plaque d’immatriculation bleue ne le fait pas ? Le conducteur ou propriétaire de ce bolide serait-il plus pressé que le bas peuple ? Pourquoi voulez-vous qu’un automobiliste roule à des vitesses modérées et dans le bon sens, quand il est permis à ce même bolide (à plaque bleue), ou bien à un des gros véhicules des FSI, de foncer à tombeau ouvert dans un sens interdit, sans souci aucun du grabuge et de l’insécurité qu’il produit ? Pourquoi serait-il interdit aux automobilistes de garer leur voiture sur les beaux trottoirs de la ville, tandis que les véhicules privés appartenant à des fonctionnaires se pavanent sur les trottoirs des ministères ? Comment un touriste perdu pourrait-il se retrouver et demander sa route à l’agent en faction si ce dernier n’est pas de la région et ignore lui-même son chemin ? Pourquoi faut-il que la campagne « ceinture de sécurité » et « pas de cellulaire au volant » ne soit que saisonnière, ou bien à la tête du client ? Le gendarme aurait-il des instructions de réprimander un tel et de laisser passer tel autre ? (...) Pourquoi cette campagne d’information et d’éveil n’est-elle que périodique ? Pourquoi faut-il toujours rappeler aux citoyens certains sens civiques qui devraient être innés dans leur éducation ? Il est évident que la faute est celle de tout le monde : État, gendarmes et citoyens. Un gendarme « plus motivé », un citoyen « plus civilisé et éduqué » et bien entendu un « État impartial » et plus proche de la réalité de la vie libanaise rendraient notre vie quotidienne plus facile et plus saine. Fouad A. Salha Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Souffrir le martyr

Même les statues souffrent dans notre pays. Choquant, bizarre, cette fameuse statue des martyrs qui, durant la guerre a été sauvée par le Saint-Esprit pour être bien gardée et restaurée par des anges gardiens, s’est vue tentée par un désir satanique de retourner depuis quelques jours à sa place initiale pour revivre son histoire. Et là, ce fut le...