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CRÉATION Ephrem Barakat, sculpteur de cire, rêve d’avoir un jour son propre musée (photos)

Bizarre univers que celui d’Ephrem Barakat, la quarantaine, chimiste et inventeur d’un procédé «breveté» d’isolation contre l’humidité, comme l’indique sa carte de visite. Chez lui, à Daroun, près de Harissa, une chaussure de marche trône dans une boîte en plexiglas sur une table. Attention trompe-l’œil! À côté, la reproduction miniature d’une Mercedes et, un peu plus loin, une sorte de maquette colorée représentant une maison libanaise. Trois pièces sculptées, dans leur moindre détail, dans de la cire froide. La sculpture de cire est le dada d’Ephrem Barakat depuis son plus jeune âge. Depuis sa première visite avec son grand-père au Musée de cire de Byblos. «J’avais huit ans, se souvient-il, à peine rentré à la maison je me suis attaqué avec un couteau de cuisine à la première bougie que j’ai trouvée pour la sculpter.» Une habitude qu’il conservera longtemps au grand dam de sa mère qui devait ramasser les pelures de bougies dont il jonchait le sol. Aujourd’hui, quelques décennies plus tard, Ephrem Barakat continue inlassablement à tailler dans la cire. Mais cette fois, «la cire que j’utilise est celle des moulages des musées, précise-t-il. Elle supporte sans ramollir une chaleur de cinquante degrés. Sauf que je ne la coule pas dans des moules, je la sculpte directement avant de l’habiller de peinture ». Une cire importée d’Italie, sous forme de paillettes, qu’il chauffe au bain-marie, coule dans un tonneau en métal. Une fois la cire bien refroidie, il cisaille le tonneau, en dégage le bloc dur dans lequel il taille directement les formes qu’il aura au préalable dessinées ou prises en photo. Comme cette vue panoramique de «la cité mariale de Harissa», qu’il tente de reproduire dans un cube de 2m2 de côté x 1m de hauteur. La sculpture n’est pas encore terminée, mais il en émerge déjà le monument de la Vierge, la nouvelle basilique et la longue croix. «Je me suis attelé à cette œuvre depuis quelques années déjà et il me faudra encore un an pour la terminer complétement. D’autant que je compte aussi ciseler l’intérieur des monuments que je représente, comme les bancs de la basilique, par exemple», indique l’artiste. Qui signale que son travail ne permet aucune erreur. «On ne peut pas revenir sur un coup de burin mal dirigé, souligne-t-il, sinon, pour réparer, il faut réduire les dimensions de l’ensemble de l’œuvre. Il faut à la fois avoir la main légère et le geste précis. C’est une technique qui nécessite beaucoup de patience et de concentration.» «Comme la bougie qui brûle pour éclairer, je sacrifie tout à ma passion», affirme solennellement ce fou de sculpture de cire. «J’y investis toutes mes économies et tout mon temps libre, ajoute-t-il. Je ne pense qu’à cela. D’ailleurs, une fois la sculpture de Harissa terminée, je compte m’attaquer à un autre symbole national, les colonnes de Baalbeck. » Que compte-t-il faire de ses sculptures? «J’espère que celle de Harissa figurera dans le Guiness Book of Records, indique-t-il. Et puis, mon rêve est de fonder un jour un musée de cire, entièrement dédié à mes création. » Un rêve qui, avec la patience et la calme détermination d’Ephrem Barakat, peut, pourquoi pas, se concrétiser un jour. À l’image d’un autre rêve du même genre: le château Moussa de Beiteddine. Z.Z.

Bizarre univers que celui d’Ephrem Barakat, la quarantaine, chimiste et inventeur d’un procédé «breveté» d’isolation contre l’humidité, comme l’indique sa carte de visite. Chez lui, à Daroun, près de Harissa, une chaussure de marche trône dans une boîte en plexiglas sur une table. Attention trompe-l’œil! À côté, la reproduction miniature d’une Mercedes et,...