Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le pouvoir partirait grand favori dimanche Au Metn, l’opposition avance en rangs dispersés

À moins d’un véritable sursaut de dernière minute, c’est pratiquement l’ensemble des acquis de la partielle législative du Metn qui avait donné, en 2002, la victoire à Gabriel Murr, que l’opposition risque de perdre, dimanche, à l’issue du scrutin. Et pour cause : les différentes formations de l’opposition, qui, réunies en 2002 derrière l’image de Gabriel Murr, avaient réussi à enregistrer un succès très symbolique contre M. Michel Murr, avancent vers l’échéance en rangs dispersés. Et encore, la formule est faible, parce qu’elle ne représente pas ce que semble être devenu le Metn-Nord : une véritable arène entre plusieurs forces politiques opposantes, cherchant chacune, qui à vérifier qu’elle possède toujours sa base, et qui à prouver qu’elle en a une qui pèse son poids. Face à cette réalité, une seule certitude : le pouvoir, réuni dans cette région derrière la figure patriarcale de l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a présenté des listes dans quasiment toutes les régions. Et, dans les rangs de l’opposition, on reconnaît déjà que les municipalités étaient le défi par excellence en raison de la nature même du tissu socioculturel libanais, et qu’il y a eu, quelque part, un manque de maturité dû à un manque d’expériences communes. Mais trêve de généralités. Les municipales du Metn ne répondent cette fois à aucun schème, et même pas au principe tant prôné de la lutte entre le pouvoir et l’opposition, sauf dans quelques cas bien précis. En pratique, et sans tomber dans ce qui pourrait être une vision schématique de la situation, l’unité de l’opposition, qui reposait sur une alliance de principe Kornet Chehwane-CPL, s’est progressivement effondrée en cours de route, et le Metn n’échappe pas à la règle. Concrètement, et à la lumière de différents témoignages d’opposants metniotes, la région paraît être prisonnière d’un conflit principal entre le Mouvement réformiste Kataëb et le Courant patriotique libre (CPL-aouniste), pour ne pas dire entre Amine Gemayel et Michel Aoun. Le courant aouniste et le député Pierre Gemayel se rejettent d’ailleurs mutuellement la responsabilité de l’échec de cette alliance (tout en affirmant paradoxalement tous les deux qu’ils tendent la main aux autres parties pour renforcer l’unité de l’opposition), échec qui s’est traduit concrètement par une série de déroutes prévues à l’avance, et, comble du comble, dans des fiefs acquis à l’opposition. À titre d’exemple, l’entente entre opposants a échoué à Beit Chabab, qui avait voté en faveur de Gabriel Murr en 2002. Et toutes les tentatives de réconciliation menées – et que tente toujours de mener – par le Renouveau démocratique de Nassib Lahoud, ainsi que par d’autres parties n’ont pas abouti. Même histoire à Jdeideh, où l’ancien député Auguste Bakhos, le courant aouniste, l’avocat Ibrahim Kanaan, le PNL et les FL feront liste commune, tandis qu’une autre liste, présidée par Boulos Kanaan, regroupera les candidats du Mouvement réformiste Kataëb. En face, la liste pro-Michel Murr, présidée par Antoine Jebara, pourra assister à la bataille interopposants. Idem à Dbayeh, où quatre listes croiseront le fer : l’une formée des opposants kataëb, la deuxième des aounistes, la troisième emmenée par Sélim Massoud et la quatrième par le président sortant, Kabalan Achkar, proche de Michel Murr. Et même dans les localités comme Antélias ou Sin el-Fil, où l’opposition réunie devrait, en toute logique, affronter les listes de Michel Murr dans le cadre de batailles serrées, rien n’est franchement sûr, même si les efforts se poursuivent, surtout de la part du RD, pour tenter de consolider les rangs opposants dans la mesure du possible. Mais tout n’est pas que noir : Kornet Chehwane, Bickfaya (où il n’y a pas eu bataille), Baabdate (conseil élu d’office), Mrouj, Baskinta, Wata Mrouj/Bologna, Mtein, Khonchara, Dahr el-Souane, Douar et Bhersaf, devraient, à titre d’exemple, passer sous le contrôle de l’opposition. Pour ceux qui sont optimistes dans les rangs de l’opposition, le premier résultat positif des municipales sera d’affaiblir, relativement, Michel Murr. Nettement moins optimistes, d’autres rétorquent qu’il contrôlera encore au moins une trentaine de municipalités sur 48 (en 1998, il déclarait en contrôler 43 sur 45), alors qu’il y avait, au départ, une possibilité de réduire sérieusement ses acquis. Mais l’opposition est, semble-t-il, passée à côté de l’essentiel. Faire fructifier, dans son fief, le Metn, ce qu’elle a mis une dizaine d’années à construire à grand-peine : une victoire, dans l’unité, sur le pouvoir, avec, à la clef, un message politique clair. Michel HAJJI GEORGIOU
À moins d’un véritable sursaut de dernière minute, c’est pratiquement l’ensemble des acquis de la partielle législative du Metn qui avait donné, en 2002, la victoire à Gabriel Murr, que l’opposition risque de perdre, dimanche, à l’issue du scrutin. Et pour cause : les différentes formations de l’opposition, qui, réunies en 2002 derrière l’image de Gabriel Murr,...