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Liban-UE - La députée de Zghorta reçue par le chef de la diplomatie belge Moawad : Les réformes doivent être entreprises par les pays arabes et non par l’étranger

À l’invitation de la fondation allemande Friedrich Naumann, Mme Nayla Moawad, députée de Zghorta, a effectué récemment une visite officielle à Bruxelles, où elle a eu une série d’entretiens avec des responsables de l’Union européenne. Elle a également été reçue par le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, avec qui elle a passé en revue l’actualité régionale et les répercussions de la situation explosive en Irak et dans les territoires palestiniens sur le monde arabe, et le Liban en particulier. À Bruxelles, Mme Moawad a donné une conférence sur « Le monde arabe et les défis de la modernité », en présence de responsables européens en charge du dossier du Moyen-Orient et de nombreux journalistes arabes et étrangers. La parlementaire a commencé par brosser un tableau de la situation dans la région « à l’orée de changements cruciaux touchant profondément sa structure géopolitique, sociale et culturelle ». Citant un rapport du Pnud sur le monde arabe, elle a exposé les nombreux points faibles de notre région « paralysée à cause de trois défaillances : une incapacité à instaurer la liberté, un manque de connaissances et une marginalisation de la femme ». Après avoir cité les chiffres du Pnud sur le PIB du monde arabe, le nombre d’analphabètes, la participation de la femme à l’action politique, le chômage, le niveau de vie, l’émigration, la culture et l’accès à Internet, Mme Moawad s’est arrêtée sur le dysfonctionnement du système politique dans les États arabes. Si elle pense que le conflit israélo-arabe constitue un des principaux obstacles au développement du monde arabe, elle n’en estime pas moins qu’il n’est pas la seule cause de l’état de paralysie dans lequel les pays de la région sont plongés. « Les régimes totalitaires en ont fait un prétexte pour ne pas entreprendre des réformes et pour réprimer l’élite qui aspire au renouveau et au développement », a-t-elle déclaré. Pour Mme Moawad, l’introduction de réformes dans les pays du monde arabe est indispensable, mais cette initiative doit être prise au sein même des pays concernés. Elle ne doit en aucun cas être imposée par l’étranger, a-t-elle estimé, en l’occurrence par les États-Unis. Il n’en demeure pas moins que la députée s’est prononcée en faveur d’une position européenne audacieuse et solide, qui apporterait un soutien indéfectible aux artisans arabes d’une démocratisation des pays de la région. Elle s’est arrêtée sur la situation au Liban, énumérant les aberrations qui marquent la vie politique locale. « L’intervention syrienne continue dans les affaires intérieures libanaises et a contribué à l’émergence et à la protection d’une classe politique corrompue qui a hypothéqué la vie politique, détruit les valeurs démocratiques, réprimé les libertés, porté un coup aux institutions de la société civile et mené l’économie nationale au bord du gouffre », a-t-elle expliqué, en précisant que la situation locale s’est dégradée progressivement au vu et au su de la communauté internationale « qui s’est dérobée à ses responsabilités, sous prétexte de pragmatisme et des exigences de la stabilité, au détriment de la souveraineté et de la démocratie ». Elle a rappelé les trois échéances électorales prévues au Liban, soulignant leur importance dans la perspective d’un changement. Un changement qui peut être effectué pour peu que l’Union européenne apporte un certain soutien au Liban, non pas en intervenant dans ses affaires, mais en suivant de près l’évolution de la situation dans le pays. C’est sur cette idée que la conférence de Mme Moawad a pris fin. « Notre pays mérite de vivre. Il est capable d’être de nouveau un phare et un modèle pour la démocratie, la réforme et la coexistence dans le monde arabe », a-t-elle fait valoir.
À l’invitation de la fondation allemande Friedrich Naumann, Mme Nayla Moawad, députée de Zghorta, a effectué récemment une visite officielle à Bruxelles, où elle a eu une série d’entretiens avec des responsables de l’Union européenne. Elle a également été reçue par le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, avec qui elle a passé en revue...