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CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) La solitude triste et gaie du violon de Sorin Horlea

Un public restreint pour un concert de quarante-cinq minutes où seul le violon a occupé la scène. Sous les feux de la rampe de l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) un musicien, Sorin Horlea, bien connu des mélomanes libanais, pour ses multiples prestations avec l’Orchestre symphonique national libanais ainsi que ses quelques soli bien acclamés dans le sillage de la musique de chambre les mardis soirs, concoctés par le Conservatoire national supérieur de musique. Aujourd’hui, pour le violon dont il est un maître, pour cet instrument des peuples de l’errance aux joies improvisées et aux tristesses profondes, pour cet instrument des plus hautes solitudes et des émotions les plus troublantes et les plus incantatoires, voilà des pages de J.-S. Bach, N. Paganini et E. Ysaye. Un concert assez rare, car le violon est ici sans aucun accompagnement. L’archet, le violon, le pupitre, les partitions, le violoniste et surtout la musique. La voix nue du violon, dépouillée mais attachante. Ouverture avec la Sonate n° 2 en la mineur du cantor avec ses quatre mouvements (grave, fugue, andante et presto) pour une vibrante narration chargée de sentiments alternant la tristesse et la joie, la méditation et la rêverie, les tourmentes du cœur au sens de l’élévation. Architecture de notes fines et d’une austère rigueur, sans oublier pour autant ce qui nous touche, nous émeut et nous bouleverse. Incroyable Bach qui sait si bien traduire avec une souveraine élégance toute l’intense intériorité des êtres sans jamais négliger la part de ce qui nous dépasse… Plus lyrique et certainement moins marqué par la retenue est le Caprice n°9 de Paganini. Non pas de ces œuvres aux humeurs noires et tourmentées qui ont fait la redoutable et sulfureuse réputation du plus magicien des violonistes de tous les temps, mais un brio presque gai dans ses grappes de notes chargeant allègrement comme une cavalerie légère… Pièce brillante et courte au babil prestement enlevé, avec un thème récurrent et respirant une délicieuse joie de vivre. Bonne humeur évidente, perceptible et guère de trémolos larmoyants et au lyrisme échevelé. Mais ça reste du Paganini meilleur cru. Pour terminer, la Sonate n° 6 (en fait la dernière d’une série d’œuvres, chacune dédiée à l’un des plus grands violonistes de l’époque) d’Eugène Ysaye, ce violoniste, compositeur et chef d’orchestre belge mort en 1931. Sans rompre l’atmosphère des œuvres interprétées précédemment et tout en gardant des tonalités bien romantiques mais estompées, cette sonate, relativement courte, atteste d’une technique sans nul doute virtuose par ses coups d’archets, ses rythmes variés et accélérés et la recherche de timbres nouveaux et riches. Le public a apprécié ce concert bien court où ni brio ni maestria n’ont manqué, mais pas de bis malgré le retour sur scène du violoniste pour un second salut. Edgar DAVIDIAN
Un public restreint pour un concert de quarante-cinq minutes où seul le violon a occupé la scène. Sous les feux de la rampe de l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) un musicien, Sorin Horlea, bien connu des mélomanes libanais, pour ses multiples prestations avec l’Orchestre symphonique national libanais ainsi que ses quelques soli bien acclamés dans le sillage de la musique de...