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Trois otages turcs libérés, un soldat US, enlevé en avril, assassiné Saddam Hussein passe aujourd’hui sous responsabilité irakienne

Saddam Hussein et onze responsables de son régime passeront dès aujourd’hui sous responsabilité juridique irakienne, a indiqué hier le Premier ministre Iyad Allaoui, lors d’une journée au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées, dont trois Marines américains. Dans le même temps, trois Turcs retenus en otages par un groupe qui menaçait de les décapiter ont été relâchés, mais un soldat américain enlevé en avril a été assassiné par ses ravisseurs. « Mercredi, Saddam Hussein et onze hauts responsables de l’ancien régime seront transférés sous l’autorité des Irakiens (...) Mais leur garde continuera à être assurée par la Force multinationale », a déclaré hier le Premier ministre Iyad Allaoui, à qui les États-Unis ont remis officiellement le pouvoir la veille. Il a précisé, lors de la première annonce de son gouvernement, que Saddam Hussein et ces onze piliers de l’ancien régime seraient « jugés par le Tribunal spécial (irakien, TSI) formé de juges irakiens ». Le TSI a d’ailleurs publié la liste des 11 dignitaires de l’ancien régime parmi lesquels figurent l’ancien vice-Premier ministre Tarek Aziz et le vice-président Taha Yassine Ramadan, tous deux arrêtés par les troupes américaines. Le ministre de la Justice Malek Dohane al-Hassan a indiqué que Saddam Hussein ne bénéficierait plus du statut de prisonnier de guerre. « Il sera jugé pour les crimes qu’il a commis », a-t-il affirmé, ajoutant que les hauts responsables du régime en fuite seraient jugés par contumace. Les ambassadeurs des États-Unis, John Negroponte, d’Australie, Neil Mules, et du Danemark, Torben Getterman, ont par ailleurs présenté hier leurs lettres de créance au président irakien Ghazi al-Yaouar. La France est également prête à « rétablir rapidement » ses relations diplomatiques avec l’Irak, selon le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. Le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom a, de son côté, affirmé que son pays souhaitait établir des relations diplomatiques avec l’Irak, mais que c’était à ce dernier de décider, dans une interview télévisée qui doit être diffusée aujourd’hui. Les monarchies pétrolières du Golfe se sont pour leur part félicitées du transfert du pouvoir en Irak, avec lequel le Koweït a aussitôt renoué après une rupture de près de 14 ans. Le Koweït « accréditera ultérieurement un ambassadeur » à Bagdad, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Téhéran a salué comme « un pas positif » ce transfert en réclamant le rétablissement d’une pleine souveraineté irakienne, a rapporté la presse. Au sommet de l’Otan à Istanbul, le président américain George W. Bush a salué hier la décision de l’Alliance d’apporter son aide à la formation des forces de sécurité en Irak, décision qu’il a qualifiée de « succès crucial pour le peuple irakien ». Il a estimé que l’exemple irakien était porteur d’« espoir » pour le Moyen-Orient. Sur le terrain, la violence n’a pas baissé en intensité. Aux premières heures du jour, trois Marines ont été tués et deux autres blessés par l’explosion d’une bombe au passage de leur convoi à Bagdad. Deux membres de la guérilla ont en outre été tués dans une attaque de trois heures contre un commissariat de police dans le centre de Bagdad. La police a augmenté sa présence à Bagdad, où elle a dressé des barrages aux principales entrées, arrêtant les véhicules suspects, interrogeant les conducteurs et les fouillant dans certains cas. Une autre attaque contre la police, à Mahmoudiya, à 30 km au sud de Bagdad, a coûté la vie à un policier et en a blessé un autre, selon le ministère de l’Intérieur. En soirée, on apprenait par ailleurs que des soldats américains avaient tiré à l’aveuglette des rafales d’armes automatiques, blessant une fillette et un adolescent, juste après l’explosion d’un engin piégé hier dans un parc municipal bondé de la capitale. Interrogé sur ces faits, un porte-parole de l’armée a défendu la réaction des soldats, invoquant les risques encourus par les patrouilles à Bagdad. Dans le nord, un responsable kurde de la police de Kirkouk a échappé à un attentat, mais son chauffeur a été tué et deux de ses gardes blessés. À Mossoul, à 370 km au nord de Bagdad, deux combattants kurdes ont été tués et deux autres blessés dans la troisième attaque antikurde en quatre jours dans la région, a annoncé la police. Par ailleurs, le soldat américain Keith Maupin, enlevé en avril, a été abattu par ses ravisseurs, qui ont envoyé à la télévision arabe al-Jazira une vidéo et un communiqué authentifiant sa mort. En revanche, le groupe du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, proche d’el-Qaëda, a relâché trois otages turcs qu’il menaçait de décapiter. Un nouveau sondage confirme la chute de popularité de Bush Un nouveau sondage publié hier confirme la chute de popularité du président américain sortant, George W. Bush, et de la guerre en Irak. Selon ce sondage publié par le New York Times et la chaîne de télévision CBS, la popularité de M. Bush est au plus bas depuis son entrée en fonctions en janvier 2001, à 42 %, et 60 % des Américains estiment que la guerre en Irak ne vaut pas son coût humain et financier. Plus d’un Américain sur deux (51 %) désapprouvent la politique de M. Bush, qui brigue un second mandat à la présidentielle du 2 novembre, et 57 % pensent que leur pays est sur la mauvaise voie. Toutefois cette désaffection ne semble guère favoriser son adversaire démocrate, John Kerry. Le sénateur du Massachusetts est crédité de 45 % des intentions de vote, contre 44 % à Bush, en cas de duel. En cas de triangulaire, avec la participation du candidat indépendant Ralph Nader, M. Bush est crédité de 43 % des voix, Kerry de 42 % et Nader de 5 %. Quelque 430 détenus irakiens libérés de la prison d’Abou Ghraib Quelque 430 détenus irakiens ont été libérés hier par l’armée américaine de la prison d’Abou Ghraib, au lendemain du transfert de souveraineté aux autorités irakiennes. Trois bus, remplis de détenus des provinces de Diyala, au nord de Bagdad, et de Taamim, plus au nord, sont sortis de la prison devant laquelle attendaient des dizaines de proches et de parents. Deux autres ont suivi, dix minutes après, avec des prisonniers originaires de la province de Bagdad qui comprend la capitale et ses environs. Polémique entre le ministre de la Justice irakien et un avocat de Saddam Une polémique a éclaté hier entre le ministre de la Justice irakien Malek Dohane al-Hassan et un avocat jordanien, membre du collectif de défense de Saddam Hussein, qui voulait se rendre en Irak pour rencontrer le président déchu. « Le ministre irakien m’a téléphoné aujourd’hui (mardi) et m’a dit : “Si vous pensez, vous et les autres, venir en Irak pour défendre Saddam, nous n’allons pas seulement vous tuer mais vous couper en morceaux, peu m’importe les parties ou les individus qui vous soutiennent” », a déclaré l’avocat jordanien Issam Ghazaoui. « Son ton était menaçant et il a utilisé des termes vulgaires. Je lui ai donc raccroché au nez », a-t-il ajouté. Le ministre a démenti avoir menacé de mort son interlocuteur. « C’est un menteur patenté. Je n’ai menacé personne. Je lui ai dit : “Si vous voulez défendre Saddam Hussein, vous devez venir en Irak et visiter d’abord les fosses communes” », a-t-il souligné.
Saddam Hussein et onze responsables de son régime passeront dès aujourd’hui sous responsabilité juridique irakienne, a indiqué hier le Premier ministre Iyad Allaoui, lors d’une journée au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées, dont trois Marines américains. Dans le même temps, trois Turcs retenus en otages par un groupe qui menaçait de les décapiter ont été...