Environnement - Une production de Green Line « Les tortues de mer : le dernier appel », un cri d’alarme sur les dangers de la pollution

Si la mer Méditerranée et, plus particulièrement, le littoral libanais subissent de multiples sources de pollution, parmi les victimes les plus illustres de cet état de fait sont les tortues de mer, animaux impressionnants et populaires s’il en fut. Les tortues ont été affectées par la disparition d’une grande partie des plages de sable où elles viennent pondre par le vol de leurs œufs, par l’ingestion de sacs en plastique qu’elles prennent pour des méduses et qui les étouffent, par la dynamite utilisée par les pêcheurs mal avertis... Un film documentaire ayant pour titre Les tortues de mer : le dernier appel, produit par l’association Green Line et mis en scène par Mohammed Sarigi, président du syndicat des plongeurs au Liban, a été visionné vendredi pour la première fois au palais de l’Unesco. Ce film de 16 minutes, qui, de l’avis général, a été particulièrement bien réalisé, parle des caractéristiques de l’animal, de son processus de reproduction notamment, puisque 50 jours s’écoulent du moment où la mère pond les œufs sur la plage jusqu’à celui où se produit l’éclosion des petites tortues qui se dirigent instinctivement vers la mer, risquant une première fois leur vie dans ce périlleux voyage. C’est la privatisation des plages de sable du pays et le béton qui ont, selon Green Line, été la principale raison de la disparition de ces belles créatures puisqu’elles ne trouvent plus d’environnement propice pour pondre. Toutefois, même au cas où les tortues trouvent les plages intactes, elles ne sont pas au bout de leurs peines pour autant : le vol des œufs dans le but de les commercialiser, leur destruction par des animaux, comme les chiens errants par exemple, et les déchets et autres constructions temporaires sur les plages constituent des obstacles sur la route des bébés tortues et sont des menaces permanentes. Le film évoque également les efforts fournis par l’association pour protéger les tortues de mer et permettre à un maximum parmi les jeunes d’entre eux de survivre (ce qui a plus ou moins permis une recrudescence de leur nombre). Il se termine par un exposé des principaux problèmes que connaît le littoral libanais, plaçant intelligemment la question spécifique des tortues de mer dans un cadre beaucoup plus vaste, celui du tort causé tous les jours par l’homme à l’environnement marin, surtout dans un contexte de développement anarchique où le gaspillage des ressources naturelles n’étonne plus personne... Le visionnage du film documentaire, qui a requis un an de tournage, a été suivi d’une conférence de presse donnée par M. Sarigi et Karim Jisr, qui a réalisé le projet de la part de Green Line. Ils ont insisté sur la responsabilité du ministère du Transport (chargé du dossier du littoral), de la Direction générale de l’urbanisme (pour le planning), des pêcheurs (qui doivent respecter les consignes et prendre en compte la vie des créatures marines) ainsi que des associations et des institutions pédagogiques (pour l’éveil). À suivi une discussion passionnée sur les moyens de propager la cause du sauvetage des tortues de mer et sur les moyens de faire pression sur le Parlement et le gouvernement afin de protéger le littoral. Le film documentaire sur les tortues de mer est disponible au siège de l’association Green Line, rue Spears. Toute personne ou toute institution désireuse de se le procurer peut contacter l’association au 01-746215, de midi à 20h. Au cas où des écoles veulent en faire profiter leurs élèves, il y a une possibilité qu’un représentant de l’association ou que l’un des créateurs du film participe à un débat afin d’approfondir leurs connaissances sur le sujet.