Liban-Sud Ali Abdallah interdit par le Hezbollah d’inspecter un site historique

Le ministre du Tourisme, Ali Abdallah, s’est vu interdire samedi par des miliciens du Hezbollah l’entrée d’un fortin des croisés qu’il entendait inspecter à la frontière entre le Liban et Israël. M. Abdallah, représentant au gouvernement du mouvement Amal, était accompagné de fonctionnaires de son ministère et de la Direction générale des antiquités venus vérifier les travaux de réfection du fortin. Le fortin datant du XIXe siècle, dénommé « Qalaat Cham’h », surplombe la localité frontalière de Naqoura, sur le littoral. Il avait été utilisé comme place forte par les forces israéliennes avant leur retrait du Liban-Sud en mai 2000 après 22 ans d’occupation et avait été endommagé durant la guerre. Une dizaine de miliciens du Hezbollah, armés de fusils d’assaut de type Kalachnikov, ont signifié au ministre, qui était entouré d’habitants du village de Cham’h, membres du mouvement Amal, qu’il était interdit d’avancer. « C’est une position militaire, nul ne peut y pénétrer », ont-ils dit. Pour couper court à une altercation verbale entre les miliciens du Hezbollah et les partisans d’Amal, qui risquait de dégénérer, le ministre a quitté les lieux. Dans un communiqué, le Hezbollah a déploré l’incident, estimant qu’il ne voulait pas que cela se produise. « Nous avions même pris les mesures nécessaires pour qu’elle réussisse. Mais ce sont les pratiques négatives et les agressions à l’encontre du Hezbollah et de la Résistance islamique par les gardes du corps du ministre qui ont été à l’origine de l’incident », a indiqué le parti, rappelant que le fortin croisé était une position israélienne libérée par la Résistance. Le Hezbollah a également indiqué que le ministre Abdallah était « accompagné de partisans portant un grand nombre de drapeaux et de fanions indicateurs des identités partisanes », déplorant une fois de plus les « provocations inacceptables » commises par ces individus. S’en prenant enfin aux propos tenus par M. Abdallah lors de sa visite, le Hezbollah a estimé que ce dernier « n’avait pas agi en représentant des Libanais au sein du gouvernement ».