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Actualités - CHRONOLOGIE

Beyrouth-Bagdad - Le corps de Hussein Olayyan a été rapatrié hier ; le sort de quatre disparus toujours incertain Pourquoi les Libanais sont-ils devenus une cible en Irak ?

Les Libanais sont devenus, le week-end dernier, une nouvelle cible pour les groupuscules armés anonymes qui sévissent en Irak et liquident leurs victimes en les égorgeant. Un jeune Libanais, Hussein Olayyan, a en effet déja été tué et cinq autres, dont Habib Sammour et Roger Haddad ont été kidnappés. Haddad a été libéré par ses kidnappeurs moyennant le paiement d’une rançon, mais on est toujours sans nouvelles des quatre autres, dont seul Sammour a été identifié. Deux Libanais ont par ailleurs été arrêtés par les autorités, selon le palais Bustros. D’Istanbul où il participe actuellement à la conférence des ministres des Affaires étrangères de l’OCI, M. Jean Obeid a indiqué qu’il profitera de son séjour en Turquie pour contacter les autorités irakiennes et assurer un suivi de cette affaire. Le corps du premier Libanais tué en Irak depuis l’invasion américaine de ce pays, Hussein Olayyan (26 ans), originaire du village de Qalaouiyé (Liban-Sud), a été rapatrié hier au Liban, où il a été réceptionné par sa famille au milieu des pleurs et des sanglots. La dépouille du défunt avait déjà été remise à son frère à Bagdad, grâce au concours d’une équipe de l’ambassade libanaise. Olayyan, qui travaillait dans une compagnie de télécommunications libanaise en Irak depuis près d’un an, a été enlevé jeudi et sauvagement égorgé par des hommes armés sur la route entre Falloujah et Ramadi, à l’ouest de Bagdad, c’est-à-dire sur l’axe reliant Bagdad à la frontière jordanienne. L’homme a sans aucun doute été tué d’une manière barbare. Son corps ainsi que ceux de deux de ses collègues irakiens tués avec lui ont été jetés au bord de la route, a-t-on indiqué, sans préciser la date de l’attaque. Un photographe de l’AFP qui s’est rendu à la morgue a constaté que les trois hommes avaient bien été égorgés. Dès que la nouvelle avait été annoncée, le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Bagdad, Hassan Hijazi, avait entrepris des contacts avec les responsables irakiens pour rapatrier le corps de Olayyan. « La société libanaise, qui a pu avoir dernièrement un contrat avec l’État irakien, a demandé à l’ambassade d’enquêter, et le lendemain à 12h, des routiers ont découvert les cadavres égorgés gisant sur l’autoroute reliant la Jordanie à Bagdad. Ils ont regardé les papiers et ont appelé l’ambassade », a-t-il ajouté. Quels motifs ? Il est difficile de dire pour l’instant ce qui se cache derrière un tel acte, qui suscite beaucoup de points d’interrogation. Une source irakienne a estimé que Hussein Olayyan n’avait pas été tué en raison de sa nationalité, même si elle a admis que les motifs de cet assassinat demeurent inconnus. Selon cette source, il pourrait bien s’agir d’un simple assassinat, d’autant qu’il a eu lieu dans un endroit désert où ce genre de crime est fréquent. Il reste que les autorités irakiennes poursuivent leur enquête en collaboration avec l’ambassade libanaise. Cinq Libanais travaillant en Irak ont par ailleurs été enlevés, dont deux il y a 17 jours. Roger Haddad, un ingénieur originaire du Barouk, a été relâché, alors que Habib Sammour est toujours porté disparu, selon les informations parvenues au ministère des Affaires étrangères. Haddad a été enlevé le 31 mai à Bagdad et libéré le 8 juin après que sa famille eut versé une rançon. L’ambassade du Liban a entrepris des contacts pour tenter d’obtenir la libération de M. Sammour et des trois autres, dont on ne sait toujours rien. « Jamais, jusqu’à présent, la communauté libanaise n’a été l’objet d’une attaque. Il y a eu des rapts, mais c’était crapuleux, pourtant cette fois, il n’y a pas eu d’appel pour une rançon », a noté M. Hijazi. Enfin, deux autres Libanais ont été arrêtés par les forces américaines et se trouvent dans la prison d’Abou Ghraib, a précisé le chargé d’affaires. Le premier, Mounah Abdallah, a été interpellé le 2 mars 2004, venant de Syrie pour un pèlerinage dans les lieux saints du chiisme, et il est soupçonné par les Américains d’appartenir au réseau el-Qaëda. Le second, Nabil Jamal, qui possède une des pâtisseries les plus célèbres de Bagdad, Abou Afif, a été arrêté chez lui à Jadiriyya le 17 février 2004. Un diplomate libanais a pu les visiter à deux reprises à Abou Ghraib et ils sont «en bon état physique ». Selon le palais Bustros, la communauté libanaise est divisée en deux catégories : 300 à 350 personnes qui vivent en Irak depuis longtemps, et une partie d’entre eux ont la double nationalité. D’autre part, il y a 150 Libanais, en grande majorité des hommes d’affaires et des commerçants, qui sont venus après la chute de Saddam Hussein. Certains d’entre eux, qui travaillent dans des sociétés ayant des rapports avec les Américains, ont été menacés de représailles s’ils ne rompaient pas leurs liens avec les forces US et s’ils ne quittaient pas le pays.
Les Libanais sont devenus, le week-end dernier, une nouvelle cible pour les groupuscules armés anonymes qui sévissent en Irak et liquident leurs victimes en les égorgeant. Un jeune Libanais, Hussein Olayyan, a en effet déja été tué et cinq autres, dont Habib Sammour et Roger Haddad ont été kidnappés. Haddad a été libéré par ses kidnappeurs moyennant le paiement d’une...