Rechercher
Rechercher

Actualités

Conférence - La femme est utilisée comme une véritable marchandise, selon la CECS Le clergé lance une campagne contre «la publicité pornographique»

La Commission de préservation des valeurs a donné hier une conférence de presse sur le thème « la moralité dans les médias et la publicité », au Centre catholique d’information (CCI), à Jal el-Dib. Une conférence qui a dénoncé l’usage dans les publicités, et plus spécifiquement dans les campagnes d’affichage, de la femme comme objet sexuel. Mener une campagne d’éveil contre la pornographie dans la publicité est l’objectif principal de la Commission épiscopale pour les communications sociales (CECS), qui a lancé hier un appel aux médias. « La publicité pornographique met en péril la dignité humaine », accuse le père Abdo Abou Kassem, directeur du CCI, insistant sur la nécessité de mettre en place une campagne nationale d’éveil, qui verrait la participation de toutes les communautés. « Nous ne sommes pas contre la publicité et le marketing, poursuit le prêtre, nous ne sommes pas non plus des extrémistes, mais nous sommes pour le respect de la femme et contre son utilisation par les médias comme une marchandise. » Le but d’une telle campagne n’est pas d’empêcher les médias de vivre, renchérit à cet effet le père Youssef Mouannès, secrétaire général de la CECS. « Nous ne cherchons pas non plus à dénigrer la beauté, mais nous ne voulons surtout pas que se perdent les valeurs morales de pudeur de la société libanaise », dit-il, déplorant par ailleurs l’augmentation du nombre de prostituées que l’on peut observer sur les artères principales de la ville, mais aussi la recrudescence effarante de cas d’atteintes à la pudeur et de viol de mineurs. Une société en perte de valeurs morales Les médias et les agences de publicité sont tour à tour montrées du doigt. Mettant en cause les médias, qui, selon ses dires, contribuent largement à mettre en péril la dignité humaine, le secrétaire général de la Commission de préservation des valeurs, Nabih el-Aawar, s’adresse directement à l’État, demandant son intervention radicale, avant qu’il ne soit trop tard. Quant aux agences de publicité, « ce sont elles qui déforment l’image de la femme, ne se privent pas de la montrer nue et abusent même de la pornographie à des fins mercantiles », accuse Kheir el-Hanawi, membre de la Commission de préservation des valeurs. « Mais la femme joue un rôle bien trop important dans notre société et notre culture pour qu’on lui attribue cette image dégradante », observe-t-il, demandant aux médias de prendre conscience du problème et de réagir en cessant d’utiliser la femme comme un produit, mais de la respecter, comme elle le mérite. La pornographie dans les médias et la publicité est certes, un problème majeur de notre société, car elle utilise la femme comme objet, comme marchandise, car elle déforme son image. « Mais elle n’est pas le problème le plus grave de notre société », estime le père Issa Diab, qui dénonce la perte de tout un ensemble de valeurs fondamentales, au sein de la société libanaise. Et le prêtre d’énumérer les défaillances d’une société en perte de valeurs, notamment le manque de respect des lois, au volant ou dans la vie quotidienne, l’utilisation de la fonction publique par les fonctionnaires à des fins personnelles, dans le seul but de voler au citoyen ses droits, les droits des travailleurs quotidiennement bafoués de la part d’employeurs peu scrupuleux. « Combattre de tels problèmes ne peut se faire de manière radicale, par la force ou la persuasion », conclut le père Issa Diab, insistant sur le fait que seuls l’éducation et le travail assidu dans la convivialité et l’amour, et non pas dans la haine, contribueraient à mettre en place des valeurs morales, fondement d’une société libanaise saine. La campagne d’éveil qu’envisage de lancer le clergé libanais, pour la seconde fois, est un véritable défi aux médias. Même si ce même clergé ne doute pas de la bonne volonté de ces médias, qu’il estime prêts à collaborer pour restituer à la société libanaise ses valeurs morales. Mais le débat n’est pas clos, et fait même rage dans de nombreux pays : À quel stade d’ailleurs peut-on commencer à parler d’image dégradante de la femme dans les médias ? Anne-Marie EL-HAGE
La Commission de préservation des valeurs a donné hier une conférence de presse sur le thème « la moralité dans les médias et la publicité », au Centre catholique d’information (CCI), à Jal el-Dib. Une conférence qui a dénoncé l’usage dans les publicités, et plus spécifiquement dans les campagnes d’affichage, de la femme comme objet sexuel. Mener une campagne...