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Ahdab : La prorogation du mandat serait « un désastre »

Misbah el-Ahdab, député de Tripoli, s’est élevé hier avec virulence contre toute velléité d’amendement de la Constitution en vue d’une reconduction ou d’une prorogation du mandat du président Émile Lahoud, estimant qu’une telle éventualité conduirait le pays au « désastre ». « Une telle orientation, si elle devait se concrétiser, porterait un coup violent à la démocratie et à ce qui reste de crédibilté dans le régime libanais », a ajouté M. Ahdab dans une conférence de presse. Dénonçant les efforts déployés par « les services chargés de la propagande en faveur de ce projet » pour faire taire les critiques et imposer le silence « sous prétexte qu’il est encore trop tôt pour en parler », M. Ahdab a lancé un appel solennel à ses collègues parlementaires, les exhortant à s’exprimer sur la question, quelle que soit leur opinion, et à ne pas se laisser intimider par ceux qui les pressent d’attendre. Affirmant son « opposition franche à un amendement de la Constitution tel qu’il est envisagé à l’heure actuelle, plus spécifiquement dans l’article 49 (relatif à l’élection présidentielle) » et son « rejet de tous les efforts visant à proroger le mandat du président actuel », M. Ahdab a expliqué que son attitude était fondée sur six raisons : –Tout d’abord, un amendement constitutionnel en vue d’une prorogation du mandat, d’une reconduction ou d’une réélection est « une atteinte grave à un principe démocratique essentiel, celui de l’alternance », a-t-il estimé. – Ensuite, a-t-il relevé, le fait que la Constitution ait fixé une durée non renouvelable de six ans pour le mandat présidentiel « n’est pas un point de détail ». Selon lui, il s’agit d’un garde-fou « au centre de la volonté du législateur, exprimant le consensus interlibanais ». En troisième lieu, a poursuivi M. Ahdab, « lorsqu’un coup est porté aux garde-fous de l’article 49 et lorsque la question est envisagée avec légèreté, comme c’est le cas aujourd’hui, le résultat en est que le président de la République finit par perdre une grande partie de son rôle central et souverain, et devient comme les autres prétendants au pouvoir, n’ayant pour souci que d’assurer sa réélection et son maintien à son poste ». – Quatrièmement, il est clair que, « quelle que soit la mise en scène, l’objectif de l’amendement constitutionnel est de servir la cause d’un individu bien déterminé, c’est-à-dire le président actuel, Émile Lahoud », a noté le député, avant de souligner qu’une telle pratique « n’est pas autorisée dans les régimes constitutionnels et démocratiques, qui se caractérisent par une législation à portée générale et impersonnelle, et non par des textes taillés à la mesure d’un individu ou d’un groupe d’individus ». – Cinquième raison citée par le député : « Tout amendement constitutionnel ne doit pas profiter à celui qui détient le pouvoir pendant la durée du mandat sous lequel l’amendement a été voté. » Enfin, plus concrètement, M. Ahdab a mis l’accent sur le fait que les crises politique, économique et sociale que connaît le Liban, « les répressions des libertés, la falsification des élections, la domestication des services (de sécurité) et des institutions, la politisation de la justice, les scandales au plus haut niveau montrent combien le pays a besoin de changement et de réforme ». En conclusion, le député de Tripoli a estimé que le changement ne pourrait avoir lieu qu’avec « l’élection d’un nouveau président capable de dynamiser le potentiel du peuple libanais et de réaliser ses légitimes aspirations à un lendemain meilleur ».
Misbah el-Ahdab, député de Tripoli, s’est élevé hier avec virulence contre toute velléité d’amendement de la Constitution en vue d’une reconduction ou d’une prorogation du mandat du président Émile Lahoud, estimant qu’une telle éventualité conduirait le pays au « désastre ».
« Une telle orientation, si elle devait se concrétiser, porterait un coup violent à...