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Actualités - CHRONOLOGIE

La grogne préolympique, un sport à part entière

Absence de ferveur populaire, peur sur les transports, nettoyage social, installations critiquées, craintes sur la sécurité : les Jeux olympiques n’ont certes pas commencé sous les meilleures auspices. Ce n’est pourtant pas les Jeux d’Athènes que ces inquiétudes concernaient, mais ceux de Sydney, il y a quatre ans, qui furent finalement déclarés les « meilleurs » jamais organisés jusqu’alors. La grogne préolympique est bien le seul sport assuré de toujours rester au programme des Jeux et de bénéficier d’une énorme couverture médiatique. De Sydney à Athènes, c’est finalement un peu toujours les mêmes histoires que l’on ressasse. À 30 jours de l’ouverture des Jeux de Sydney, les organisateurs s’inquiétaient de sondages démontrant soi-disant le peu d’engouement des Australiens. Comme ceux d’Athènes, ils s’efforçaient d’écouler les nombreux billets invendus par crainte de voir des rangées entières de sièges vides. Les Australiens avaient peur que leur système de transports ne tienne pas le choc, notamment les chemins de fer qui devaient transporter plus de 30 millions de voyageurs. On pointait ainsi du doigt les cinq déraillements de trains hebdomadaires dans le réseau de l’État. « Nettoyage social » À Athènes, on se préoccupe surtout de la fiabilité d’un réseau dont les principaux éléments – train de banlieue, extension du métro et tramway – auront été terminés juste avant les Jeux. En 2000, les Aborigènes, furieux du refus du Premier ministre John Howard de présenter des excuses pour le traitement infligé à leur peuple dans le passé, menaçaient d’énormes manifestations. Pour certains, des descentes de police menées dans leurs quartiers correspondaient à « une volonté de longue date de chasser les Aborigènes de Sydney en vue des Jeux ». Dans la capitale grecque, des voix dénoncent un « nettoyage social » du centre-ville. Quant aux installations de Sydney, elles n’avaient pas été épargnées. On avait entre autres reproché au nouveau stade olympique son manque d’originalité et son exposition à des vents pouvant empêcher l’homologation des records d’athlétisme. En Grèce, certains estiment que les organisateurs ont parfois vu trop grand et tenu à tout prix à des réalisations de prestige comme le toit du stade olympique. Juste avant les Jeux, le fort vent soufflant parfois sur le bassin d’aviron et de canoë-kayak de Penrith avait conduit les organisateurs à prévoir des plans d’urgence pour qu’il ne puisse pas perturber le déroulement des compétitions. À Athènes aussi. Requins et chiens errants Sydney, la faune locale en a fait frissonner plus d’un. On s’est inquiété des venimeuses araignées Atrax Robustus et l’on s’est demandé si les requins qui hantent parfois la baie ne risquaient pas de croquer du triathlète lors de l’épreuve de natation, même s’ils n’avaient tué personne depuis 1963. Point de requin mangeur d’hommes ou de dangereuse araignée à Athènes, alors on s’est rabattu sur les chiens errants de la capitale grecque. Les uns ont averti les touristes qu’ils risquaient d’être mordus, les autres se sont inquiétés d’un « massacre » canin que les autorités auraient entrepris pour nettoyer les rues. Quant à la sécurité, on expliquait avant Sydney que l’attentat des Jeux d’Atlanta en 1996 avait rappelé la nécessité d’en faire une priorité. Tout en jugeant « mince » la possibilité d’un attentat avec des armes de destruction massive, les responsables australiens se disaient prêts à toutes les éventualités, y compris celle d’une attaque biologique. À Athènes, le parallèle est plus délicat. Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et du 11 mars 2004 à Madrid ont totalement changé l’échelle des menaces et la sécurité est désormais plus qu’une priorité, une obsession. C’est probablement là que se trouve la véritable clé du succès de ces Jeux.
Absence de ferveur populaire, peur sur les transports, nettoyage social, installations critiquées, craintes sur la sécurité : les Jeux olympiques n’ont certes pas commencé sous les meilleures auspices.
Ce n’est pourtant pas les Jeux d’Athènes que ces inquiétudes concernaient, mais ceux de Sydney, il y a quatre ans, qui furent finalement déclarés les « meilleurs »...