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Beyrouth - Dix-neuf membres du conseil municipal ont démissionné pour protester contre une décision du mohafez La Syrie s’associe aux médiations pour régler le conflit Ariss-Sarraf

Les contacts effectués au cours du week-end pour régler le conflit qui a éclaté samedi au sein de la municipalité de Beyrouth ont apparemment abouti, et c’est demain que la formule de compromis sera annoncée par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, dans la conférence de presse qu’il tiendra au terme d’une réunion avec les membres du conseil municipal de la capitale. Concrètement, cela signifie que les 19 édiles locaux qui avaient présenté samedi leur démission reviendront sur leur décision. Ces derniers avaient voulu par leur geste protester contre une décision du mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf, de nommer un de leurs collègues, Saadeddine Wazzan, à la tête de la commission d’estimation de la valeur du mètre carré, sans attendre la réunion de jeudi au cours de laquelle le conseil municipal, que préside M. Abdel Menhem Ariss, était supposé nommer les présidents et les membres des cinq commissions que compte la municipalité. L’incident a favorisé la résurgence du vieux conflit Ariss-Sarraf au sujet de l’autorité administrative exécutive dans la capitale, sur lequel se greffent, comme on le sait, les tiraillements entre Baabda et Koreytem, le président de la municipalité – qui souhaite présider la commission d’estimation de la valeur du mètre carré, soit dit en passant – étant proche du chef du gouvernement, Rafic Hariri, et le mohafez du président de la République, Émile Lahoud. Pour M. Ariss, il n’était pas question d’accepter la décision du mohafez, qu’il a considérée comme étant une ingérence dans les affaires du conseil municipal, sachant que la loi autorise l’administrateur de la capitale à nommer le président et les membres de la commission en question. Mais le problème est qu’au cours des années précédentes, c’était le conseil municipal qui procédait à ces nominations qu’il présentait au mohafez, lequel les entérinait. Cette procédure est considérée par le conseil municipal comme un droit acquis auquel il n’a pas l’intention de renoncer. Quoi qu’il en soit, de source proche de la municipalité, on aborde le problème différemment. Tout en reconnaissant que c’est le conflit entre Baabda et Koraytem qui se greffe sur cette affaire, on souligne que même si le mohafez a effectivement le droit de procéder aux nominations, il n’est pas possible d’accepter celle de M. Wazzan à la tête de la commission d’estimation de la valeur du mètre carré. Et d’expliquer : « M. Wazzan est un promoteur immobilier. Est-il possible qu’il préside une telle commission ? Un problème de conflit d’intérêts se pose avec acuité. » Quel que soit le problème, son dénouement est prévu pour aujourd’hui, les médiations effectuées au cours du week-end, notamment par M. Élias Murr, ayant été couronnées de succès. Une intervention syrienne aurait surtout favorisé le règlement de la crise municipale. Le chef des services de renseignements, le général Rustom Ghazalé, a été en effet reçu hier à midi à Koraytem. De sources municipales, on indique que le mohafez et les 19 membres démissionnaires du conseil municipal devront chacun revenir sur sa décision. La présidence de la commission ne sera donc pas assurée par M. Wazzan ni par M. Ariss d’ailleurs, selon le schéma expliqué à L’Orient-Le Jour. Il sera décidé de procéder jeudi aux nominations à la tête et au sein des cinq commissions. Celle de l’estimation de la valeur du mètre carré serait dirigée par M. Imad Beydoun, qui en assumait la présidence sous le mandat de l’ancien conseil municipal. De mêmes sources, on a indiqué que le chef du gouvernement est favorable à la nomination de M. Hicham Sinno, mais que la désignation de ce dernier serait exclue pour deux raisons : parce que ce dernier est également un promoteur immobilier, et pour ne pas attiser de nouveau le conflit avec Baabda. Réagissant hier à la crise municipale, le ministre Talal Arslan devait estimer que la capitale « a été mêlée au bazar de l’échéance présidentielle au détriment de ses habitants », avant de s’en prendre au chef du gouvernement. Selon lui, « le domino des démissions collectives démontre l’hégémonie politique à laquelle le Premier ministre aspire, en même temps qu’une autre réalité amère, celle de la manipulation de la volonté populaire ».

Les contacts effectués au cours du week-end pour régler le conflit qui a éclaté samedi au sein de la municipalité de Beyrouth ont apparemment abouti, et c’est demain que la formule de compromis sera annoncée par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, dans la conférence de presse qu’il tiendra au terme d’une réunion avec les membres du conseil municipal de la...