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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme Un message attribué à Ben Laden propose « la paix » aux pays européens

Dans un enregistrement sonore qui lui est attribué et diffusé hier par la chaîne de télévision al-Arabiya de Dubaï, Oussama Ben Laden a proposé « la paix » aux pays européens qui s’engagent à ne pas agresser les musulmans. Justifiant les attentats sanglants de Madrid, l’auteur de ce message a utilisé une formulation ambiguë, semblant à la fois proposer une trêve de trois mois à tout pays européen qui se désengagerait militairement du monde islamique, mais aussi lancer un ultimatum. « Je présente une initiative de réconciliation dont l’essence est notre engagement à cesser les opérations contre tout pays (européen) qui accepte de ne pas agresser les musulmans et de s’immiscer dans leurs affaires intérieures, comme c’est le cas du complot américain contre le grand monde islamique », a-t-il déclaré dans ce message. Pour tout pays européen qui accepterait cette offre, « la paix entrera en vigueur dès le départ du dernier soldat de nos pays », a-t-il poursuivi, soulignant que « l’offre de paix est ouverte pour une période de trois mois à partir de la date de diffusion de ce message ». « Pour ceux qui veulent la paix, voilà que nous l’autorisons. Cessez alors de verser notre sang pour préserver le vôtre », a ajouté le message, avertissant les pays européens : « La solution est entre vos mains ! » Le message justifie les attentats de Madrid du 11 mars, mais sans les revendiquer ouvertement. « Ce qui s’est passé le 11 septembre (2001) et le 11 mars, c’est rendre la monnaie de votre pièce », dit l’auteur du message. S’adressant aux Européens et dans une allusion claire à l’Irak, l’auteur du message proclame : « En passant en revue les événements survenus dans nos pays et dans les vôtres, une vérité importante apparaît : l’injustice s’abat sur nous et sur vous à cause de vos politiciens. » La voix attribuée à Ben Laden précise que l’offre de paix faite aux pays européens faisait suite « à la réaction positive aux récents événements et aux (résultats des) sondages d’opinion selon lesquels la majorité des peuples européens veut la paix ». Le message s’en prend violemment à la politique américaine au Proche-Orient et au soutien des États-Unis au gouvernement israélien d’Ariel Sharon. Dans ce message qui lui est attribué, le chef du réseau terroriste el-Qaëda promet en outre de venger l’assassinat par Israël du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, le 22 mars. Réactions unanimes Les Européens, à commencer par les alliés des États-Unis en Irak, ont rejeté en bloc hier l’offre de Ben Laden, excluant toute négociation avec le réseau terroriste el-Qaëda. « L’idée d’un armistice avec un groupe qui se définit par la violence est une absurdité », a estimé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique. « Nous ne pouvons négocier avec el-Qaëda », a-t-il dit. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a affiché la même fermeté, quelques heures après l’exécution d’un otage italien en Irak : « Il est absolument impensable que nous puissions nous mettre autour d’une table pour entamer des tractations avec Ben Laden », a-t-il dit. À Madrid, le futur ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a déclaré qu’il ne fallait « ni écouter ni faire attention » à ce message, dans lequel Oussama Ben Laden justifie aussi les attentats du 11 mars à Madrid qui ont fait 191 morts, sans pour autant les revendiquer. La Pologne, elle aussi engagée aux côtés des Américains en Irak, a souligné qu’elle « n’attaque pas les musulmans ». « La Pologne est allée en Irak avec une mission de stabilisation, son rôle consiste à y maintenir l’ordre et elle ne participe pas à des opérations offensives », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Dans le camp des opposants à la guerre en Irak, le président de la Commission européenne Romano Prodi a lui aussi exclu toute négociation avec el-Qaëda. Même ligne en Allemagne, où un porte-parole du gouvernement a déclaré qu’« il ne peut y avoir de négociations avec des terroristes et des criminels comme Oussama Ben Laden ». Le président français Jacques Chirac a de son côté affirmé qu’« il n’y a pas de tractation possible avec les terroristes ».
Dans un enregistrement sonore qui lui est attribué et diffusé hier par la chaîne de télévision al-Arabiya de Dubaï, Oussama Ben Laden a proposé « la paix » aux pays européens qui s’engagent à ne pas agresser les musulmans.
Justifiant les attentats sanglants de Madrid, l’auteur de ce message a utilisé une formulation ambiguë, semblant à la fois proposer une trêve de...