C’est dans une inconscience semble-t-il totale des causes profondes de l’explosion sociale de Hay el-Sellom que le pays s’avance de nouveau vers une nouvelle grève générale, prévue pour les 29 et 30 juin. Avec des salaires bloqués depuis 1996 et une inflation de 40 %, cette explosion était pourtant prévisible.
Entre les syndicats et le patronat, c’est le dialogue de sourds. Les deux acteurs sociaux sont conscients de la gravité de la situation, mais les remèdes qu’ils préconisent sont diamétralement opposés. La centrale syndicale réclame, en particulier, un rajustement des salaires, auquel le patronat se refuse catégoriquement. De l’État et du patronat, quelqu’un doit céder aux salariés quelque chose pour détendre la situation. L’insensibilité sociale dont le gouvernement a fait preuve est certainement responsable, en partie, de la situation dans laquelle se trouve le pays. Le Premier ministre, qui reçoit jeudi la CGTL, acceptera-t-il de céder pour une fois et d’alléger la pression fiscale qui s’exerce sur la population ? Ou invoquera-t-il des problèmes de trésorerie pour rejeter, une fois de plus, la balle dans le camp des patrons ?
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