COMMUNAUTÉS - Le dignitaire chiite dénonce les « massacres » américains en Irak Diatribe de Fadlallah contre les hommes politiques

L’uléma chiite, sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, a vivement critiqué la gestion des affaires publiques au cours de son prêche, hier à la mosquée des imams Hassan et Hussein, à Haret Hreik. « Le problème, a-t-il déclaré, c’est que les hommes politiques reconnaissent leur incapacité à régler les crises qui secouent le pays, mais ils restent agrippés au pouvoir, qu’ils ne quittent pas pour que l’effondrement soit total et que la population ne se préoccupe que de futilités, au nom des élections, et en vienne à oublier qu’elle est affamée. » Pour sayyed Fadlallah, « ce qui est constant au Liban, ce sont les tiraillements politiques au sein du pouvoir, qui entament la stabilité, la crédibilité et la vitalité du pays. Ce qui change constamment par contre, ce sont les réformes politiques, financières et économiques. Dès qu’une ouverture est entreprise sur ce plan, mille autres sont fermées en contrepartie, en raison du gaspillage, des transactions et des vols commis par des rapaces qui viennent à bout de tout ». Le dignitaire chiite a mis l’accent sur les chiffres de la dette publique, « qui représentent le double du PIB », ainsi que sur « la multiplication des impôts dont 90 % vont au service des riches à qui les pauvres offrent trois milliards de livres par an ». Sayyed Fadlallah s’est en outre arrêté sur la situation en Irak, estimant que les « crimes brutaux des Israéliens contre le peuple palestinien » se répètent dans ce pays, cette fois par les Américains. « Si les Palestiniens combattent en Palestine en réponse à l’occupation et aux massacres, le peuple irakien combat lui aussi en réaction à l’occupation et aux massacres », a-t-il ajouté. « Si les Américains disent vouloir libérer le peuple irakien et promouvoir la liberté et la démocratie, la question est de savoir si c’est la bonne manière de le convaincre du bien-fondé d’une démocratie à l’américaine », a encore fait valoir sayyed Fadlallah.