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Actualités - OPINION

Présidentielle - Dénégations indignées au sujet d’un marché secret sur la libération de Geagea et la petite circonscription Pas de jeu trouble entre Baabda et Bkerké

Les mauvaises langues se déchaînent. En distillant, avec insistance, des rumeurs sur une sorte de marché pour la reconduction qui aurait été conclu avec Bkerké. Un programme devant comprendre, pour répondre aux vœux de Bkerké, la libération de Samir Geagea et une loi électorale basée sur la petite circonscription. Contrat politique dont les quelque 4 000 retraits de naturalisations illicites seraient un premier versement... Un ministre indépendant s’indigne de ce tissu d’allégations. En soulignant que le président Lahoud, qui a une haute idée de la Première magistrature, ne se prête évidemment pas à des jeux d’une telle trivialité. Et que le patriarche Sfeir, autorité morale par essence et par définition, ne conclut de bazar avec personne. Ce ministre précise que le chef de l’État a délégué le ministre de l’Intérieur pour informer le cardinal des suites concernant les naturalisations, tout simplement parce que ce sujet sensible a été maintes fois discuté entre eux, à Bkerké ou à Baabda. Il ajoute que les corrections de listes qui commencent, en application de décisions de pure justice (du Conseil d’État plus précisément), ne se rapportent à aucune échéance. Et n’ont aucune portée politique. Du reste, et pour le fond, le ministre tient à rappeler que le patriarche Sfeir n’est pas homme à modifier, pour un oui pour un non, des positions qui procèdent de principes essentiels. Adoptés en fonction des intérêts nationaux supérieurs, qu’il ne saurait trahir. Par rapport à la reconduction, le patriarche a proclamé d’entrée de jeu son rejet de principe. Répondant dernièrement aux questions d’une délégation de l’Ordre des journalistes conduite par Melhem Karam, il a souligné la propension des présidents successifs à tenter de décrocher un deuxième bail. « C’est un fait historique, a-t-il relevé. Le regretté cheikh Béchara el-Khoury a obtenu une reconduction de son mandat. Mais vous savez quel en a été le résultat.. Le président Chamoun, que Dieu ait son âme, a essayé de renouveler. Le regretté général émir Fouad Chéhab a tenté, à son tour, mais ne l’a pas fait en définitive car il s’est rendu compte qu’il y avait des inconvénients. Le président Gemayel, également, a essayé le renouvellement, sans succès. Quant au président Hraoui, il a certes obtenu une rallonge. Mais, sans que je l’entende moi-même exprimer cette opinion que l’on m’a rapportée, il aurait indiqué qu’il n’était pas heureux de la reconduction. » Un tel tour d’horizon constitue, clairement, un commentaire patriarcal critique des tentatives de contourner les règles du jeu constitutionnel et démocratique. Dans le même esprit, au cours de ce point de presse, Mgr Sfeir a défendu, encore une fois, les constantes nationales. « Nous sommes, a-t-il souligné, une nation qui a accédé à l’indépendance alors que la Ligue arabe, dont nous sommes l’un des pays fondateurs, ne comprenait encore que six membres, tandis qu’elle en compte aujourd’hui 22. Les Nations unies elles-mêmes, actuellement au nombre de 192, ne groupaient que 50 États. Tous ces pays ont obtenu leur souveraineté, leur pouvoir de libre décision autonome. Et nous en avons été privés. Il faut que nous soyons, ou ne soyons pas, responsables de nos positions et de nos vues. Le déroulement des événements, électoraux ou autres montre que nous ne disposons pas de la décision. Et nous ne pouvons même pas interroger ceux qui devraient l’être, ceux qui se substituent à nous. » On ne voit pas comment de telles affirmations peuvent se concilier avec la complaisance attribuée à Bkerké par la malveillance qui parle de troc. Le ministre cité estime dès lors qu’il est vain de vouloir lier des dossiers comme les naturalisations, la libération de Geagea et la loi électorale au bazar des échéances. D’ailleurs, Mgr Sfeir a lui-même remis les pendules à l’heure et les points sur les i. En déclarant à une délégation FL : « On vous a dit que le patriarche semble avoir changé ses positions. Ce n’est pas vrai. Soyez assurés que nous ne sommes pas de ceux qui modifient leurs positions en fonction des variations de situations. Notre position est claire et vous la connaissez. » Sur ce point précis, il est connu que le prélat est pour la libération de tout prisonnier politique au Liban, pays des droits de l’homme et des libertés. Pour lui, c’est l’une des conditions nécessaires à la réalisation de cet objectif majeur: la réconciliation et l’entente nationales. Quant à Karim Pakradouni, président des Kataëb, il indiquait dans une interview à la revue al-Massira, le 22 décembre dernier, que la libération de Geagea ne pouvait se faire qu’en base d’une loi d’amnistie générale. Ajoutant qu’à son avis, les portes de la prison de son ancien leader n’allaient pas s’ouvrir de sitôt. En tout cas pas en 2004, « année de grandes échéances régionales et internationales. » Dès cette époque, le ministre Pakradouni, prié de dire si le patriarche Sfeir réclamait la libération de Geagea, au côté d’autres demandes, comme contrepartie de la reconduction répondait : « Tout le monde sait que le patriarche expose des principes généraux et non des revendications particulières. Je ne pense pas qu’il soit du genre qui traite la politique sous l’angle du bazar, du troc et du donnant-donnant. » Émile KHOURY
Les mauvaises langues se déchaînent. En distillant, avec insistance, des rumeurs sur une sorte de marché pour la reconduction qui aurait été conclu avec Bkerké. Un programme devant comprendre, pour répondre aux vœux de Bkerké, la libération de Samir Geagea et une loi électorale basée sur la petite circonscription. Contrat politique dont les quelque 4 000 retraits de...