Raids aériens et opération terrestre israéliens à Beit Hanoun Des roquettes tirées de Gaza tombent près de Sharon

Des roquettes artisanales tirées par des Palestiniens sont tombées hier après-midi près du Premier ministre israélien Ariel Sharon alors qu’il visitait une ville du sud d’Israël au moment où son armée opère dans la bande de Gaza pour empêcher ce genre de tirs. Les roquettes palestiniennes se sont abattues à Sdérot où M. Sharon effectuait une visite au lendemain de la mort de deux Israéliens tués par une roquette Qassam tirée depuis la bande de Gaza par des membres du mouvement islamiste Hamas. « Les roquettes sont tombées de 150 à 200 m de l’endroit où ils étaient réunis », a déclaré un responsable israélien, faisant référence à M. Sharon, au ministre de la Défense Shaoul Mofaz, qui l’accompagnait, et à des personnalités locales. Une première salve de roquettes s’était abattue à Sdérot dans la matinée, faisant un blessé. Ces nouvelles attaques, dont la dernière a été revendiquée dans un communiqué à Gaza par les Comités de la Résistance populaire, sont intervenues alors même que l’armée mène une opération dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les tirs de roquettes sur le territoire israélien. « La solution consiste à, d’abord, prendre le contrôle des zones depuis lesquelles (les roquettes) sont tirées et nous allons faire cela dans la journée », a déclaré M. Mofaz à la télévision. « Nous allons y rester aussi longtemps que cela est nécessaire », a-t-il ajouté. Des unités blindées de l’armée et plusieurs bulldozers ont pénétré dans le secteur de Beit Hanoun appuyés par le feu d’hélicoptères de combat, prenant le contrôle d’une zone industrielle. Des échanges de tirs ont été signalés ainsi que des affrontements entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et soldats, au cours desquels quinze Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens. Un Palestinien de 30 ans a été tué en actionnant une charge au passage de blindés israéliens ont affirmé des témoins, selon lesquels le corps du kamikaze a été pulvérisé par la déflagration. Le Hamas a annoncé par haut-parleurs que la victime était l’un de ses activistes. L’armée israélienne a étendu en soirée son opération en cours dans le nord de la bande de Gaza, bouclant totalement le secteur de Beit Hanoun et amassant des troupes à l’entrée des localités de Beit Lahya et Jabaliya, plus au sud. Des hélicoptères militaires, tirant à la mitrailleuse lourde, survolaient les localités palestiniennes où des accrochages étaient signalés entre Palestiniens armés et militaires. Par ailleurs, un deuxième Palestinien, un garçon de 14 ans, a été tué par l’armée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi, des hélicoptères de combat avaient déjà tiré des roquettes sur un bâtiment de 12 étages à Gaza abritant des médias étrangers et palestiniens, dont un hebdomadaire proche du Hamas. Trois Palestiniens ont été blessés dans le raid. Un second raid avait visé un atelier métallurgique dans le camp de réfugiés de Nousseirat servant à produire des armes pour le Hamas, selon elle. L’armée a en outre dynamité deux immeubles palestiniens inhabités, non loin de la position israélienne attaquée dimanche, et détruit 16 maisons à al-Qarara, village palestinien des environs. Le service de sécurité intérieure en Israël, le Shin Beth, a de son côté annoncé hier avoir arrêté trois Palestiniens qui planifiaient d’enlever et de tuer un homme d’affaires israélien. Sur un autre plan, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a dénoncé hier, dans un message diffusé au Cap lors d’une conférence de l’Onu sur les droits des Palestiniens, la réalité « plus sanglante chaque jour » dans la bande de Gaza. M. Arafat a appelé les délégués de la conférence à « élever la voix et intervenir pour qu’Israël cesse sa guerre et son agression de notre peuple, pour mettre un terme à son siège économique, et ses raids aériens sur nos villes, nos villages et nos camps de réfugiés ». Prise de bec entre Israël et la presse étrangère Une vive prise de bec a opposé hier un organe officiel israélien et l’association des journalistes de la presse étrangère en Israël, à la suite d’un raid aérien ayant visé la veille un bâtiment à Gaza abritant les locaux de plusieurs médias, dont un journal lié au Hamas. L’association des journalistes de la presse étrangère en Israël a condamné le raid mené lundi soir par des hélicoptères israéliens contre un bâtiment de Gaza abritant des médias, affirmant qu’il témoigne d’un « mépris caractérisé » de la vie des journalistes. Le bureau israélien pour la presse a en revanche vivement réagi en publiant un communiqué qui qualifie l’attitude de la presse étrangère de « curieuse », « hypocrite » et « effrontée ».