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Actualités - interview

Interview - Le général répond aux accusations de Dory Chamoun Adonis Nehmé : Mon objectif, faire revivre Deir el-Qamar(photo)

C’est avec beaucoup de sérénité que le général Adonis Nehmé envisage la bataille qui l’opposera, dimanche, au chef du Parti national libéral Dory Chamoun à Deir el-Qamar pour la présidence du conseil municipal de la localité. Si le général Nehmé, qui est actuellement conseiller au palais présidentiel de Baabda, a décidé de se porter candidat, c’est parce que, dit-il, « il y a une grande différence entre ce que Deir el-Qamar était par le passé et ce qu’elle est maintenant ». « Je suis révolté par l’état des lieux. J’ai vécu longtemps à Deir el-Qamar. Les Nehmé sont l’une des plus anciennes familles du village. Et c’est un véritable sentiment de révolte qui m’anime aujourd’hui lorsque je vois le souk du village à moitié fermé, et des institutions très anciennes, telles que l’École des sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition ou l’École des moines maronites mariamites, vieille de 300 ans, en détresse. Ces institutions ont besoin d’une aide rapide. Par ailleurs, il n’y a pas d’hôpital à Deir el-Qamar ; or la construction d’un hôpital le plus tôt possible est nécessaire », indique-t-il. Et de poursuivre : « Deir el-Qamar a besoin de beaucoup de choses. Plusieurs dizaines de familles ont déjà quitté la village. Il s’agit d’une situation inadmissible. Le conseil municipal est en place depuis six ans, et il n’a pas redressé la situation ». Au contraire, affirme le général Nehmé, qui critique l’édification « d’immeubles en béton en plein centre historique de Deir el-Qamar, des constructions en plein déphasage avec l’architecture libanaise ». Selon lui, la localité prend de plus en plus l’aspect d’une ville morte : « Le village ferme ses portes durant le week-end. Nos enfants ne veulent plus y monter. Il n’y a plus rien à y faire. Et c’est précisément cette situation qui nous a incités à passer à l’action. Objectif : faire revivre Deir el-Qamar, lui rendre sa place historique de phare du Chouf. Jadis, c’était une référence. Les habitants de toutes les régions venaient y faire leurs études. À quoi servent les partis politiques à Deir el-Qamar si le village est inerte ? » Baabda n’est pas impliqué Le général Adonis Nehmé réfute toutes les accusations qui lui ont été portées par ses adversaires et selon lesquelles il serait en train d’utiliser les services du palais de Baabda à des fins électorales : « Je travaille au palais présidentiel. Mais dès que mon travail est terminé, je quitte le palais et je redeviens Adonis Nehmé de Deir el-Qamar. Personne ne m’a incité à me porter candidat. Ceux qui prétendent le contraire cherchent à me porter préjudice. Ma droiture et mon honnêteté sont au-dessus de tout soupçon, et j’ai été désigné candidat pour représenter ma famille. » « Ma famille est mon seul support. Mais M. Chamoun a intérêt à faire entrer Baabda dans cette bataille pour tenter de donner l’illusion que la bataille oppose le pouvoir à l’opposition. Pour être très franc, le président Lahoud n’était pas favorable à ma candidature. Mais je dirai toute la vérité après le scrutin », dit-il. Il se dit étonné de l’acharnement de Dory Chamoun contre sa personne, alors que « les contacts ont toujours été bons ». Ce faisant, il exhibe des photos de lui au côté de M. Chamoun. Interrogé sur l’alliance entre le Parti socialiste progressiste et le PNL, via notamment le député Georges Dib Nehmé, le général Nehmé répond tout de go : « Si nous ne représentons personne, comme le prétend M. Chamoun, pourquoi a-t-il besoin du soutien de Walid Joumblatt et de Michel Aoun? Il aurait pu nous écraser tout seul. La décision à Deir el-Qamar devrait revenir aux Deiriotes. Pourquoi aller chercher des appuis qui n’ont rien à voir avec la localité? » Pour lui, Dory Chamoun fait aujourd’hui ce que Camille Chamoun n’aurait jamais fait : introduire des alliances politiques dans les affaires intérieures du village. « Pourquoi M. Chamoun a-t-il décidé de se porter candidat pour un second mandat? Quel projet a-t-il mené à bien en six ans? Pourquoi veut-il scinder Deir el-Qamar en deux? » s’interroge Adonis Nehmé, qui ne cache pas sa sympathie pour Camille Chamoun. « J’ai été exposé à des pressions énormes, dans le passé, en raison de mes relations avec le président Chamoun. Tout ce que je demande à Dory Chamoun, c’est de suivre l’exemple de son père et de ne pas se présenter personnellement aux municipales. Pourquoi ne fait-il pas comme les Skaff, les Gemayel ou les Frangié? Lui et Georges Dib Nehmé assument la plus grande responsabilité de la situation qui prévaut aujourd’hui dans le village. Ils cherchent à découper Deir el-Qamar, à le scinder en deux », souligne-t-il. Et, selon lui, le député Nehmé sera « le plus grand perdant parce que c’est lui qui aurait dû parrainer une solution entre les différentes parties ». Falloujah ou Najaf Il indique par ailleurs avoir tenté de régler la question par la voie du consensus, à l’ancienne, en appelant à une réunion regroupant Chamoun, Nehmé, Édouard Honein et Nagy Boustany à Notre-Dame du Tell. Et, selon lui, seul Nagy Boustany a répondu à l’appel. « J’avais un projet écrit, et M. Boustany l’a soutenu », dit-il en indiquant qu’il peut compter sur le soutien des grandes familles de Deir el-Qamar. Le général Nehmé estime que l’incident dont a été victime M. Chamoun à Deir el-Qamar la semaine dernière a été surévalué : « À entendre les différentes versions, on imagine Falloujah ou Najaf. Dans la réalité, l’objet jeté s’est avéré être un feu d’artifice qui n’a même pas touché sa résidence. Quoi qu’il en soit, il faut voir à qui profite le crime. Je demande aux services de sécurité de dévoiler les responsables de cet acte. Par ailleurs, ce n’est pas vrai qu’il n’y a eu des interpellations que dans les rangs du PNL. Plusieurs personnes de différents bords ont été interrogées. » Pour Adonis Nehmé, Dory Chamoun crée « des tensions inutiles » et aurait dû méditer plus profondément les enseignements de son père. « Je crois en un Liban indépendant, libre et souverain, et je demande à M. Chamoun de faire, comme moi, allégeance à ce Liban-là », poursuit-il, avant de souligner que l’essentiel, pour lui, reste le développement social et économique de son village. Michel HAJJI GEORGIOU

C’est avec beaucoup de sérénité que le général Adonis Nehmé envisage la bataille qui l’opposera, dimanche, au chef du Parti national libéral Dory Chamoun à Deir el-Qamar pour la présidence du conseil municipal de la localité.
Si le général Nehmé, qui est actuellement conseiller au palais présidentiel de Baabda, a décidé de se porter candidat, c’est parce que,...