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Actualités - CHRONOLOGIE

« Grand Moyen-Orient » - L’ambassadeur de France au Sérail et au palais Bustros Lecourtier : Il faut être à l’écoute de nos partenaires et ne pas leur imposer un modèle déterminé

L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a remis hier aux chefs du gouvernement, Rafic Hariri, et de la diplomatie, Jean Obeid, une copie du document franco-allemand intitulé « Partenariat stratégique pour un avenir commun avec le Moyen-Orient » et dans lequel Paris et Berlin se démarquent du projet américain de Grand Moyen-Orient et demandent à l’Union européenne de définir une approche distincte et complémentaire de celle de Washington. Dans des déclarations qu’il a faites à la presse à sa sortie du Sérail et du palais Bustros, M. Lecourtier devait exposer les principaux éléments de l’initiative de l’UE, soulignant qu’elle doit être prête avant trois échéances européennes prévues en juin : le sommet de l’Otan, le sommet des G8 et le sommet américano-européen. Au terme de son entretien avec le Premier ministre, le diplomate s’est dit « persuadé que le Liban peut, grâce à sa position particulière, contribuer au dialogue entre le monde arabe, les États-Unis et l’Europe », ce dialogue étant un des principaux points préconisés par l’initiative franco-allemande. « J’ai aussi informé le chef du gouvernement de notre souhait de promouvoir un partenariat pour la paix et le progrès. Nous sommes d’accord sur le fond, à savoir : sur la démocratie, le progrès et les droits de l’homme, l’éducation... Ces aspirations sont partagées par tous les États et nous avons constaté que tous les pays et les peuples arabes s’accordent sur ces objectifs. Il reste à savoir à quel rythme et par quel moyen nous pouvons les réaliser. En tant qu’Européens, nous pensons que deux conditions doivent être réunies pour concrétiser ces aspirations. Premièrement, il faut être à l’écoute de nos partenaires et non pas leur imposer un modèle déterminé, puisque chaque pays a ses spécificités, ses préoccupations et son propre rythme de développement. Deuxièmement, il n’est pas possible d’occulter les crises comme le conflit israélo-arabe ou la situation en Irak qui font obstacle aux progrès souhaitables des pays de la région. Nous ne devons pas reléguer ces questions au second plan parce qu’elles pèsent sur la situation actuelle. Nous ne pouvons pas, à titre d’exemple, avancer sur la voie de la paix, si nous ne réalisons pas des progrès dans la relance du processus politique et dans le rétablissement de la souveraineté irakienne », a déclaré M. Lecourtier. Selon lui, « il existe actuellement une position élaborée entre la France et l’Allemagne, et une position européenne commune sera dégagée au cours des prochaines semaines sur toutes ces questions ». M. Lecourtier a mis l’accent sur le dialogue engagé depuis neuf ans par l’Europe avec le monde arabe et sur les éléments sur lesquels il porte. En réponse à une question, il a affirmé que « l’Europe ne rejette pas l’initiative américaine. Elle la trouve au contraire positive et importante, et les deux démarches, celle des États-Unis et celle de l’Europe, bien que différentes, vont de pair. Les États-Unis, l’Europe et les pays arabes doivent œuvrer ensemble ». À la question de savoir s’il s’agit d’une initiative tripartite, il a répondu : « Il y aura dans les prochains mois de nombreux rendez-vous, comme la conférence euro-américaine ou le sommet de l’Otan. Le partenariat en question ne peut être efficace que s’il repose sur une entente entre les trois pôles et s’il respecte les intérêts et les points de vue de chaque pays concerné. Il n’est pas question d’imposer un modèle unique. » Au palais Bustros Au terme de son entretien avec M. Obeid, le diplomate français a souligné la concordance des préoccupations arabes et européennes, affirmant l’attachement de l’UE à toute forme de démocratisation. Il a aussi estimé que tout progrès dans ce sens doit être le fruit d’une action entreprise par les pays concernés et non pas imposé par l’extérieur, en allusion à l’initiative américaine de Grand Moyen-Orient. Celle-ci vise, selon Washington, à encourager les réformes démocratiques et l’ouverture économique dans le monde arabe et musulman. « Nous sommes prêts à apporter notre aide dans ce domaine, mais dans le cadre d’un partenariat qui veut que deux parties s’entendent sur un point et apportent chacune sa contribution sans que l’une ne domine l’autre. Le partenariat doit s’exprimer dans l’effort, dans les résultats et les bénéfices, a encore déclaré M. Lecourtier.
L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a remis hier aux chefs du gouvernement, Rafic Hariri, et de la diplomatie, Jean Obeid, une copie du document franco-allemand intitulé « Partenariat stratégique pour un avenir commun avec le Moyen-Orient » et dans lequel Paris et Berlin se démarquent du projet américain de Grand Moyen-Orient et demandent à l’Union européenne de...