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Actualités - CHRONOLOGIE

Un pur chef-d’œuvre

Le film de Mel Gibson est un pur chef-d’œuvre qui méritait plus de lignes dans votre quotidien et surtout plus que les quelques commentaires de circonstance dont nous ont gratifiés les officiels qui avaient eu le privilège de le voir en avant-première. Ceux-là (mais après tout c’est leur boulot) y ont vu un moyen pour cimenter la coexistence islamo-chrétienne face à un ennemi commun, déicide pour les uns, tueur de prophètes pour les autres. Et si c’est au Tunisien Tarek Ben Ammar qu’on doit la diffusion du film en France, c’est aussi grâce à lui qu’on doit la meilleure défense du message d’amour qui est porté par le film. Tarek Ben Ammar y voit la dénonciation de tous les crimes qui sont commis au nom de Dieu, par des autorités se réclamant de sa loi, et donc la dénonciation de toutes les intolérances religieuses. Comme un ami musulman me le disait récemment « que voulez-vous répondre à celui qui vous dit : Dieu l’a dit ou Dieu le veut ? » Faut-il pour autant abandonner toute foi et se convertir au matérialisme mâtiné de droit-de-l’hommisme que l’Europe nous présente comme le rempart aux intégrismes ? Au-delà du sens profond de la souffrance du Christ, de sa mort et de sa résurrection dépeints avec brio par le film (dans un style hyperréaliste sublime), il y’a un élément de réponse au problème de l’autorité du « Temple » (ou de l’Église, ou des ulémas) dans les Évangiles de la Passion : c’est le procès de Jésus. Que peut-on reprocher aux prêtres et aux scribes lorsqu’ils accusent Jésus de blasphème ? N’en auriez-vous pas fait autant si un homme s’était présenté auprès de vous en disant qu’avant qu’Abraham ne soit, il était ? Qu’il est le fils du Dieu unique ? Qu’il est le chemin, la vérité et la vie ? Ainsi, dans le procès au Sanhédrin (le « procès juif »), on accuse Jésus d’avoir dit ce qu’il était et Jésus ne nie pas. Tout juste souligne-t-il, avec un brin d’ironie, qu’il n’y avait point besoin de procès pour lui faire dire des choses qu’il avait enseignées publiquement. En revanche, comme seule l’autorité romaine a le droit de le mettre à mort, Jésus est amené auprès de Pilate. Et là, pour le faire condamner, les grands prêtres auront recours au plus odieux des procédés, à la plus grande des iniquités citée dans les Dix Commandements donnés par Dieu à Moise : le faux témoignage. En témoignant avec malice que Jésus soulève la haine du peuple contre les Romains et lui demande de ne pas reverser l’impôt à César, les Grands Prêtres ont menti sciemment et sciemment violé le neuvième commandement. Les « hommes de sang et de mensonge » ne peuvent que déplaire à Dieu dont la supplique aux hommes, dans les trois religions du Livre, est de vivre en justes et de rejeter le mal. Et même si certains occupent le « Temple », il suffit d’un peu de discernement aux hommes de bonne volonté pour voir si leur autorité vient de Dieu ou de Satan. Quant aux indifférents et aux cyniques, ils sont coupables du même crime que Ponce Pilate qui a répondu à Jésus : « Mais qu’est-ce que la vérité ? » Cette question est l’alibi de tous les ponce-pilate de tous les temps. Jean RIACHI
Le film de Mel Gibson est un pur chef-d’œuvre qui méritait plus de lignes dans votre quotidien et surtout plus que les quelques commentaires de circonstance dont nous ont gratifiés les officiels qui avaient eu le privilège de le voir en avant-première. Ceux-là (mais après tout c’est leur boulot) y ont vu un moyen pour cimenter la coexistence islamo-chrétienne face à un ennemi commun,...