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Actualités - OPINION

Macroéconomie Le Moyen-Orient a soif !

Par Ghalia Hamamy * Le stress hydrique mondial croît régulièrement suite aux perturbations climatiques, à la mauvaise répartition et à la rareté des ressources en eau. Quelle est alors la situation au Moyen-Orient, région semi-aride abritant la Jordanie, un des huit pays les plus secs du monde, et le Liban, considéré comme le « château d’eau » de la région ? Plusieurs pays de la région sont menacés par la soif en 2015 à cause d’une gestion imparfaite de l’eau : — les données hydrauliques font défaut. D’où une opacité dans la gestion de laquelle découle un manque de sensibilisation publique; — l’eau est un service public à la charge de l’État, régi par des régulations désuètes provenant du code ottoman «medjellé», d’où une gestion archaïque ; — les administrations publiques chargées de sa gestion sont nombreuses. Les tâches sont enchevêtrées, voire ambiguës, et les infrastructures établies en fonction de la disponibilité des financements et des compétences humaines; d’où une lenteur des décisions, un tarif payé par les citoyens ne reflétant pas le coût réel de l’eau, de la pollution, des gaspillages et des fuites ; — une vision partielle de ce secteur sans relation avec les autres secteurs de l’activité économique. Les solutions sont simples et prescrites par les diverses conférences internationales sur l’eau depuis la Conférence de Mar del Plata (1977), en passant par le Sommet de la Terre (1992) adoptant l’agenda 21, jusqu’à la déclaration de 2003 comme Année internationale de l’eau douce. La solution réside dans l’application du chapitre 18 (eau douce) d’un agenda 21 local invitant les pouvoirs publics de chaque pays à entreprendre les démarches suivantes : — la modernisation des régulations hydrauliques désuètes selon les besoins réels ; — la gestion intégrée et la protection des ressources en eau en collaboration avec les activités territoriales locales et les ONG ; — l’élaboration d’un bilan exhaustif des ressources hydrauliques et d’une campagne de sensibilisation publique ; — la mise au point d’une gestion par la demande de l’eau ; — l’adoption d’une tarification reflétant le coût réel de l’eau en prenant en considération les conditions socio-économiques des consommateurs et en introduisant le principe pollueur-payeur ; — l’encouragement du partenariat privé/public en incitant le service privé à participer à la gestion de ce secteur afin de profiter de la disponibilité de ses fonds et de son expertise. Telles sont les prescriptions internationales. Cependant, il y a une recommandation régionale : c’est la coopération nécessaire entre les pays arabes afin d’adopter une charte commune moyen-orientale de l’eau à l’image de la directive cadre européenne 2000 sur l’eau. * Spécialiste en management public – chercheuse au Centre de recherches et d’études doctorales de l’Esa.
Par Ghalia Hamamy *

Le stress hydrique mondial croît régulièrement suite aux perturbations climatiques, à la mauvaise répartition et à la rareté des ressources en eau.
Quelle est alors la situation au Moyen-Orient, région semi-aride abritant la Jordanie, un des huit pays les plus secs du monde, et le Liban, considéré comme le « château d’eau » de la région...