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ÉLECTRICITÉ - Constat très sévère à l’issue d’une réunion de la commission de l’Énergie « Les excuses et les lettres ne suffisent plus, il faut que le gaspillage cesse », déclare Kabbani(photo)

Mohammed Kabbani, président de la commission parlementaire des Travaux publics, du Transport, de l’Énergie et de l’Eau, a repris hier sa violente campagne contre l’Électricité du Liban (EDL). Dans une déclaration au ton très sévère, faite à l’issue d’une réunion de la commission, M. Kabbani a dressé un sombre bilan, réaffirmant « l’importance de suivre de près le dossier de l’électricité, qui a déjà coûté au Liban dix milliards de dollars, ce qui représente le tiers de notre dette publique ». La réunion s’est déroulée, notamment, en présence du ministre de l’Énergie Ayoub Hmayed et du PDG de l’EDL Kamal Hayeck. M. Kabbani a annoncé qu’une nouvelle réunion aurait lieu avant la fin du mois, en présence du ministre Hmayed et du ministre des Finances, Fouad Siniora, afin que les différentes questions relatives au secteur de l’électricité soient soulevées. « Si nous n’obtenons aucun résultat, il se pourrait que nous adressions une interpellation au gouvernement afin qu’il détermine les responsabilités, parce qu’il faut que le gaspillage cesse, et que les excuses ne suffisent plus », a-t-il ajouté. « L’année dernière, a-t-il rappelé, 713 milliards de livres libanaises ont été dépensées, alors que les centrales de production restent dans une situation précaire et que le rationnement continue de se pratiquer. Voilà pourquoi nous pensons que cette affaire ne peut pas se résoudre par des messages et des excuses, mais par des solutions pratiques. Il faut commencer à régler le problème de l’entretien. Nous avons rappelé que les centrales sont une ligne rouge, parce qu’on y a déjà investi des dizaines de millions de dollars, et que nous n’accepterons pas les prétextes selon lesquels il est difficile d’acquérir des pièces de rechange. Pour cela, nous avons exigé d’avoir un calendrier de l’entretien général et routinier, et attendons la réponse d’ici à une semaine. » M. Kabbani a déclaré que les députés se sont également enquis de la question du gaz dans les centrales, qui devait y être employé dès juin mais qu’on nous promet à partir d’août. « Nous nous sommes demandé si la centrale de Beddawi était prête à fonctionner au gaz, ou si la mascarade des années 1997-1998 allait se reproduire, quand les centrales de Zahrani et de Beddawi étaient terminées avant que les réseaux ne soient achevés », a-t-il ajouté. La commission parlementaire s’est également souciée de la situation financière de l’EDL. « À écouter le discours des responsables de cette institution, il s’est avéré que le département financier nage en plein chaos et doit être organisé, a poursuivi M. Kabbani. Nous nous sommes également aperçus qu’aucun contrôle des finances de l’EDL n’était pratiqué, et que la société chargée de le faire commence ce mois à revoir les chiffres de l’année 2001. On ne sait pas quand l’examen se rapportant aux années suivantes sera entamé. » Quel sort pour le réseau de haute tension ? Pour ce qui est des dossiers relatifs au fonctionnement et à l’entretien des centrales, ils ont été abordés par la commission, qui a insisté pour qu’ils soient traités au plus vite, sans attendre la dernière minute pour lancer un appel d’offres, ce qui aurait pour conséquence, comme cela s’est produit jusqu’à présent, de faire échouer l’adjudication et de recourir aux contrats de gré à gré. « Cette fois, nous bénéficions du temps nécessaire, et il n’y a aucune raison pour échouer », a souligné M. Kabbani. Il a poursuivi : « Nous avons par ailleurs abordé la question du réseau de haute tension 220 et 400 kilowatts. Nous recommandons que ce réseau soit exécuté au plus vite, parce qu’un retard nous coûterait des pertes de l’ordre de dizaines de millions de dollars par an, pour diverses raisons, notamment parce qu’il nous sera impossible d’acheter du courant des pays qui nous sont reliés. » Qu’en est-il des problèmes de santé potentiels qui pourraient résulter de la construction de telles lignes de haute tension ? « Nous avons reçu des rapports de l’EDL prouvant que les soucis en matière de santé n’étaient pas fondés, a-t-il indiqué. Pour cette raison, nous pensons que la décision, prise en Conseil des ministres il y a deux semaines, de charger une société de rédiger un rapport sur ce sujet n’est pas justifiée. Pour nous, cette décision revêt un caractère politique, et nous ne saurions avoir confiance dans le rapport rédigé par cette nouvelle société. Le réseau doit être exécuté comme prévu, sinon ce sera la fin du secteur de l’électricité au Liban. » M. Kabbani avait auparavant reçu une lettre de M. Hayeck, lui exposant la situation de l’alimentation en électricité dans les localités de villégiature, et expliquant que des pannes subites sont survenues dans nombre de câbles. C’est la raison pour laquelle, selon le document, le rationnement a été restauré momentanément dans certaines de ces localités. « Nous attirons votre attention sur le fait que toute modification des heures d’alimentation ne peut être imputée qu’aux pannes subites ou à l’entretien routinier que nous annonçons à l’avance », souligne le communiqué. Par ailleurs, des sources de l’EDL ont annoncé hier à l’agence al-Markaziya que l’institution a commencé à dépenser la première partie du budget de 150 milliards de livres qui lui a été consacré par le Conseil des ministres le 16 juin dernier, pour des opérations de fonctionnement. « De l’électricité en continu », espère Hmayed D’autre part, le ministre Hmayed a insisté hier sur « l’importance des travaux exécutés en matière de ressources hydrauliques, de réseaux d’eaux usées et de réhabilitation de puits d’eau potable dans le pays ». Il a rappelé la nécessité « d’assurer l’électricité de manière continue pour toutes les régions et tous les habitants ». M. Hmayed s’exprimait à l’issue d’une réunion avec Élie Skaff, ministre de l’Industrie, accompagné des présidents des conseils municipaux de Zahlé et de Jdita, Assaad Zgheib et le général Wahib Kikano, et du PDG de l’Office des eaux de la Békaa, Haïkal Rahi. Les discussions ont porté sur le secteur de l’eau dans la capitale de la Békaa, notamment la rénovation des canalisations d’eau potable, la construction du réseau d’égouts, en cours d’adjudication par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), ainsi que des dossiers relatifs à certains villages. M. Hmayed a également rencontré les députés Talal Merhabi et Mansour el-Bone, ainsi qu’un nombre de présidents de conseils municipaux.

Mohammed Kabbani, président de la commission parlementaire des Travaux publics, du Transport, de l’Énergie et de l’Eau, a repris hier sa violente campagne contre l’Électricité du Liban (EDL). Dans une déclaration au ton très sévère, faite à l’issue d’une réunion de la commission, M. Kabbani a dressé un sombre bilan, réaffirmant « l’importance de suivre de...