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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - L’aparté pascal Sfeir-Lahoud attendu avec intérêt Confirmation d’une nouvelle phase de détente

Le jeu reste sous strict contrôle : les débordements parlementaires, la bombe Fattouche comprise, n’ont enclenché aucune vague de fond remettant en cause la soi-disant stabilité politique. Qui n’est en réalité qu’un dosage savant, équilibré, de joutes d’intérêts et de concessions tacites, au nom de la préservation même du pouvoir. Partagé. En fait le Liban se trouve dans une situation d’attente forcée. Il doit voir comment vont évoluer les choses dans la région, notamment entre les Américains et les Syriens. Pour savoir ce qu’il va advenir de la présidentielle. Conscientes de ces impératifs d’expectative, les forces politiques du pays campent sur leurs positions, sans plus. Ainsi même les opposants, de l’Est ou de l’Ouest, ont évité de prendre parti pour Nicolas Fattouche, de s’engouffrer derrière lui pour monter à l’assaut contre le régime. Hariri, répétons-le, a été le premier à mettre le bémol, sinon le holà, après l’attaque-surprise du député zahliote. En priant ses troupes de ne pas s’associer à un aussi fougueux assaut. Car l’heure n’est pas aux empoignades, du moment que ni les décideurs ni les circonstances ne les autorisent. Les critiques des intervenants, lors du débat budgétaire, n’ont donc pas outrepassé les généralités d’usage et les lignes rouges. Du reste le projet de loi des finances, qualifié d’insipide même par ses auteurs, n’inspirait ni les envolées dithyrambiques ni les flèches empoisonnées au curare. Le speaker de la Chambre, n’en déplaise sans doute à ses contempteurs de l’opposition centriste, dont son prédécesseur Hussein Husseini, a su diriger les débats en protégeant l’Exécutif de toute éruption inopinée. Le gouvernement haririen, pour lequel certains tremblaient encore la semaine dernière, en sort rassuré… sur son sort. Et les lahoudistes, de leur côté, se consolent en se disant que si tout reste tel quel maintenant, tout pourrait bien rester en place, tel quel, lors de la présidentielle. C’est-à-dire qu’au prix sans doute du maintien de Hariri, comme du bail quadriennal de Berry, la reconduction serait assurée. L’esprit de composition a été poussé au point que nul n’a évoqué ce qui trotte pourtant dans tous les esprits : la présidentielle. Les députés se sont contentés de parler chiffres, de geindre pour des crédits perdus dans leurs circonscriptions ou de reprocher aux Trente de n’avoir pas tenu les engagements de Paris II. Ils ont parlé de la réforme, sans trop insister, sans proposer de plan complet. Bref, faisant écho à la nature même du texte qui leur était soumis, ils ont passé le budget 2004 aux frais généraux, aux fonds perdus. À l’attrape-nigaud et à la trappe politique. Cette formalité expédiée, le climat local devrait être de plus en plus focalisé sur la présidentielle, via les municipales. De jour en jour le faux-semblant d’indifférence, sur ordre des décideurs, va se trouver dépassé. Tant par les tractations en coulisses que par les prises de position, du reste déjà assez nombreuses. Pour beaucoup, qui citent volontiers les Syriens eux-mêmes, cette année l’avis de Bkerké comptera énormément. C’est donc avec intérêt que l’on attend l’aparté que doivent avoir, à l’occasion de Pâques, le président Lahoud et le patriarche Sfeir. Ils vont sans nul doute échanger des données sur leurs récents contacts internationaux et sur la situation globale du pays. Mais pour l’heure leurs proches soutiennent que l’entretien n’aura rien d’extraordinaire. Et ne portera pas sur la présidentielle. Philippe ABI-AKL
Le jeu reste sous strict contrôle : les débordements parlementaires, la bombe Fattouche comprise, n’ont enclenché aucune vague de fond remettant en cause la soi-disant stabilité politique. Qui n’est en réalité qu’un dosage savant, équilibré, de joutes d’intérêts et de concessions tacites, au nom de la préservation même du pouvoir. Partagé.
En fait le Liban se...