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Pourquoi l’espace public de Solidere tranche-t-il avec le reste de Beyrouth ? Habillage, lumières, décoration: le centre-ville, enjeu d’une véritable mise en scène (photo)

L’enjeu de la nouvelle ville se situe désormais dans la reconquête de l’espace public. Tous les signaux de la cité contemporaine, les ponctuations que le profane juge banales, sont pour Solidere sujet de réflexion. «C’est le décor du quotidien que nous voulons améliorer», déclare Georges Nour, directeur du département Gestion immobilière. «Les lieux publics doivent rester des espaces soignés.» La signalétique qui balise la ville, le dallage, l’asphaltage, l’installation du mobilier urbain, les jardins, les tapis de fleurs… La société Solidere veut intervenir sur tout, excepté le ciel hors de sa portée. Elle a confié à Wilmotte, le metteur en scène des villes, et au bureau d’architecture Ziad Akl le rôle d’ensembliers dans l’aménagement urbain de la zone Foch-Allenby-Étoile-Saïfi. «Le mobilier est dans la dernière phase de sa réalisation et on commencera dans quelques semaines à l’installer, d’autant plus qu’on a eu l’approbation de la municipalité», indique Georges Nour, qui rappelle que toute une gamme de mobiliers a été créée: bancs, bornes, candélabres, kiosques, cabines téléphoniques, poubelles, etc., occuperont l’espace public qui devient «une priorité à gérer mais aussi à préserver». Or, c’est là où le bât blesse. «Entre 2003 et 2004, 582 accidents de voitures ont été signalés dans le centre-ville, entraînant des dégâts et des dommages, saccageant des arbres, détruisant des bornes signalétiques, ou encore cassant les rebords des trottoirs», signale M. Nour. Enregistrés particulièrement la nuit, en cours de week-end ou encore la veille des jours fériés, ces accidents sont essentiellement dus au «non-respect des feux de signalisation et à l’excès de vitesse. Et ce sont les équipes de Solidere qui viennent nettoyer les chaussées et remplacer le mobilier urbain endommagé», ajoute-t-il. Dans ce contexte, quel est le rôle de la municipalité de Beyrouth? Qui fait quoi au centre-ville, qui est responsable des lieux publics, de la maintenance des équipements, de la valorisation du patrimoine, de l’éclairage, de l’embellissement des espaces... Le directeur du département Gestion immobilière répond que «le domaine public est du ressort de l’État et que la responsabilité de l’entretenir revient à l’État». Toutefois «Solidere intervient pour ajouter un plus, compléter une action, ou encore suppléer aux lacunes». Il ajoute qu’il y a «une action concertée entre la société immobilière et les autorités publiques, mais qu’il y a un standard requis pour le centre-ville, un plus que nous devons à nos clients: l’obligation de gérer et d’entretenir une infrastructure neuve. Pour ce faire, la société a mis au point un programme d’embellissement et d’amélioration de l’image du centre-ville». M. Nour cite, à titre d’exemple, le nettoyage à la pression d’eau des trottoirs, le toilettage des façades, le triage des ordures, le «beast control» ou «sprayage» régulier des rues avec des produits insecticides, l’entretien de l’ensemble des installations placées sur la voie publique et destinées à assurer la propreté, le confort et la décoration des quartiers… Toutes ces opérations sont menées par Solidere, qui a aussi recours à des sociétés civiles privées pour veiller sur la sécurité des personnes et des biens. Ces gardiens ou vigiles, «n’ont pas le droit d’interférer, mais si un problème se pose, ils ont la responsabilité d’appeler la police», souligne encore le responsable. Un porte-monnaie électronique En ce qui concerne l’organisation du trafic routier, un «programme de support» a été présenté aux FSI. Il comprend l’installation de caméras de contrôle, à tous les croisements de rues. Pour limiter les excès de vitesse, on prévoit des ralentisseurs sur les chaussées (des dos d’âne). Pour mettre le holà au stationnement chaotique, les Forces de sécurité intérieure ont été équipées de «sabots» qui prennent en étau le pneu, bloquant ainsi les voitures stationnées en lieu interdit ou en double file. Ce système imposé par l’opérateur des parkings publics de l’Aéroport international de Beyrouth a réussi à résoudre les problèmes d’embouteillage. La décoration du centre-ville est également en cours de gestion. Pour les fêtes ou les grandes occasions, les rues vont enfiler un nouvel habit de lumière. Des consultants internationaux et libanais planchent sur un programme à long terme, comprenant son, lumières et décorations. «Le concept consiste à ne plus investir chaque année dans la décoration, mais à l’instar des grandes villes du monde, avoir une structure propre qui viendrait s’enrichir, se développer d’année en année.» Au programme également, la mise en place d’un «bureau de réclamations», où la société immobilière agira en tant que «fédérateur d’effort» entre d’un côté les résidents ou les investisseurs et de l’autre les autorites publiques. Last but not least, les responsables planchent sur une «carte de paiement unifiée» qui pourra servir aux règlements de tous les achats et services effectués au centre-ville. «Ce sera le porte-monnaie électronique», conclut Georges Nour. May MAKAREM
L’enjeu de la nouvelle ville se situe désormais dans la reconquête de l’espace public. Tous les signaux de la cité contemporaine, les ponctuations que le profane juge banales, sont pour Solidere sujet de réflexion. «C’est le décor du quotidien que nous voulons améliorer», déclare Georges Nour, directeur du département Gestion immobilière. «Les lieux publics doivent...