Cinquante mille spectateurs ont assisté à la rencontre-choc du groupe D L’Allemagne et les Pays-Bas se neutralisent à Porto

L’Allemagne et les Pays-Bas se sont séparés sur un match nul 1-1 (mi-temps : 1-0) à l’issue de la rencontre choc du groupe D de l’Euro 2004 de football, hier soir à Porto, préservant tous les deux leurs chances de qualification pour les quarts de finale. Plus tôt dans la journée, la République tchèque, l’autre favori du groupe D, s’était imposée à la Lettonie 2-1. Compte tenu de l’enjeu du match, les deux équipes manifestaient un grand respect mutuel en début de rencontre, cherchant surtout à éviter de prendre le premier but. Devant plus de 50 000 spectateurs, dont une nette majorité de supporteurs bataves, les Néerlandais avaient cependant la première occasion par Van Nistelrooy, lancé par Cocu, à la suite d’une erreur de placement de Woerns. Le buteur de Manchester United se montrait encore dangereux mais croisait trop son tir des 20 mètres (19). Il fallait attendre la 21e minute pour voir le premier tir pour l’Allemagne, triple championne d’Europe, par Woerns. Le gardien néerlandais Van der Sar devait intervenir plus sérieusement sur un tir à distance de Kuranyi, seul attaquant aligné par Rudi Voeller (23). Une minute plus tard, Woerns manquait une tête sur un corner allemand. À la 27e minute, Oliver Kahn, qui fêtait ses 35 ans, devait intervenir devant Van Nistelrooy, principal danger des Oranges. À la demi-heure de jeu, les Allemands ouvraient le score par Torsten Frings sur un coup franc de 20 m à gauche des buts de Van der Sar. Les Néerlandais, champions d’Europe en 1988, poussaient pour obtenir l’égalisation avant la mi-temps, mais Van der Vaart croisait trop son tir qui passait près du poteau gauche de Kahn (42). Hasardeux À la reprise, les deux équipes se créaient des occasions par Cocu (48) et Kuranyi, qui manquait de justesse un centre de Schneider (53). Kahn, pour sa part, devait intervenir sur un tir à distance de Sneijder, entré à la mi-temps à la place de Davids (56). Un coup franc de Sneijder, près de l’endroit où Frings avait marqué en première période, passait à côté du but de Kahn. L’équipe du sélectionneur néerlandais, Dick Advocaat, augmentait la pression, sans pour autant parvenir à percer le rempart de la défense allemande, obligée parfois de recourir à des sauvetages hasardeux. L’attaque allemande ne parvenait que rarement à apporter un bref soulagement, par Schweinsteiger (70) qui avait remplacé Schneider (67), ou Ballack, désigné « joueur du match », stoppé de manière illicite par Stam. Kahn devait une nouvelle fois montrer tout son talent sur un puissant tir de Overmars (74), qui était entré à la mi-temps à la place de Zenden. À la 81e minute, les efforts des Néerlandais étaient récompensés par Van Nistelrooy sur un centre de Van der Meyde, qui avait récupéré un ballon perdu par Lahm. Manifestement désireux de remporter ce duel de prestige, les Néerlandais maintenaient la pression, mais les deux équipes se séparaient sur un match nul qui finalement satisfait tout le monde. La République tchèque se fait peur face à la Lettonie La République tchèque, surprise juste avant la pause par un but de Verpakovskis, est parvenue très difficilement à battre la Lettonie (2-1) dans les vingt dernières minutes, hier à Aveiro (Nord), lors de la 1re journée du groupe D de l’Euro 2004 de football. Deux buts de Baros (73) et Heinz (85) ont permis aux Tchèques d’éviter une humiliation d’entrée face à des Lettons dotés d’une volonté sans bornes dont devront se méfier l’Allemagne et les Pays-Bas. Les novices baltes ont rapidement montré qu’ils ne nourrissaient aucune appréhension, jouant à fond les rares coups qui se présentaient, tel ce centre de Prohorenkovs que Verpakovskis fut tout près de reprendre (15). Les Tchèques eurent néanmoins le monopole du ballon et des occasions. Mais Jankulovski (10), bien servi par Nedved, et Poborski (24) ne cadraient pas leurs tentatives alors que le gardien balte Kolinko intervenait pour enlever un ballon de la tête du géant Koller (12) puis repousser le tir de Rosicky (21). Cette domination stérile eut le don d’endormir les Tchèques. Et, juste avant la pause, sur un ballon d’attaque gâché par Baros, la Lettonie allait punir ce manque de réalisme. Le contre était emmené par Prohorenkovs côté gauche et conclu de près par Verpakovskis (0-1, 45+1), celui-là même qui avait permis aux Baltes de battre la Turquie en barrages. Logique Le quart d’heure de pause fut bienvenu côté tchèque pour se remettre de ce drôle de coup de massue. Mais Nedved et ses coéquipiers se montrèrent d’abord trop imprécis pour espérer reprendre la main. Poborsky touchait l’extérieur du poteau (58), Baros tirait à côté (62, 64), Koller dans les bras de Kolinko (65), mais les Lettons, plus compacts que jamais, tenaient bon. Le sélectionneur tchèque Karel Brueckner lançait Heinz (56) et Smicer (64) dans la bataille, mais c’est le Letton Prohorenkovs qui, en contre, manquait d’ajouter un second but (69). À la réception d’un énième centre de Poborsky, Baros allait cependant rétablir la logique. Au point de penalty, il récupérait un ballon repoussé par Kolinko et égalisait en force (1-1, 73). L’attaquant de Liverpool s’arrachait ensuite pour devancer le gardien letton et permettre à Heinz d’inscrire le second but après un renvoi trop mou de Zemlinskis (2-1, 85). Pour la République tchèque, les apparences étaient sauves.