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Actualités - CHRONOLOGIE

Prochain manifeste de Kornet Chehwane à partir de Bkerké

Comme l’histoire de la bouteille à moitié pleine, donc à moitié vide, les municipales sont pour l’opposition un semi-échec. Ou un demi-succès. Elle n’a pas réussi à faire de l’échéance un test de confrontation idéologique avec le système. Car elle n’est pas arrivée à vraiment unifier ses rangs. Mais elle est quand même parvenue à teinter le scrutin d’une coloration bien plus politique que par le passé. Dans certains cas, trop limités sans doute à son goût, elle pourra légitimement parler de bras de fer avec le pouvoir. Mais dans d’autres, elle se voit amenée à composer avec les loyalistes. Dans le cadre d’ailleurs d’un climat général, global, qui a évolué ces derniers jours vers l’entente. Ce qui permet d’ailleurs aux opposants de justifier en partie l’échec de la tendance initiale visant à engager une véritable épreuve de force avec le pouvoir, principalement au Mont-Liban. Comme la détente et l’entente servent manifestement l’intérêt des administrés, dont le quotidien est en jeu, les opposants ont beau jeu de proclamer qu’ils renoncent volontiers à se colleter systématiquement avec les loyalistes. Ce qui revient à donner raison, en pratique, aux aounistes. Qui, dès le début, ont fait valoir que pour les municipales, ce qui compte avant tout, c’est la spécificité de chaque cité, de chaque bourgade. Dont l’intérêt bien compris impose un effort vers le consensus, en fonction des impératifs issus des réalités économiques, sociales ou culturelles propres à chaque zone. En d’autres termes, sauf là où les données objectives en offrent la possibilité, ou la priorité, il faut moins chercher, à cette occasion, le combat politique avec le système que le service des gens. Une opinion que nombre de piliers de Kornet Chehwane ne partageaient pas au départ. Car à leurs yeux, si on ne conteste pas le système, on favorise le maintien d’un statu quo mauvais, même au niveau de la gestion municipale. Suite à ces divergences de base, l’on a donc formé des commissions de contacts pour tenter de rapprocher les vues et d’accorder les violons à l’Est. Ce qui a permis de prévenir nombre de tensions, mais pas de présenter des listes unies partout. Dans ce cadre on note certaines réussites d’unification, comme à Bickfaya chez Amine Gemayel. Ou à Baabdate, du côté de Nassib Lahoud et de Sélim Salhab. L’esprit général d’accord a également prévalu à Bteghrine, chez Michel Murr. Qui a rendu il y a quelques jours une visite remarquée à Bkerké. Afin d’y prôner une ligne d’entente générale. Par contre à Jounieh et à Jbeil, l’affrontement s’annonce comme une certitude. À Beyrouth, où de considérables efforts ont été déployés pour prévenir la bataille, les esprits restent suffisamment échauffés pour que, dans tous les cas, cela laisse des traces. En quelques mots comme en mille : il y a eu une mobilisation de fractions certaine contre le monopole de Hariri. Et cela devrait avoir des répercussions sur les législatives de l’an prochain. Du côté de l’État, on matraque sans cesse le slogan de parfaite neutralité. Le président de la République, pour sa part, ne cesse de souligner le caractère « développement », apolitique, des municipales. En appelant les Libanais à exercer massivement leur devoir civique. Retour à l’opposition. Son objectif concret, désormais, est de faire élire le plus grand nombre possible d’adhérents ou de sympathisants. Pour qu’ils aient au moins un droit de regard sur les affaires des municipalités et qu’ils puissent faire entendre leurs voix. Notons qu’à l’occasion de son quatrième anniversaire, la Rencontre de Kornet Chehwane se réunit le 30 du mois en cours chez le patriarche Sfeir, à Bkerké. Une occasion de passer en revue la situation régionale, si critique, et les problèmes de l’heure locaux. À la suite de quoi, le groupe compte publier un manifeste qui serait en même temps un bilan du chemin suivi et un indicateur d’intentions. Selon des sources informées, concernant les municipales, la Rencontre souhaite inviter les Libanais à y participer en masse. Pour tenter de déléguer des cadres capables d’initier, ou de réclamer, un changement positif. Selon les mêmes sources, le texte attendu ne devrait être marqué par aucune virulence, par aucun défi retentissant. Car Bkerké ne recommande pas des empoignades qui risqueraient de faire du tort aux populations concernées. Philippe ABI-AKL
Comme l’histoire de la bouteille à moitié pleine, donc à moitié vide, les municipales sont pour l’opposition un semi-échec. Ou un demi-succès. Elle n’a pas réussi à faire de l’échéance un test de confrontation idéologique avec le système. Car elle n’est pas arrivée à vraiment unifier ses rangs. Mais elle est quand même parvenue à teinter le scrutin d’une...