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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le mot du Liban à la Conférence islamique Obeid dénonce le rapt de souveraineté infligé à la région entière

Istanbul, de notre envoyé spécial, Khalil FLEYHANE Prononçant hier le mot du Liban devant l’Organisation de la conférence islamique (OCI), le ministre des Affaires étrangères a dénoncé en termes sévères les agressions, les spoliations, le déni de la légalité internationale par Israël. En relevant, outre la Palestine, les débordements en Irak. Pour souligner que, finalement, toute la région est victime d’un rapt plus ou moins flagrant, plus ou moins accusé, de souveraineté. Dans le prolongement d’une salutation de courtoisie à un pays hôte qui unit, ou sépare, deux continents, le ministre libanais a évoqué le souffle fracassant d’une longue histoire de légendes, d’invasions, d’empires, de sultanats, d’émirats ou de républiques. Des bouleversements dont il déduit qu’il serait dangereusement présomptueux, pour quiconque, de penser que, dans une telle contrée du monde, il puisse détenir seul la force de domination. Il enchaîne, toujours par claire allusion à Israël, que les assertions mielleuses, prodiguées par l’envahisseur « à certains d’entre nous » pour anesthésier les réactions à l’injustice, ne peuvent la gommer. Ni faire oublier que la loi internationale est foulée aux pieds, tandis que l’opprimé ne trouve aucune voie de recours. Il déplore, cette fois par allusion au comportement de tierces parties, l’adoption d’une balance de deux poids deux mesures. Complaisance avec le bourreau et dureté avec sa victime. Obeid note que des coups sont assénés en rafale au monde arabe et islamique, sans que l’on ne conseille même la retenue à l’agresseur. Il cite les secousses, les agressions, infligées à l’Irak, à la Palestine, à la Syrie comme au Liban. En évoquant le cortège des millions de déplacés plongés dans le désespoir. Le ministre souligne que, manifestement, on s’efforce de maintenir la région en état de désunion, de spoliations territoriales, de déstabilisation larvée, de ressources pillées et de privation de souveraineté réelle. Il note cependant au passage, avec un vif regret, que parfois les coupables sont jugés plus sévèrement par les institutions de leurs propres États que par beaucoup de pays victimes de leurs forfaits. Il répète qu’en Palestine, en Syrie, au Liban, Israël frappe à son aise, par mer, par terre, par air, sans que les grandes puissances n’agissent pour le retenir ou pour lui réclamer des comptes. Alors qu’elles le prennent de haut avec le monde arabe et islamique. De la sorte, ajoute-t-il, Israël renforce d’une manière éhontée son arsenal nucléaire, alors qu’en face l’on est traqué, poursuivi, pour des armements ordinaires. La Palestine est déchirée, la Syrie sanctionnée et le territoire libanais, ou son espace aérien et maritime, violé chaque jour. Impudemment, dit Obeid, aux yeux du monde entier, Israël torpille la vision d’un État palestinien. En plaçant les Palestiniens devant une alternative simple : la mort ou le désespoir. En rendant leur vie pire que la disparition. Par les murs qu’il construit, par les coups portés sciemment aux ponts précieux qui relient les cultures, les religions, les valeurs des peuples. En tuant, en assassinant jusqu’aux handicapés, aux femmes et aux enfants, lui l’État qui prétend avoir aboli la peine de mort. Pour Israël, restituer les territoires occupés en Palestine, au Liban ou au Golan serait une offrande. Et non la réparation d’un péché commis en regard de l’histoire et du droit. Il se met en marge de la loi, de la légalité, se rebelle contre l’Onu. Dont la présence effective, alors qu’on la met de côté, peut seule garantir la validité, et la durabilité, de solutions équitables. Poursuivant le parallèle, Obeid souligne qu’Israël reçoit le soutien des nations les plus riches, les plus fortes. Alors que les pays arabes ou islamiques sont constamment soumis à des pressions, qu’on leur demande des concessions sans fin, au nom du fast-food, du prêt-à-porter d’une soi-disant démocratisation. Dictée, imposée en fonction d’intérêts déterminés. Le monde arabe et islamique, qui saigne et ploie sous le joug, sait qu’il faut engager des réformes. Mais non pas sous la botte. Obeid cite, en point d’orgue, ce précepte tiré du Hadith musulman sacré : « Celui qui se tait devant l’oppression est un diable muet. » Il convient de signaler qu’en marge des travaux du 31e congrès de l’OCI, le ministre Obeid multiplie les rencontres avec ses 56 homologues chefs de délégation. Les échanges portent sur l’ordre du jour et sur la situation régionale. Il a ainsi conféré avec Chareh de Syrie, avec le Koweïtien as-Sabbah, l’Indonésien Joudé, le Malaisien Hamedbar, l’Algérien Belkhadem, le Tunisien ben Yahia, et Lakhdar Brahimi l’onusien. En soirée, Obeid devait rencontrer l’Iranien Kharazi.
Istanbul, de notre envoyé spécial, Khalil FLEYHANE

Prononçant hier le mot du Liban devant l’Organisation de la conférence islamique (OCI), le ministre des Affaires étrangères a dénoncé en termes sévères les agressions, les spoliations, le déni de la légalité internationale par Israël. En relevant, outre la Palestine, les débordements en Irak. Pour souligner que,...