Présidentielle Tous les gouvernements et les régimes se ressemblent, estime Joumblatt

C’est sous l’angle de la justice sociale que le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, a abordé hier la situation politique sur la scène interne et les questions d’actualité, notamment la présidentielle. S’exprimant dans le cadre d’une cérémonie au village de Jahiliya (Chouf) en présence des ministres Marwan Hamadé et Abdallah Farhat, ainsi que de plusieurs députés et anciens fonctionnaires, M. Joumblatt s’en est pris au féodalisme politique et financier dont il a demandé l’abolition. « Il faudra demander cela au nouveau gouvernement, si jamais il y en a un, et du nouveau régime, si jamais il y a un – nouveau ou ancien. Tous se ressemblent », a-t-il affirmé. « Ils devraient s’occuper des affaires des citoyens, qui crèvent de faim partout, et qui ne peuvent plus supporter davantage de taxes et d’impôts. C’est pourquoi il convient de revoir les structures mêmes de l’économie libanaise », a indiqué M. Joumblatt. « Quel que soit le degré de prospérité atteint par certains “îlots” à l’intérieur de Beyrouth ou d’une autre ville, il reste que ces zones sont entourées de ceintures de misère terribles. Elles vont de Jahiliya à Hay el-Sellom, en passant par Nabaa et Dekouaneh. Toutes ces régions sont menacées, si la périphérie ne bénéficie pas d’une stabilité sociale et économique », a-t-il souligné. Évoquant par ailleurs la visite au Liban du Premier ministre irakien, Walid Joumblatt a indiqué : « À la suite de la défaite de 1967, certains nationalistes arabes et certains gauchisants qui étaient au pouvoir ont adopté le slogan : “Nous avons perdu un peu de notre territoire mais le régime a tenu”. Kamal Joumblatt leur avait répondu : “Ah si nous avions perdu le régime au lieu de perdre la terre.” Nous avons perdu l’Irak, et nous sommes en train de perdre la Palestine petit à petit, une fois encore pour que le régime demeure. Nous souhaitons la bienvenue à Iyad Allaoui (Premier ministre irakien), représentant d’un régime arabe en plein renouveau, aux côtés de ses camarades, amis et frères de la majorité des autres régimes arabes. » Il s’agit du « règne des inféodés », a poursuivi le chef du PSP, citant les frères Rahbani, avant d’ajouter, en anglais : « Join the Club. » Souhaid pour un consensus islamo-chrétien sur l’élection Le député Farès Souhaid a estimé que « le Liban ira sûrement à l’effondrement global et total si l’élection présidentielle ne porte pas à la magistrature suprême quelqu’un qui aura l’énergie et les capacités suffisantes pour aider le Liban à entrer dans une nouvelle phase ». Précisant qu’il n’est pas candidat à la présidentielle, Farès Souhaid a estimé qu’il n’y aura pas d’amendement constitutionnel, indiquant que « ceux qui prétendent que la prorogation est une option syrienne portent atteinte à Damas et compliquent encore plus ses relations avec les États-Unis et le monde ». Dans un entretien accordé à La Voix du Liban, le député du Kesrouan a estimé que certains tentent de donner l’impression que tous les candidats à la présidence sont les ennemis de la Syrie et que le président Lahoud est le seul à pouvoir assurer les relations de la Syrie avec le Liban. M. Souhaid a par ailleurs estimé que le Liban vit aujourd’hui une crise nationale très importante qui concerne tous les niveaux. Une crise dont la raison principale est, selon lui, que les Libanais n’ont pas une marge de manœuvre assez importante pour prendre des décisions importantes et s’autoadministrer. Il a enfin plaidé en faveur d’une libanisation de la présidentielle, ce qui signifie pour lui la réalisation d’un consensus islamo-chrétien autour d’une vision commune de cette échéance et de la nécessité pour le Liban de gérer lui-même ses affaires.