Présidentielle L’évocation de l’élection est encore prématurée, affirme le Hezbollah

Le Hezbollah et la Jamaa islamiya ont estimé hier que l’évocation de l’élection présidentielle était encore prématurée. Dans un communiqué conjoint publié au terme d’une réunion tenue au siège du Hezbollah, les deux parties ont souligné la nécessité de « suivre de près les développements relatifs à cette échéance pour adopter la position adéquate en temps opportun ». Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a tenu des propos similaires dans un entretien accordée à la New TV, ajoutant encore à ce sujet : « D’aucuns tentent de persuader l’opinion publique que tous les développements dans le pays sont liés à la présidentielle. En d’autres termes, toute activité dans le pays devrait être gelée en attendant l’échéance électorale. » Ce qui, selon le responsable islamiste, est un faux raisonnement. À la question de savoir s’il jugeait que la position de son parti pourrait avoir une influence quelconque sur la scène politique interne, cheikh Kassem a rappelé que le Hezbollah avait tout de même douze députés au Parlement susceptibles de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Le secrétaire général adjoint a en outre défini les qualités dont le prochain président devrait jouir. Il a affirmé que celui-ci devrait d’abord éviter d’être un simple représentant de sa communauté. Il devrait aussi « adopter le projet de la résistance », « élaborer des plans visant à régler le problème de la corruption » et « souligner l’importance de la relation entre le Liban et la Syrie face aux défis qui nous entourent dans la région ». Concernant le rôle que les États-Unis comptent jouer dans le contexte de la présidentielle, cheikh Kassem a déclaré : « L’Administration américaine espère l’élection d’un chef d’État opposé à la présence syrienne au Liban. » Pour en revenir à la réunion qui a groupé hier le Hezbollah et la Jamaa islamiya, les deux parties ont abordé à cette occasion la situation actuelle dans la région. Commentant dans ce cadre la décision du Premier ministre israélien Ariel Sharon de poursuivre les travaux de construction du mur de séparation en Cisjordanie malgré l’avis contraire de la Cour internationale de justice, le communiqué affirme qu’« aux yeux de l’ennemi sioniste, les institutions internationales et humanitaires sont des instruments utiles à la réalisation de leurs objectifs et à l’extension de leur domination sur la région ». Concernant la situation en Irak, le communiqué conjoint a souligné la nécessité de « consolider l’unité islamique et de promouvoir une coopération sérieuse en vue de mettre fin à l’occupation américaine dans le pays ».