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Actualités - CHRONOLOGIE

NATURALISATIONS - Le ministre de l’Intérieur a informé le patriarche des résultats des travaux de la commission d’enquête Près de 4 000 personnes perdront la nationalité libanaise acquise illégalement, annonce Murr

La nationalité libanaise doit être retirée à près de 4 000 personnes qui l’avaient obtenue illégalement en 1994 et le premier décret de retrait sera publié dans les semaines à venir, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, au terme d’une visite au patriarche maronite. Le fait que M. Murr ait annoncé à partir de Bkerké le prochain retrait de la nationalité accordée à des milliers de personnes qui ne la méritaient pas revêt une importance particulière sur le plan politique, dans la mesure où elle s’inscrit dans le cadre du rapprochement initié par le pouvoir en direction du camp chrétien. Souhaitée par le président de la République, le général Émile Lahoud, cette démarche tend à rétablir un équilibre que le décret de naturalisation de 1994 avait contribué à rompre en accordant la citoyenneté libanaise à de nombreux Palestiniens et étrangers non installés au Liban et à répondre ainsi aux vœux du camp chrétien qui a mené sans relâche une campagne pour l’abrogation de ce texte. Accompagné du commandant de la gendarmerie, le général de brigade Saïd Eid, le chef du poste de gendarmerie de Jounieh, Jean Hobeika, et d’un avocat, Philippe Torbey, M. Murr a déclaré que c’est à la demande du président Lahoud qu’il est venu à Bkerké pour communiquer au patriarche maronite les résultats des travaux de la commission en charge de l’examen des dossiers de naturalisation. Selon le ministre de l’Intérieur, l’entretien a été entrecoupé d’un contact téléphonique entre Mgr Sfeir et le président, qui a à son tour informé son interlocuteur de l’évolution de la vérification des dossiers de naturalisation. « La commission a achevé d’examiner près de 4 000 dossiers, et d’ici à quelques semaines, le premier décret de retrait de nationalité sera publié. La commission, qui poursuit ses réunions sans relâche, doit également publier chaque mois une liste des noms des personnes qui perdront la citoyenneté libanaise, parce qu’elles l’ont obtenue illégalement », a-t-il déclaré. Le ministre a souligné que si la commission, formée de représentants des services de sécurité et d’hommes de loi, a pris du temps avant de trancher, c’est pour éviter toute injustice. Il a insisté sur le fait que toute l’affaire a été dépolitisée afin que les résultats le soient aussi. « J’espère seulement qu’on ne politisera pas ce dossier parce que le chef de l’État souhaite aller jusqu’au bout de cette affaire », a-t-il encore dit, avant d’annoncer que le nombre de personnes qui seront déchues de leur citoyenneté acquise illégalement varie entre 3 000 et 4 000. Quel impact une telle mesure pourrait-elle avoir sur les élections, notamment législatives ? Selon M. Edmond Naïm, le retrait de la nationalité peut avoir un effet rétroactif sur les résultats des dernières élections législatives, mais une telle éventualité est écartée par des sources proches du ministère de l’Intérieur. Pour le juriste, un candidat malheureux aux législatives de 1998 ou même l’État peut présenter au Conseil d’État un recours en annulation des résultats des élections dans une circonscription dont certains électeurs ont été déchus de leur nationalité acquise en violation des lois. À L’Orient-Le Jour, M. Nehmétallah Abi Nasr, qui assumait la présidence de la Ligue maronite en 1994, a salué l’initiative du ministère de l’Intérieur « qui restitue à l’identité libanaise sa dignité » et « rétablit la souveraineté de la loi , pour la première fois depuis Taëf ».
La nationalité libanaise doit être retirée à près de 4 000 personnes qui l’avaient obtenue illégalement en 1994 et le premier décret de retrait sera publié dans les semaines à venir, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, au terme d’une visite au patriarche maronite.
Le fait que M. Murr ait annoncé à partir de Bkerké le prochain retrait de la...