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Actualités - REPORTAGE

Innombrables débouchés touchant aux différents secteurs Le génie informatique, un passeport d’entrée au marché du travail de la société moderne

Est-il possible d’ignorer les sciences de l’informatique à une époque où la technologie est devenue le centre de la vie moderne ? Chaînes câblées ou par satellite, ordinateurs de poche, Internet, courrier électronique, téléphone mobile... autant de moyens de communications intégrés au quotidien de tout un chacun, à tel point qu’il est devenu impensable d’envisager sa vie loin du confort qu’ils procurent. Au niveau professionnel, il s’agit d’un outil indispensable pour un fonctionnement optimal des banques, des marchés financiers, des différentes industries ainsi que des petites ou grandes sociétés, quel que soit le secteur auquel elles appartiennent. Bref, il s’agit d’un domaine en perpétuelle évolution exigeant une solide formation de base. Il y a encore quelques années, nous étions fascinés par la superbe voiture rouge de Mitch, héros du feuilleton Knight Rider, si perfectionnée qu’elle pouvait suivre les instructions de son conducteur sans qu’il ne soit à son bord, ou encore par les équipements spéciaux mis à la disposition de James Bond pour la réussite de ses missions. Nous y sommes presque arrivés aujourd’hui. L’informatique guide en fait nos gestes au quotidien, pouvant même nous paralyser. Une panne du système informatique dans la tour de contrôle à Londres, à titre d’exemple, a immobilisé la navigation pendant plus d’une heure. Le Liban n’est pas en reste de cette avancée technologique. La maîtrise de cet indispensable outil qu’est l’informatique est enseignée dans les facultés de génie de sept universités, prévoyant également dans leur cursus les sciences informatiques. Dans d’autres universités, les sciences de l’informatique constituent une spécialisation à part, rattachée à la faculté des sciences. Les professionnels de cette science sont des concepteurs et des réalisateurs de logiciels (programmeurs) ou des experts capables de mettre en place des systèmes complexes pour le traitement de l’information, la communication entre les utilisateurs, la gestion des réseaux ainsi que le stockage et la protection des données, alors que le champ d’action de l’ingénieur informatique est plus vaste. Nous nous limiterons, dans le cadre de ce guide des métiers, au génie informatique. « L’informatique est née de la nécessité d’effectuer des calculs difficiles, compliqués ou répétitifs qui demandaient beaucoup de temps ou, tout simplement, étaient impossibles à réaliser, explique M. Ragi Ghosn, directeur du département électricité et mécanique à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth de l’Université Saint-Joseph. Au fil des années, cet outil s’est développé pour réaliser de différentes applications couvrant pratiquement tous les domaines : sciences, gestion, équipements médicaux, finances, appareils électroménagers, échange et transmission d’informations, etc. » « Pour réaliser cela, poursuit-il, l’ingénieur a besoin d’un outil de base, qui est l’ordinateur, de logiciels et d’interfaces, c’est-à-dire de programmes servant à envoyer une information d’un système à l’autre d’une façon lisible et compréhensible. L’ingénieur en informatique participe donc au développement de l’ordinateur lui-même. Il s’occupe également de la programmation ou de la création de logiciels afin de réaliser l’application demandée ou un cahier des charges déterminé. » Absence de pronostics sur la situation du marché L’informatique est un domaine en pleine expansion au Liban et dans toute la région du Moyen-Orient. Le seul danger, selon les directeurs des départements assurant cette formation, c’est qu’il peut être vite saturé si les étudiants se dirigent vers une même spécialisation, comme c’est le cas d’ailleurs dans plusieurs autres secteurs, puisque le Liban souffre de l’absence de pronostics sur la situation du marché du travail pour les cinq ou dix prochaines années. « Il faut éviter que les étudiants se dirigent vers la même formation, sinon ce sera la porte ouverte au chômage, insiste Mme Joumana Farah, chef du département d’ingénierie à la faculté des sciences et de génie informatique de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek). C’est la raison pour laquelle je conseille aux étudiants d’approfondir leurs études tout en cherchant la diversité. » « C’est un domaine prometteur, ajoute-t-elle, d’autant que le pays peut devenir un centre de développement des systèmes informatiques ou de télécommunications pour la région. De nos jours, il n’est plus nécessaire de se déplacer pour effectuer un projet destiné à une société française, à titre d’exemple. Le travail peut être achevé sur place tout en étant connecté au monde entier. Je pense toutefois que la situation du pays est critique, principalement en ce qui concerne les télécommunications. Mais il s’agit d’un problème qui ne durera sûrement pas. » En ce qui concerne les débouchés du génie informatique, ils sont innombrables et la majorité des spécialistes assure que le marché est loin d’être saturé. L’ingénieur en informatique peut trouver sa place en fait dans des centrales de télécommunications, ou au sein de sociétés spécialisées dans les réseaux de télécommunications ou d’informatique, les systèmes de télécommunication ou les micro-ondes, les fibres optiques, les radars et les satellites. Il peut également travailler dans des sociétés spécialisées dans le « hardware », c’est-à-dire qui développent les ordinateurs, le « software » ou la mise au point d’applications pour les clients, les systèmes d’exploitation comme Windows, Unix ou Linux, la sécurité informatique (protection contre les virus, signature électronique, etc.) ou les applications scientifiques (aérospatial, navigation, etc.), ainsi que dans des banques, des compagnies d’assurances, etc. L’informatique industrielle demeure aussi un domaine à exploiter où l’ingénieur est appelé à s’occuper de la robotique et de l’automatisme dans les grandes industries. Sans oublier bien sûr le secteur de la vente. « Le profil de programmeur analyste est l’un des plus demandés dans le monde, surtout dans les pays du Golfe, remarque M. Abdel-Wahed Abbas, fondateur du département des sciences informatiques à l’Université de Balamand. Au Liban, c’est un domaine qui n’est pas bien exploité, puisque nous évoluons dans un marché qui se base essentiellement sur les services et non sur la production. Des efforts sont toutefois déployés dans ce sens, mais demeurent encore timides. » Unanimes, professionnels et spécialistes incitent les étudiants à être prêts et aptes au changement, car c’est un domaine en perpétuelle évolution. « Mon conseil aux personnes qui se lancent dans l’informatique est de suivre de près les changements qui y surviennent, remarque M. Élie Nassar, directeur du département de génie électrique, informatique et de communication à la Notre-Dame University (NDU). Il s’agit en fait d’une technologie qui évolue à une vitesse incroyable, et le candidat ne peut réussir s’il se limite aux acquis universitaires. » Nada MERHI Frais de scolarisation et rémunérations Le coût des études dans le génie informatique varie entre 250 000 LL et... plus de 10 000 dollars par an. Des facilités aux étudiants sont cependant offertes, notamment par la LAU qui accorde chaque année des bourses d’une valeur de 9 millions de dollars à 1 500 étudiants, des crédits à 0 % d’intérêts, que l’étudiant commencera à rembourser une fois lancé sur le marché du travail, ainsi que des dons de certaines institutions aux étudiants particulièrement brillants. L’AUB également offre des facilités et des bourses à ses étudiants. En ce qui concerne les rémunérations, les spécialistes avouent qu’ils sont « bien payés ». Même les personnes fraîchement diplômées peuvent commencer avec un salaire avoisinant les 800 dollars par mois. En ce qui concerne les professioinnels, leur salaire peut dépasser les 2 500, voire les 3 500 dollars par mois dans certaines sociétés et, bien sûr, selon leurs compétences. À Balamand, une moyenne de 80/100 est nécessaire pour poursuivre la spécialisation À l’Université de Balamand, le génie informatique est une formation dispensée au sein de la faculté de génie qui comprend également des spécialisations en génie civil, électrique et mécanique. Tous les étudiants inscrits dans ce département ne peuvent toutefois pas suivre des études en génie informatique. Pour ce faire, l’étudiant doit, en fait, avoir obtenu une moyenne générale supérieure à 80/100 au terme des trois premières années universitaires, dont les cours sont pris en commun avec les étudiants en génie électrique. « À ce stade, nous lui délivrons un Bachelor of Sciences in Engineering Computer (licence de sciences en génie informatique) », explique M. Majed Najjar, directeur du département. Pour l’obtention de cette licence, 106 crédits sont requis, à raison de 12 à 19 crédits par semestre. L’étudiant qualifié pour les cours de spécialisation doit suivre deux années, d’un total de 58 crédits (9 à 15 crédits sont requis par semestre), afin d’obtenir un master en génie informatique. En cinquième année, l’étudiant peut choisir de se spécialiser dans le secteur des télécommunications, le « hardware » ou le contrôle industriel et la robotique. L’étudiant désirant suivre des études supérieures peut s’inscrire pour un doctorat en contrôle industriel et robotique ou en environnement, réalisé en cotutelle avec l’Université de technologie de Compiègne, en France. Un master en génie informatique délivré par l’AUB C’est à la faculté de génie et d’architecture que le génie informatique est enseigné à l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Le département de génie électrique et d’informatique offre à l’étudiant la possibilité de suivre des études en génie informatique et de communication (CCE). Onze semestres, dont trois sessions en été, permettent à l’étudiant d’obtenir un diplôme en génie informatique ou en génie électrique. Près de 143 crédits sont exigés au cours de cette période, avec en moyenne 16 crédits par semestre et 6 durant la session d’été. Trente crédits supplémentaires permettent à l’étudiant d’obtenir un master. À l’Usek, la spécialisation débute en troisième année Essentiellement orientée vers les nouvelles technologies, la faculté des sciences et de génie informatique de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) a été créée en 2000. Elle comprend huit départements : génie informatique et télécommunications, électronique, mathématiques, informatique, technologie de l’information, simulation interactive et e-business, chimie et biochimie. Le programme des études de génie informatique est étalé sur cinq ans, l’équivalent de quatorze semestres, dont quatre sessions d’été. L’étudiant doit comptabiliser au total 160 crédits, à raison de 12 à 18 crédits par semestre et de 3 à 6 crédits durant la session estivale. Au terme de ses études, il reçoit un diplôme d’ingénieur. « Les deux premières années sont des années préparatoires au génie informatique, explique Mme Joumana Farah, chef du département d’ingénierie à la faculté. Si, au terme de ces deux années, l’étudiant obtient une moyenne inférieure à 70/100, il est obligé de changer de filière, ne pouvant ainsi être accepté en génie. » En cinquième année, les étudiants choisiront de se spécialiser dans les réseaux de télécommunications, l’informatique industrielle et robotique, ou le génie logiciel. « Nos diplômés sont toutefois capables de travailler dans les domaines touchant à ces trois filières grâce au cursus diversifié et intense que nous leur proposons, insiste Mme Farah. Car en fait, ce n’est qu’en dernière année qu’ils sont vraiment séparés. » Actuellement, les études supérieures ne sont pas possibles à l’Usek. La faculté envisage toutefois de créer un master et un doctorat. Des laboratoires superéquipés à la NDU La spécialisation en génie informatique est assurée, à la Notre-Dame University (NDU), au sein du département de génie électrique, informatique et de communication. Les études s’étalent sur quatre années, au cours desquelles l’étudiant doit assurer 150 crédits répartis sur huit semestres (16 crédits en moyenne sont requis par semestre) et trois sessions organisées en été. L’étudiant obtient au terme de sa formation un diplôme en génie électrique, informatique et de communication (l’équivalent d’un bac+5). Les deux premières années sont préparatoires. C’est à partir de la troisième année que la spécialisation en informatique et en communication démarre en force. « Au cours du semestre d’été relatif à la troisième année, l’étudiant est appelé à effectuer un stage dans une société de son choix, souligne M. Élias Nassar, directeur du département. Nous insistons tout au long du cursus sur les travaux pratiques. Dans ce but, nous mettons à la disposition de nos étudiants des laboratoires munis des tout récents équipements. » Accords de « codiplomation » conclus entre l’Esib et deux écoles françaises L’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (Esib) de l’Université Saint-Joseph, créée en 1913, assure la formation en génie informatique au sein du département d’électricité et de mécanique. Le cursus informatique et des réseaux forme des ingénieurs de systèmes (administration et programmation de système sous Unix, architecture des ordinateurs, compilateurs), des ingénieurs en informatique de gestion (analyse de projets, définition d’un cahier des charges, répartition des tâches au sein d’une équipe de développement de projets), des ingénieurs en réseaux informatiques (analyse et installation d’un réseau local, ajout de modules aux systèmes répartis et développement des logiciels en réseau) et des ingénieurs en affaires. Les études sont réparties sur dix semestres. « Les quatre premiers semestres sont des classes préparatoires, explique M. Ragi Ghosn, directeur du département. Le cinquième semestre est axé su l’électricité, et c’est au cours des cinq dernières sessions que l’étudiant choisit sa spécialisation. » Soixante crédits sont exigés par an, et au terme des études, un diplôme d’ingénieur en informatique est délivré à l’étudiant. Ce dernier peut, s’il le désire, pousser loin dans sa formation. En effet, deux semestres supplémentaires, d’un total de 60 crédits, lui permettent d’obtenir un DEA. Trois autres années de recherche personnelle lui valent un doctorat. Des accords de « codiplomation » sont conclus entre l’Esib et l’École nationale supérieure des télécommunications de Paris et l’École supérieure d’électricité à Paris. « Ces accords permettent à l’étudiant d’obtenir au bout de six années d’études, deux d’entre elles effectuées en France, deux diplômes, l’un délivré par l’Esib et l’autre par l’école où il aura poursuivi ses études, indique M. Ghosn. En dehors de cet accord, il faut sept années pour décrocher ces diplômes. » Un master en sciences et génie prévu en 2005 à la LAU Un diplôme d’ingénieur en génie informatique (l’équivalent d’un bac+5) est délivré aux étudiants du département de génie électrique, informatique, industriel et mécanique de la Lebanese American University (LAU). Un département qui est rattaché à la faculté de génie et d’informatique. « Notre cursus permet aux étudiants d’approfondir leurs connaissances concernant les systèmes digitaux, les ordinateurs et la programmation, explique M. Élie Badr, doyen de la faculté. Le cursus universitaire prévoit également des cours portant sur les systèmes de communication. » « Dans leur majorité, les cours sont communs aux différentes filières enseignées dans le département (génie électrique, informatique, industriel, civil et mécanique), souligne M. Georges Nasr, directeur du département. C’est la raison pour laquelle nous orientons les étudiants qui ne sont pas intéressés par la programmation vers le génie électrique. » Et de préciser que des équipements perfectionnés sont mis à la disposition des étudiants, d’autant que le cursus accorde une grande importance à l’aspect pratique. Le cursus est formé de huit semestres et de trois sessions d’été, ou de dix semestres. L’étudiant doit avoir suivi 153 crédits, à raison de 12 à 18 crédits par semestre. Pour l’année universitaire 2004-2005, la LAU prévoit la création d’un master en sciences et génie. Quatre diplômes d’études approfondies à l’Université libanaise Créée en 1974 par un décret-loi qui n’entra en vigueur qu’en 1980, la faculté de génie de l’Université libanaise (UL) forme des ingénieurs dans les domaines suivants : génie civil, génie mécanique, génie électrique, sciences de l’information et génie chimique. Une formation qui comporte un approfondissement méthodologique et une pratique de laboratoire. Le programme des études pour le diplôme d’ingénieur s’étend sur cinq ans d’études divisés en dix semestres. « Les deux premières années, c’est-à-dire les quatre premiers semestres, sont communs pour toutes les spécialisations, souligne M. Élias Hachem, directeur du département de génie électrique. C’est à partir du cinquième semestre que l’étudiant choisira de se spécialiser en génie civil, en électricité et électronique ou en génie mécanique. » L’informatique et les télécommunications (courants faibles) ainsi que la puissance et le contrôle (courant fort) sont des sous-spécialisations enseignées par le département de génie électrique. Là aussi des cours communs sont dispensés durant trois semestres, et ce n’est qu’à partir du huitième semestre que l’étudiant choisira le créneau dans lequel il désire se spécialiser : télécommunication et informatique, ou puissance et informatique industrielle. Un projet est exigé au cours du dixième semestre en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur. La faculté de génie de l’UL propose aux étudiants quatre diplômes d’études approfondies : – modélisation et simulation informatique en coopération avec la faculté des sciences de l’UL et avec la collaboration de professeurs de l’Université de Rennes et de l’École polytechnique de Lausanne ; – réseaux et télécommunication, en coopération avec l’Esib ; – contrôle industriel en coopération avec l’Université technologique de Compiègne ; – mécanique, en partenariat avec l’Université de technologie Belfort-Montbéliard et avec la collaboration de professeurs de l’Université de technologie de Troyes et l’Université de technologie de Compiègne. « Cette année, les études relatives à ce diplôme seront donnée avec la collaboration de l’Université de Versailles également », note M. Hachem. Les étudiants ne sont admis que sur base d’un concours d’entrée. La prochaine session se déroulera en juillet. Rappelons que la faculté de génie de l’Université libanaise compte trois sections situées à Tripoli pour la région du Liban-Nord (section I), à Roumieh (section II) et à Beyrouth, rue de l’Aéroport (section III).

Est-il possible d’ignorer les sciences de l’informatique à une époque où la technologie est devenue le centre de la vie moderne ? Chaînes câblées ou par satellite, ordinateurs de poche, Internet, courrier électronique, téléphone mobile... autant de moyens de communications intégrés au quotidien de tout un chacun, à tel point qu’il est devenu impensable d’envisager...