Liban-Irak La visite d’Allaoui, demain, consacre une normalisation bilatérale

Iyad Allaoui vient demain dimanche à Beyrouth pour un séjour de 72 heures. L’homme qui symbolise l’Irak nouveau tisse, à travers son actuelle tournée régionale, des relations d’une texture nouvelle. Des rapports normalisés, notamment avec le tandem Syrie-Liban. Des liens que jadis le conflit entre les deux Baas distendait fortement. Allaoui, venant de Damas, sera accueilli à l’AIB par son homologue libanais, Rafic Hariri, entouré par les ministres comme par le corps diplomatique arabe. Ainsi que, détail à relever, par l’ambassadeur des États-Unis. À Beyrouth, troisième station de son périple régional, le chef du gouvernement irakien entamera les entretiens officiels lundi avec Hariri. L’accent sera mis, répétons-le, sur la normalisation des relations bilatérales. Dans tous les domaines, avec une attention spéciale au commerce comme aux investissements, les échanges entre les deux pays étant traditionnellement fournis. Il sera également question de coordonner les démarches diplomatiques dans les instances régionales, comme la Ligue arabe, ou internationales. Les Libanais, qui écouteront attentivement leur hôte, appréhendent, à vrai dire, qu’il ne leur demande d’envoyer un contingent. Qui, dans le cadre d’une force arabe, participerait à la protection des sites et des cadres de l’Onu. Beyrouth n’est pas très enthousiaste pour cette idée. Car, fait-il valoir, il n’a pas de frontières communes avec l’Irak. Par contre, les Libanais sont prêts à coopérer dans l’échange d’informations d’ordre sécuritaire pour endiguer la violence qui sévit en Irak. Reste une question également délicate : les dépôts bancaires (quelque 500 millions de dollars) que le nouvel Irak réclame. Le Liban veut bien faire montre de bonne volonté. Mais dans le cadre de ses lois, dont le secret bancaire. De plus, le Liban souhaite que l’on rembourse les créances dues à des entreprises ou des commerçants libanais. Khalil FLEYHANE