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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - On reparle de dialogue intérieur Pas d’entente sans une définition commune de l’indépendance (photo)

Le groupe de Kornet Chehwane va-t-il faire sienne l’initiative de Farès Souhaid ? Va-t-il reprendre à son compte l’idée d’un dialogue élargi pour ouvrir la voie à cette réconciliation, à cette entente nationale prescrites par Taëf et restées, jusque-là, lettre morte ? Il serait temps. Il faut tout de suite préciser, cependant, qu’il ne servirait à rien de s’entendre sur du flou. Il faut un accord sur des bases claires, franches, n’occultant aucun thème donnant lieu à des divergences, voire à des conflits. Il ne s’agit plus de se contenter, comme dit Fouad Boutros, « de ne plus nous entretuer. » Mais bien de parvenir à une définition commune de l’indépendance, de la souveraineté de la décision autonome, des relations privilégiées avec la Syrie. Et, par voie de conséquence, des droits de l’homme, des libertés, de l’État de droit et de la démocratie. D’établir en somme un lexique unifié, sans ambiguïté, des constantes nationales. Qui doivent devenir autant de postulats. Selon un pôle opposant, l’on a perdu une occasion en or de remettre le pays sur les rails il y a quelque trois ans. Des échanges avaient en effet été initiés alors avec le président Lahoud, à Baabda. Mais le processus avait capoté à cause d’incidents de parcours divers. Ainsi que de conditions et de contre-conditions multiples. Le fruit n’était donc pas encore assez mûr pour être cueilli. Les circonstances sont-elles plus favorables aujourd’hui ? C’est possible. En effet, le président Assad et le président Lahoud soulignent pareillement la gravité de la situation régionale. Ce qui implique qu’il faut resserrer les rangs intérieurs, les liens des citoyens avec l’État, mettre les zizanies de côté pour parer à toute éventualité. En pratique, on doit rétablir les ponts rompus entre les différentes franges locales, tout comme entre le pouvoir et l’opposition. Les contacts devraient être couronnés par une rencontre avec le président Lahoud puis avec le président Assad. Les pôles de Kornet Chehwane pourraient de la sorte expliciter leurs vues, leurs analyses sur les affaires intérieures comme sur les problèmes régionaux qui affectent, à des degrés divers, le Liban. Jusqu’à présent, il n’a pu y avoir d’entretien collectif, ou individuel, entre les cadres de Kornet Chehwane et le chef de l’État syrien. L’une des raisons de ce manque de contacts est que l’on redoute tout rattachement à la question de la présidentielle. L’empêchement serait évidemment levé si la concertation devait s’inscrire dans le cadre d’un dialogue avec toutes les parties. Programme rassembleur qui permettrait à la Syrie de montrer qu’elle est, désormais, équidistante de toutes les composantes du paysage politique libanais. Dont elle encouragerait de la sorte la cimentation de la cohésion interne. De l’unité des rangs face aux difficultés croissantes, économiques ou autres, du pays. Et face aux périls extérieurs qu’il risque d’affronter. La Syrie aura, de la sorte, joué un rôle de catalyseur de l’entente nationale. Avec son concours, les Libanais pourraient à un tel moment franchir sans encombre le cap des échéances électorales, la présidentielle puis les législatives. Ils se trouveraient en mesure d’entamer le redressement économique et financier. Et de se consacrer à prévenir les dangers provenant du dehors. À un moment où, selon les termes du vice-président du Conseil Issam Farès, « la région est sur un volcan. L’escalade politique et militaire ne cesse de croître en Irak, en Israël, en Palestine. Les actes de violence sont ininterrompus. La “feuille de route” du quartette international ne trouve pas le chemin de l’application. Rien n’indique que des efforts sérieux sont déployés pour sortir du noir tunnel. La dernière position américaine démultiplie l’inquiétude par rapport à l’implantation palestinienne au Liban ». Qui a donc bien du souci à se faire. Il s’agit de savoir si un plan de protection, de prévention va être mis en place. Par ce dialogue généralisé en vue de l’entente que le patriarche Sfeir appelle de ses vœux. Dans le but de conforter une harmonieuse coexistence islamo-chrétienne, de favoriser l’émergence de partis à vocation nationale. Et de tourner la page des dissensions par un geste significatif, la libération de Geagea. En pratique, il faut le répéter, une telle évolution n’est pas possible sans un parrainage syrien. Et sans les encouragements du président Lahoud. Il y a plus d’un an, Fouad Boutros soulignait avec réalisme, après un entretien avec le patriarche Sfeir, qu’au Liban, et dans les circonstances présentes, « on ne peut rien faire si les Syriens ne sont pas d’accord, que nous le voulions ou non. C’est regrettable, mais c’est ainsi ». Émile KHOURY
Le groupe de Kornet Chehwane va-t-il faire sienne l’initiative de Farès Souhaid ? Va-t-il reprendre à son compte l’idée d’un dialogue élargi pour ouvrir la voie à cette réconciliation, à cette entente nationale prescrites par Taëf et restées, jusque-là, lettre morte ?
Il serait temps. Il faut tout de suite préciser, cependant, qu’il ne servirait à rien de...