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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Beyrouth presse l’Onu d’agir pour calmer Israël Baisse sensible de la tension après le raid sur Naamé et les combats à Chebaa

La tension au Liban-Sud a nettement baissé hier à la suite des échanges de tirs qui avaient opposé mardi, durant plus de deux heures, le Hezbollah et l’armée israélienne sur le front des fermes de Chebaa, occupées par l’État hébreu. Le calme n’est cependant pas revenu de manière totale, l’artillerie israélienne ayant continué à pilonner dans la matinée les abords des villages frontaliers. Le Premier ministre, Rafic Hariri, s’était efforcé mardi soir de minimiser l’importance des derniers développements militaires au Liban-Sud, assurant qu’ils seraient sans lendemain. Hier, les autorités libanaises ont rendu publiques les lettres de protestation adressées par Beyrouth au président du Conseil de sécurité des Nations unies et au secrétaire général de l’Onu à la suite du raid effectué lundi soir par l’aviation israélienne contre des installations palestiniennes à Naamé. Dans la première, le Liban accuse l’État hébreu de faire preuve de « comportement agressif » à son égard et exhorte l’Onu et la communauté internationale à faire pression sur Israël pour l’amener à mettre un terme à ses « violations » et ses « agressions » contre le territoire libanais. « Conformément à des instructions de mon gouvernement, j’ai l’honneur de vous informer qu’à 22h00, lundi 7 juin, deux avions de guerre israéliens ont pénétré dans l’espace aérien libanais », écrit l’ambassadeur du Liban à l’Onu, Sami Kronfol, au président du Conseil de sécurité. Ces appareils ont « cerclé au-dessus d’une zone située entre Beyrouth et la région de Damour avant de tirer de missiles air-sol sur les collines de Naamé, à une dizaine de kilomètres au sud de Beyrouth », ajoute M. Kronfol, précisant que les deux avions ont rebroussé chemin à 22h40. « Le Liban, qui est attaché aux décisions de la légalité internationale, impute à Israël la responsabilité de tout ce qui pourrait résulter de son comportement agressif, et exhorte les Nations unies, le Conseil de sécurité et la communauté internationale à exercer toutes les pressions possibles sur l’État hébreu pour l’amener à cesser ses violations et ses agressions », poursuit l’ambassadeur. « Le gouvernement libanais attire votre attention sur le péril grave que font peser de telles actions menées par Israël, des actions qui constituent des violations flagrantes et des atteintes à la souveraineté du Liban et à son intégrité territoriale. Il vous invite à intervenir, à réclamer d’Israël qu’il mette un terme à ses actions, à rétablir le statu quo ante et à lui faire assumer les conséquences de ses violations de la ligne bleue », écrit encore le représentant libanais. Il conclut en indiquant que le Liban « se réserve le droit de demander en temps opportun une réunion du Conseil de sécurité pour débattre de ces agressions ». Dans sa deuxième lettre, adressée à Kofi Annan, l’ambassadeur Kronfol souligne que l’attaque aérienne israéliene s’est produite « dans le cadre d’une série de violations et de provocations continues à l’encontre de l’espace aérien et du territoire libanais, menées en contradiction avec les principes du droit international, les résolutions de l’Onu et les appels répétés du secrétaire général en vue de leur cessation ». « À l’ombre de ces violations et de la multiplication des menaces israéliennes contre le Liban, la sécurité de son territoire et celle de ses nationaux, le Liban demande au Conseil de sécurité de mettre en œuvre une action dissuasive à l’égard de l’État hébreu, destinée à le contraindre à mettre un terme à ses actions dangereuses qui constituent une menace pour la sécurité et la paix internationales », ajoute le texte. Des « bulles de savon » Sur le terrain, l’artillerie israélienne a bombardé hier matin la zone frontalière faisant face au secteur occupé des fermes de Chebaa, notamment la région de Birket Chebaa et les hauteurs du Arkoub. Ce pilonnage s’est accompagné de tirs de mitrailleuses lourdes en direction des abords du village de Kfar Chouba. Des hélicoptères israéliens survolaient simultanément la région. L’armée libanaise a par ailleurs annoncé qu’un avion de reconnaissance israélien a survolé en matinée le secteur de Yaroun, plus à l’ouest, avant de rebrousser chemin en direction du territoire israélien. Les combats de mardi dans les fermes de Chebaa, commencés à l’initiative du Hezbollah, avaient succédé à une mise en garde du ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz. Ce dernier avait fait savoir que le raid sur Naamé constituait un avertissement « sans équivoque » qu’aucune attaque à partir du Liban contre le territoire israélien ne serait tolérée par l’État hébreu. Israël avait indiqué que le raid, qui a visé des locaux du Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général (FPLP - CG) d’Ahmed Jibril, avait été mené en représailles à des tirs de roquettes survenus lundi matin contre un bâtiment de la marine israélienne qui se trouvait près du littoral dans les eaux territoriales israéliennes. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait confirmé que ces tirs avaient été effectués à partir du Liban. Une source palestinienne avait indiqué à l’AFP que le FPLP - CG était bien à l’origine de ces tirs, mais l’organisation de M. Jibril a démenti ces propos, de même que le responsable du Fateh de Yasser Arafat au Liban, Sultan Aboul Aynaïn. Le raid aérien israélien, qui n’a pas fait de victime, était le premier sur une région aussi proche de Beyrouth depuis le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, en mai 2000. Évoquant ces développements au cours d’un dîner mardi soir au Biel, en l’honneur des membres de sa « machine » électorale des municipales, Rafic Hariri en a minimisé l’impact. Pour le Premier ministre, les agressions israéliennes ne sont que des « bulles de savon » qui n’auront aucun effet sur la stabilité du pays.
La tension au Liban-Sud a nettement baissé hier à la suite des échanges de tirs qui avaient opposé mardi, durant plus de deux heures, le Hezbollah et l’armée israélienne sur le front des fermes de Chebaa, occupées par l’État hébreu. Le calme n’est cependant pas revenu de manière totale, l’artillerie israélienne ayant continué à pilonner dans la matinée les abords...