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ADMINISTRATION - Le président de la commission parlementaire de l’Énergie revient à la charge au sujet de l’EDL Près de 500 millions de dollars sont gaspillés chaque année dans l’électricité, affirme Kabbani

À quelque chose malheur est bon. L’enquête ouverte à la demande du Premier ministre Rafic Hariri pour déterminer les responsabilités dans l’application tardive de la décision du Conseil des ministres de fixer à 23 000 livres le plafond du prix de l’essence a permis aux autorités judiciaires de se saisir de l’ensemble du dossier des dérivés pétroliers au Liban. « Les investigations menées auprès des anciens conseillers du ministre de l’Énergie, Majed Constantine et Rudy Baroudi, au sujet de la décision du Conseil des ministres ne sont qu’une goutte dans l’immense dossier du pétrole », a estimé le président de la commission parlementaires des Travaux publics et de l’Énergie, Mohammed Kabbani. Le député est revenu à la charge en ce qui concerne les défaillances dans le secteur de l’électricité. Dans une interview à la LBCI, samedi, M. Kabbani a souligné la corrélation entre les dossiers de l’électricité et du pétrole, affirmant que le gaspillage dans le secteur de l’électricité est dû en grande partie aux dépenses engagées pour l’achat de fuel et d’autres dérivés pétroliers. « Le dossier du pétrole est nébuleux, surtout que ce secteur n’est soumis à aucun contrôle officiel », a-t-il déclaré, rappelant les révélations de ministres, il y a un an et demi, au sujet de pétroliers et de camions-citerne qui ne déchargent que la moitié de leur cargo et qui se font ainsi payer deux fois le même chargement, de fuel mélangé à l’eau et de l’importation de fuel non conforme aux normes techniques. À l’époque, ces révélations n’ont pas eu de suite. Il faut espérer que l’enquête menée aujourd’hui se poursuivra jusqu’au bout pour en finir une fois pour toutes avec les anomalies qui caractérisent la gestion du dossier de l’énergie. Cet espoir a été exprimé par M. Kabbani, selon qui les Libanais ont payé deux milliards de livres parce que la décision du Conseil des ministres a été appliquée avec une dizaine de jours de retard. Les anciens conseillers du ministre de l’Énergie, aujourd’hui aux arrêts, « connaissent le mieux les dossiers du pétrole et de l’électricité et sont au courant de tout ce qui s’est passé au cours des années précédentes », a poursuivi M. Kabbani. Pour lui, « le dossier du pétrole pourrait être le plus grave au Liban et seule la justice peut le décortiquer, les prérogatives du Parlement se limitant au contrôle de l’action de l’Exécutif ». « Nous pouvons demander des comptes à un ministre ou à des fonctionnaires, mais nous ne pouvons pas vérifier leurs propos en ouvrant des dossiers », a-t-il poursuivi, en affirmant cependant que la Chambre suivra de près cette affaire « pour pouvoir déterminer les responsabilités dans les irrégularités qui entachent les secteurs de l’électricité et du pétrole ». « Nous avons toujours soutenu l’EDL et nous lui avons toujours assuré une couverture politique, a ajouté M. Kabbani, jusqu’à ce que la situation ait commencé à devenir sérieusement anormale avec la poursuite du rationnement et du manque de fuel en dépit des dépenses engagées. Dans le même temps, des informations inquiétantes nous parvenaient sur la situation des centrales et du réseau de haute tension. Tous ces problèmes montrent que l’Administration en charge de ce secteur n’accomplit pas son devoir et je fais assumer la responsabilité entière au PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, qui affirme avoir pris des décisions qui n’ont pas été respectées. » Selon ses explications, « entre 450 et 500 millions de dollars sont gaspillés chaque année dans ce puits sans fond qu’est le secteur de l’électricité ». « Nous ne voulons pas que Kamal Hayeck ou les membres démissionnaires du conseil d’administration soient victimes d’une injustice, mais nous n’acceptons surtout pas que les Libanais continuent de payer de leur poche le prix » de la mauvaise gestion du secteur de l’électricité. Interrogé au sujet de l’échec des adjudications des travaux de mise en fonctionnement des centrales de Deir Ammar et de Zahrani, M. Kabbani a parlé d’un mystère, en relevant que ces travaux devaient faire l’objet de contrats de gré à gré conclus avec Ansaldo et Enel « qui appartiennent à la même personne ». Il a ensuite indiqué qu’on œuvre pour le moment à proroger le contrat de la société PSM qui gère les deux centrales « sachant que celle-ci essaie de faire médiatiquement la promotion de sa capacité à faire fonctionner et à entretenir les deux installations à un prix inférieur à celui qui a été déjà offert ». « Lorsque la société iranienne Taamirat s’était retirée de la course, elle avait indiqué dans une lettre à l’EDL que les Libanais pouvaient parfaitement gérer eux-mêmes les deux centrales et ils l’ont déjà fait. La question qui se pose reste la suivante : est-ce que Taamirat sert gratuitement PSM en tenant ces propos ? » a ajouté M. Kabbani. « Je ne suis pas contre PSM ou contre n’importe quelle société libanaise, à condition que tout se déroule dans les règles », a-t-il fait valoir, en précisant, citant M. Hayeck, que « PSM ne remplit pas les conditions définies dans le cahier des charges » et que « le PDG de l’EDL avait fait l’objet de pressions, trois mois durant, pour que le cahier des charges soit établi en fonction de PSM ». Ce que Syrie veut … Interrogé au sujet de la position du bloc Hariri auquel il appartient, par rapport à une éventuelle prolongation du mandat présidentiel, M. Kabbani a répondu : « Notre décision sera calquée sur celle du président du bloc », a-t-il dit. M. Rafic Hariri affirme que « si la décision du commandement syrien portera sur une prolongation, il n’exprima pas d’objections et ira dans le même sens », a déclaré M. Kabbani.
À quelque chose malheur est bon. L’enquête ouverte à la demande du Premier ministre Rafic Hariri pour déterminer les responsabilités dans l’application tardive de la décision du Conseil des ministres de fixer à 23 000 livres le plafond du prix de l’essence a permis aux autorités judiciaires de se saisir de l’ensemble du dossier des dérivés pétroliers au Liban. « Les...