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PRÉSIDENTIELLE - Pour Robert Ghanem, la décision libanaise doit être en harmonie avec les influences régionales et internationales Berry aux députés : « Le roi, ce n’est pas sa cour : c’est le roi. Alors faites attention ! »

C’est décidément chaque jour que le président de la Chambre a décidé de marquer les esprits et de faire jaser dans les chaumières, en jetant une pierre après l’autre dans le jardin libano-libanais de plus en plus touffu – et de plus en plus méandreux – des commentaires et autres réactions sur l’échéance présidentielle de novembre prochain et sur les tiraillements qu’elle provoque. Sans compter les critiques corollaires qui se multiplient désormais au quotidien à l’encontre du gouvernement. Ainsi, après avoir affirmé, avant-hier mardi, que « les Libanais doivent remercier encore plus Dieu parce qu’il n’y a ni Conseil des ministres ni session extraordinaire au Parlement », Nabih Berry a cité, hier, Ibn al-Muqaffa, le Jean de La Fontaine arabe. « Le roi, ce n’est pas sa cour, c’est le roi », a-t-il dit, ajoutant à l’adresse des députés qui l’interrogeaient sur l’échéance à venir : « Alors faites attention ! » Le n°2 de l’État n’avait pas dérogé quelques minutes plus tôt à la règle qu’il semble lui-même s’être fixée depuis plusieurs jours : la critique pure du cabinet Hariri. « Je souhaiterais, maintenant que le gouvernement est en léthargie, que les responsables cessent de soutenir les sudistes et les résistants uniquement en paroles, et qu’ils passent aux actes, qu’ils commencent à leur payer leurs indemnités et à débloquer les projets gelés », a-t-il asséné. Citant, cette fois, el-Jahez : « Les mots ne nourrissent personne. » Le président de la Chambre s’exprimait devant quelques-uns des 21 députés qu’il a reçus hier (comme tous les mercredis) : Gebrane Tok, Anouar el-Khalil, Nasser Kandil, Sami el-Khatib, Ghazi Zeayter, Kassem Hachem, Ali el-Khalil, Antoine Haddad, Bahia Hariri, Abbas Hachem, Agop Kassardjian, Walid Eido, Wajih Baarini, Saleh Kheir, Mohammed Yéhia, Mohammed Kabbani, Abdel-Latif el-Zein, Mansour Ghanem el-Bone, Béchara Merhej et Ali Khreiss. Nabih Berry a en outre reçu, entre autres, le président et les membres du Conseil de l’inspection judiciaire – Tarek Ziadé, Anthony Issa el-Khoury, Mohammed Samir Hatoum et Élie Bekhazi –, puis l’ambassadrice de Belgique, Françoise Gustin, ainsi que le député de la Békaa-Ouest et candidat à la présidence de la République, Robert Ghanem. « En définitive, lorsqu’il s’agit de l’élection présidentielle, le Parlement est la référence fondamentale dans le système démocratique qui est le nôtre. Voilà pourquoi je souhaiterais que cette instance exprime, comme à son habitude, ses convictions, qu’elle traduise l’intérêt du pays, qu’il n’y ait pas un trop grand fossé entre l’opinion publique et ceux qui la représentent dans le cadre de cette échéance. L’élection présidentielle est une étape pour le changement », a dit Robert Ghanem. « Je suis candidat à la présidentielle et je voudrais que les gens puissent participer, qu’un dialogue voit le jour entre les Libanais, parce que si nous rétablissons la confiance entre les citoyens et l’État, nous percerons la route du salut », a-t-il ajouté. Assurant que « le changement sera dans l’intérêt du pays, et je ne pense pas qu’il y ait une personnalité politique qui ne souhaite pas l’intérêt du Liban ». Prié de commenter la position de Nabih Berry, qui regrette que les hommes politiques sont aujourd’hui obnubilés par une échéance dont le moment n’est pas encore venu, Robert Ghanem a estimé que le président de la Chambre « ne peut pas imposer au Parlement, dès maintenant, quelque opinion que ce soit ». « Quant à moi, je fais mon devoir, et j’annonce à mes compatriotes que je suis candidat à la première présidence. Ainsi pourront-ils avoir leur mot à dire, réagir aux propositions que je fais, jouer leur rôle et assumer leurs responsabilités. Ce sont finalement eux qui ont le dernier mot », a martelé le député. Prié de commenter également les propos de son colistier békaaiote, Élie Ferzli, selon lequel la décision concernant la présidence de la République libanaise est « à 100 % syrienne », Robert Ghanem a affirmé que les Libanais proposent, « donnent des choix, lesquels doivent être acceptables pour que la décision libanaise soit en harmonie avec les paramètres régionaux et internationaux. Ceci est mon ambition », a-t-il précisé. Tout en rappelant son attachement à l’inviolabilité de la Constitution, aussi bien que son estime à l’égard de la personne du président Lahoud.
C’est décidément chaque jour que le président de la Chambre a décidé de marquer les esprits et de faire jaser dans les chaumières, en jetant une pierre après l’autre dans le jardin libano-libanais de plus en plus touffu – et de plus en plus méandreux – des commentaires et autres réactions sur l’échéance présidentielle de novembre prochain et sur les tiraillements...