« Il faut désamorcer la bombe à retardement », implorent les députés de Tripoli

Le Bloc tripolitain, qui regroupe les députés Mohammed Safadi, Mohammed Kabbarah et Maurice Fadel, a estimé hier qu’il était « plus que jamais nécessaire de désamorcer la bombe à retardement sociale qui menace d’exploser à tout moment à Tripoli ». Évoquant l’incident qui a éclaté entre les membres de la famille Hassoun et ceux de la famille Halbouni, et qui a fait deux morts et deux blessés près de Bab el-Tebbaneh, les trois députés ont estimé qu’il était « inquiétant », même s’il s’agit d’un incident « isolé ». Le bloc a appelé le gouvernement à « prendre des mesures à la fois sécuritaires et sociales ». « Cet incident n’a absolument rien à voir avec ce qui se produit en Irak, et le fait d’en faire assumer la responsabilité au caporal Hassoun constitue une fuite en avant, loin de la réalité », ont souligné les trois députés, rejetant les tentatives de porter atteinte à la réputation de Tripoli et appelant à l’établissement d’un plan d’urgence pour remettre en état les quartiers pauvres de la ville, notamment au niveau de l’infrastructure. « Le fait que le pouvoir ait fui ses responsabilités sur le plan social durant des années a conduit les quartiers pauvres de Tripoli à souffrir de différents maux, comme l’analphabétisme, le chômage et d’autres inégalités. Nous avons déjà mis en garde contre les dangers qui nous guettent. Si le gouvernement ne prend pas l’initiative de régler les causes de la colère, à travers la création d’emplois et le parrainage de milliers de familles, la situation pourrait empirer. Et nul ne doit se faire d’illusions : les solutions sécuritaires ne suffiront pas à calmer la révolte », ont conclu les députés.