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Le religieux salafiste est père de seize enfants français, dont dix mineurs L’imam de Vénissieux expulsé après avoir justifié la violence contre les femmes

Abdelkader Bouziane, imam de Vénissieux, dont les propos sur les femmes et la polygamie cités par un magazine lyonnais ont provoqué un tollé, a été expulsé hier vers 09h20 en direction de l’Algérie, a annoncé la préfecture du Rhône. L’imam salafiste, de nationalité algérienne, âgé de 52 ans et père de 16 enfants français, dont 10 mineurs, a été embarqué sur un vol régulier de la compagnie Aigle Azur en direction d’Alger. Il avait été interpellé mardi après-midi et placé au centre de rétention administrative de l’aéroport Saint-Exupéry de Lyon en vue de son expulsion, en application d’un arrêté ministériel d’expulsion datant du 26 février. Cet arrêté, qui fait valoir selon la préfecture que l’imam porte « atteinte à l’ordre public, du fait de son activité doctrinale salafiste », n’avait pas été notifié à l’intéressé avant mardi. Lors du compte rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a justifié cette expulsion en expliquant que « le gouvernement ne (pouvait) tolérer qu’en public soient tenus des propos qui soient contraires aux droits de l’homme, attentatoires à la dignité humaine et en particulier à la dignité des femmes ». L’avocat de l’imam, Me Mahmoud Hebia, a cependant déposé hier matin devant le tribunal administratif un référé liberté, réclamant la libération de son client, et un référé suspension, contestant l’arrêté. Le tribunal examinera ces recours aujourd’hui. Selon Me Mahmoud Hebia, l’arrêté d’expulsion, basé sur « des accusations vagues et confuses », comporte « des irrégularités ». L’imam « est arrivé régulièrement en France en 1980 et il a un titre de séjour de 10 ans parfaitement valable », avait déclaré l’avocat mardi soir, après avoir rencontré M. Bouziane au centre de rétention administrative. « Il ne comprend pas. Il dit que son discours existe déjà dans le texte fondamental, le Coran, et qu’il a le droit de s’exprimer librement dans ce pays », avait noté l’avocat. « Les Français musulmans n’acceptent pas ce discours d’un autre âge, d’une autre ère », a rétorqué hier Azzedine Gaci, secrétaire général du Comité régional du culte. Dans le dernier numéro du magazine mensuel régional Lyon Mag, l’imam se dit favorable à la lapidation des femmes parce que « battre sa femme, c’est autorisé par le Coran et dans certaines conditions, notamment si la femme trompe son mari ». « Et il peut frapper fort pour faire peur à sa femme afin qu’elle ne recommence plus », précise-t-il, souhaitant que le « monde entier devienne musulman », déclarations qui ont suscité un tollé en France, y compris chez les musulmans. Hier, la rédaction de Lyon Mag s’est interrogée sur une éventuelle « manipulation » médiatique et a condamné l’expulsion précipitée de M. Bouziane, sans que celui-ci ait pu se défendre, « même si ses déclarations sont scandaleuses ». Alors que l’interview était publiée depuis près de trois semaines, la rédaction a récemment reçu « un coup de téléphone étonnant d’un cabinet ministériel qui visiblement se préparait à monter un coup médiatique », écrit-elle, s’étonnant d’avoir ensuite retrouvé le texte à la une d’un grand journal national. Né en Algérie en 1952, Abdelkader Bouziane diffuse la pensée salafiste, favorable à une interprétation stricte et littérale du Coran, depuis le début des années 1990. Il avait d’abord exercé à Villefranche-sur-Saône puis dans le quartier de la Duchère à Lyon et enfin à la mosquée, dite « Urssaf » de Vénissieux. Située dans une rue pavillonnaire tranquille non loin du quartier des Minguettes, cette mosquée accueillait plus de 200 personnes lors des prêches de l’imam le vendredi et avait obtenu de la mairie un permis de construire pour réaliser d’importants travaux d’agrandissement.
Abdelkader Bouziane, imam de Vénissieux, dont les propos sur les femmes et la polygamie cités par un magazine lyonnais ont provoqué un tollé, a été expulsé hier vers 09h20 en direction de l’Algérie, a annoncé la préfecture du Rhône.
L’imam salafiste, de nationalité algérienne, âgé de 52 ans et père de 16 enfants français, dont 10 mineurs, a été embarqué sur un vol...