LIBAN-SYRIE - Signature d’un protocole de coopération dans le domaine de l’information Samaha : L’accord ne concerne pas les médias privés

Le Liban et la Syrie ont signé hier un accord de coopération portant sur le secteur de l’information dans le cadre du Traité de fraternité et de coopération qui lie les deux pays. Le protocole, qui a été signé par les deux ministres de l’Information libanais et syrien, MM. Michel Samaha et Ahmed el-Hassan, en présence du secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri el-Khoury, prévoit une série de mesures permettant une meilleure coordination entre les deux pays dans le domaine des médias. Le programme porte notamment sur l’échange d’expertise, de films, de programmes, d’enregistrements audiovisuels et de correspondances. Il envisage en outre une collaboration étroite entre Télé Liban et la Télévision syrienne dans le domaine de la production et de la retransmission ainsi qu’une coopération entre les agences nationales d’information et les Ordres des journalistes des deux pays. Les signataires sont également convenus de créer conjointement un bureau d’études spécialisé pour une meilleure « gestion » de l’information internationale, visant notamment à « établir les contacts nécessaires avec les médias étrangers, à diffuser les informations qui ont trait aux questions d’avenir et à coordonner les campagnes informationnelles ». Prenant la parole au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu au ministère de l’Information, M. Samaha a mis l’accent sur le volet international, qui, a-t-il dit, « est l’élément le plus important de cet accord », d’autant que le sommet de Beyrouth avait insisté sur une coopération étroite à ce niveau dans le cadre de la Ligue arabe. « Malheureusement, a-t-il dit, nous avons remarqué lors du dernier congrès des ministres arabes de l’Information que cette coopération était inexistante. » Prenant à son tour la parole, le ministre syrien a expliqué que le protocole vise à consolider l’échange et à encourager la concertation notamment autour des causes communes, afin de pouvoir unifier les positions et « faire face aux dangers qui nous guettent en cette période particulièrement difficile », a-t-il dit. À la question de savoir si l’accord concerne les médias privés, M. Semaha a indiqué qu’il s’agit d’une entente entre les deux ministères concernés qui prévoit une collaboration entre les Ordres des journalistes des deux pays, en rappelant au passage que la liberté d’expression au Liban est une tradition qui est garantie par la Constitution libanaise. À un journaliste qui lui demandait si les médias privés devront, selon cet accord, « adopter une certaine terminologie qui sert les intérêts des deux pays », M. Samaha s’est dit « opposé à tout lexique qui serait imposé aux journalistes ». M. Samaha a ensuite invité son homologue syrien et la délégation qui l’accompagnait à un déjeuner, auquel ont notamment pris part des journalistes libanais et syriens. Par ailleurs, les deux ministres se sont rendus auprès du chef de l’État, le général Émile Lahoud. Ce dernier a mis l’accent sur la responsabilité qui incombe aux médias dans le traitement de l’information qui doit être communiquée « avec objectivité et réalisme ». Le chef de l’État a préconisé la définition d’une vision arabe commune dans le domaine de l’information pour « répondre aux attaques mensongères des médias étrangers soumis à l’influence du sionisme international ». Il a en outre insisté sur l’importance « de renforcer l’action arabe commune en matière d’information orientée vers l’étranger », une initiative qui doit être menée de pair avec la diplomatie arabe « afin de clarifier la position des pays de la région ». Les deux ministres ont effectué une visite au siège de l’Ordre des journalistes, où ils ont été reçus par le président de l’Ordre, Melhem Karam.