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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Lahoud s’en prend vivement à ses détracteurs Guerre larvée entre Baabda et Koraytem autour du projet de construction d’écoles à Beyrouth

Entre Baabda et Koraytem, la trêve politique reste de mise, mais en apparence seulement. Les tiraillements entre les deux pôles politiques se poursuivent,en effet, mais indirectement. Citant ainsi le chef de l’État, le général Émile Lahoud, les visiteurs de Baabda ont répercuté ses réserves au sujet du projet de construction d’écoles à Beyrouth tel qu’il a été proposé par le CDR et dont la répartition avait suscité de fortes réserves ministérielles il y a quelques semaines en Conseil des ministres. Au projet du CDR, soutenu farouchement par le chef du gouvernement Rafic Hariri, le président oppose un contre-projet prévoyant une meilleure répartition des établissements scolaires. Le chef de l’État, qui a de nouveau plaidé hier en faveur de la construction d’un plus grand nombre d’écoles que celui proposé par le CDR dans les quartiers les plus défavorisés de la capitale, s’en est pris à ses détracteurs. Il a demandé aux auteurs des rumeurs au sujet de sa prétendue opposition à des projets de développement dans la capitale de « renoncer à ces insinuations, qui ne sont d’aucune utilité », après avoir affirmé son souci de satisfaire les besoins des habitants de Beyrouth. Le nouveau bras de fer engagé entre Baabda et Koraytem autour du dossier des écoles publiques intervient à trois jours du Conseil des ministres de samedi. À l’ordre du jour de la séance, le dossier des expropriations en vue de la construction des établissements scolaires, dont l’examen avait été reporté lors de la séance précédente parce que le chef de l’État avait exprimé le souhait d’avoir des rapports supplémentaires au sujet des expropriations. La réunion risque d’être assez mouvementée si M. Hariri maintient sa position au sujet du plan prévu par le CDR. Durant le dernier Conseil des ministres, le chef du gouvernement avait estimé qu’une révision de ce plan risque de torpiller l’ensemble du projet des écoles. Le lendemain, le quotidien al-Moustaqbal, avait titré : « Lahoud essaie avec son clan de torpiller les projets consacrés à Beyrouth ». Mais devant ses visiteurs hier, le président devait réaffirmer son « souci de satisfaire tous les besoins de Beyrouth en matière de développement, que ce soit au niveau pédagogique ou de la construction ». Une telle entreprise est pour lui « prioritaire, non pas parce que Beyrouth est la capitale, mais en raison de son tissu social formé de Libanais venus des quatre coins du pays et vivant ensemble dans une harmonie devenue un modèle de coexistence et représentant un des fondements de l’entente nationale ». Mise en garde de Lahoud Cité toujours par ses visiteurs, le chef de l’État s’est dit étonné par « les rumeurs régulières et programmées » selon lesquelles il est « opposé à la réalisation de projets de développement à Beyrouth ». Il a souligné que « ces insinuations ne sont d’aucune utilité », avant de mettre en garde contre les surenchères. Il a ainsi appelé « les auteurs des rumeurs » à « y renoncer parce que personne ne peut prétendre être plus attaché que moi à Beyrouth et à sa population ». Le général Lahoud, ont poursuivi les visiteurs de Baabda, a rappelé qu’il est lui-même fils de Beyrouth, qu’il y a été élevé et qu’il continue d’y résider, affirmant qu’il soutient tout projet utile dans la capitale, tout comme il appuie la réalisation de projets similaires dans les autres mofafazats, conformément au principe du développement équilibré des régions qu’il souhaite voir mis en application. Pour ce qui est du projet des écoles, le chef de l’État a expliqué à ses visiteurs qu’un projet de construction de 13 établissements publics à Beyrouth a été soumis au Conseil des ministres et que rien que les expropriations nécessaires à son exécution coûteront 68 milliards de livres. « Certaines écoles doivent être construites dans des quartiers non résidentiels, où l’expropriation de terrains coûte cher (en allusion notamment au secteur commercial de la rue de Verdun), alors qu’il est possible de bâtir avec la même somme 26 établissements publics dans les quartiers à densité démographique élevée, comme Tarik Jdidé, Mousseitbé, Médawar, Rmeil, Mazraa, Basta, Karm el-Zeitoun, Ras el-Nabeh, Hay el-Léja, Hay el-Sériane, où le prix des terrains n’est pas élevé et où le besoin d’écoles se fait plus sentir qu’ailleurs. » Les visiteurs de Baabda ont également dit avoir perçu chez le général Lahoud une détermination à mettre en application les projets qui intéressent réellement Beyrouth. Selon eux, « lorsqu’il a réclamé en Conseil des ministres une révision des projets proposés, c’est pour que ceux-ci correspondent davantage aux besoins des habitants de la capitale et non pas à certains intérêts politiques ». « L’action dans la perspective d’un développement doit profiter de manière équitable et réaliste à toutes les couches de la société, sans discrimination aucune », a-t-il ajouté, toujours cité par ses visiteurs. Il convient d’indiquer que le président de la République a reçu dans la matinée M. Talal Arslan, ministre d’État et député de Aley, pour un entretien qui a été centré sur la situation politique dans le pays, sur les préparatifs des municipales et sur l’adjudication de la gestion des deux réseaux cellulaires. M. Arslane, qui a été retenu à déjeuner par le président Lahoud, a estimé que le règlement du dossier de la téléphonie mobile doit constituer un modèle à suivre dans la privatisation d’autres services publics, « pour assurer à l’État les recettes appropriées et pour renforcer la crédibilité du pays aux yeux des instances internationales ». Le chef de l’État a aussi conféré avec le président de la commission parlementaire des Télécommunications, Abdel Latif Zein, ainsi qu’avec M. Ismaïl Succarieh, ancien député, avant de recevoir le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, puis le directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour.
Entre Baabda et Koraytem, la trêve politique reste de mise, mais en apparence seulement. Les tiraillements entre les deux pôles politiques se poursuivent,en effet, mais indirectement. Citant ainsi le chef de l’État, le général Émile Lahoud, les visiteurs de Baabda ont répercuté ses réserves au sujet du projet de construction d’écoles à Beyrouth tel qu’il a été...