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Actualités - CHRONOLOGIE

PRÉSIDENCE - Une délégation du congrès arabe au palais de Baabda Lahoud met en garde Israël contre toute agression

«Israël doit savoir que toute agression contre le territoire libanais sera considérée comme une violation grave de la ligne bleue au Sud, et quelle que soit la raison de l’attaque, Israël devra en assumer seul les répercussions. » C’est le président de la République, le général Emile Lahoud, qui a adressé hier cette mise en garde à l’État hébreu devant une délégation des participants au Congrès nationaliste arabe qui se déroule actuellement à Beyrouth. Il a tenu ces propos en réponse au cabinet israélien restreint qui avait menacé mardi d’assassiner des personnalités palestiniennes, y compris en dehors des territoires autonomes. Le chef de l’État a en outre demandé à l’Administration américaine de « corriger sa faute commise à l’occasion de la dernière visite du Premier ministre Ariel Sharon à Washington ». Pour lui, le responsable israélien a estimé en effet que son entretien avec le président George Bush lui a permis d’avoir « toute latitude pour tuer et pousser à l’exode encore plus de Palestiniens ». Commentant l’éventualité d’un recours à des troupes arabes en Irak, le président de la République a estimé que ces projets sont « sujets à caution du fait de l’ambiguïté qui caractérise l’ensemble du dossier irakien ». M. Lahoud juge que les Arabes n’ont même pas été consultés dans cette affaire et le dossier a été traité « de manière unilatérale », « contre l’avis de l’opinion arabe, aussi bien au niveau officiel qu’au niveau populaire ». Dans une allusion au rôle des forces de la coalition en Irak, le chef de l’État a ajouté : « Aujourd’hui, alors que toutes les parties sont dans l’impasse, y compris ceux qui ont décidé de traiter seuls ce dossier, on attribue un rôle dérisoire aux Arabes ». Selon lui, il convient de gagner le respect des Arabes, qui sont « les fils de cette terre (...), et non de simples soldats dont l’unique tâche serait d’exécuter les plans élaborés par des parties étrangères à la région ». Par extension, le président Lahoud a estimé que l’Onu devrait elle aussi être mise à contribution dans tout règlement du problème irakien. Prenant à son tour la parole, le représentant de l’Arabie saoudite au sein de la délégation, Mohammed Omar Zubayr, a déclaré que malgré le choix de la résistance, « il convient de ne jamais perdre de vue l’option de la paix ». Le délégué palestinien, Abdallah Jourani, a rendu hommage aux positions du président Lahoud concernant notamment le droit au retour des réfugiés palestiniens. Quant au représentant yéménite, l’ancien Premier minstre Mohsen el-Aïni, il a déclaré : « Quand il nous arrive de rencontrer des dirigeants et des chefs d’État, nous avons l’habitude de réclamer la libération de prisonniers ou le retour de personnes déplacées. Mais nous n’avons aucune demande à vous faire, monsieur le Président, parce que vous exprimez en fait nos propres sentiments et nous nous contentons de vous en remercier. » Par ailleurs, M. Lahoud a reçu l’émissaire norvégien pour la paix au Proche-Orient, Jaken Bjorn Lian, qui était acompagné de l’ambassadeur à Beyrouth, Svien Sveje, et de la responsable du dossier israélo-arabe auprès du ministère des Affaires étrangères, Christine Enstad. Il a abordé avec eux les derniers développements dans la région, en Irak et dans les territoires palestiniens en particulier. À signaler encore parmi les visiteurs du palais de Baabda : le secrétaire général de la Ligue du monde islamique, Abdallah ben Mohsen al-Turki, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, le procureur général Adnane Addoum, le directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour, et le directeur des services de renseignements de l’armée, le général Raymond Azar, et M. Albert Abella, président du groupe Abella.
«Israël doit savoir que toute agression contre le territoire libanais sera considérée comme une violation grave de la ligne bleue au Sud, et quelle que soit la raison de l’attaque, Israël devra en assumer seul les répercussions. »
C’est le président de la République, le général Emile Lahoud, qui a adressé hier cette mise en garde à l’État hébreu devant une...